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Une retraite confortable : Faire plus avec moins

Par RBC

Publié le 19 octobre 2016 • 6 min de lecture

Avez-vous vraiment besoin de 70 % de votre revenu d’avant la retraite pour vous assurer une retraite confortable ? Ou de 1 million de dollars à la banque ?

Plusieurs investisseurs ont un montant en tête pour leur retraite. C’est un ami ou un membre de la famille qui leur en a parlé ou ils ont lu cela dans un article ou sur un blogue.

Même si la règle du 70 % s’appliquait autrefois, souligne Mary Warwick, planificatrice en placements et retraite à RBC Planification financière, à Guelph (Ontario), ce n’est pas tout de se fixer un montant.

« Souvent, les nouveaux clients me disent : « On m’a dit que… » mentionne Mme Warwick. Je les invite à oublier tout ce qu’ils ont entendu et à me parler de leur situation à eux. »

Elle doit souvent rassurer les clients qui sont inquiets de ne pas avoir accumulé assez d’argent pour leur retraite. La plupart du temps, ils ont besoin de beaucoup moins d’argent qu’ils le croient. Pour avoir une bonne idée du montant nécessaire, une franche discussion sur les projets de retraite s’impose, ajoute-t-elle.

« Certains clients pensent immédiatement à l’argent et parlent tout de suite de chiffres, explique-t-elle. Je leur dis qu’il s’agit de leur vie et non pas d’une simple question d’argent. Mon objectif, en tant que planificatrice financière, est de comprendre ce que mes clients veulent faire et de les aider à déterminer ce qu’ils souhaitent accomplir et comment y arriver. »

Une fois que vous aurez défini ce que vous voulez faire à la retraite, une calculatrice de retraite vous aidera à évaluer quelles seront et ne seront plus vos dépenses à cette étape de votre vie, précise Mme Warwick.

« Vous aurez des dépenses habituelles et d’autres seront ponctuelles. Vous pouvez dresser votre budget actuel et votre budget de retraite, mentionne-t-elle. C’est ainsi que vous verrez quelles seront vos dépenses une fois à la retraite par rapport à vos dépenses actuelles. »

Fred Vettese est actuaire en chef auprès de Morneau Shepell, une société d’experts-conseils de Toronto, spécialisée dans les secteurs de la santé, des avantages sociaux et de la retraite. Selon lui, la plupart des gens auront besoin de beaucoup moins que 70 % de leur revenu d’avant la retraite.

« Ça ne peut pas être automatiquement 70 %, souligne M. Vettese, coauteur du livre The Real Retirement: Why You Could Be Better Off Than You Think, and How to Make That Happen. « Dans la trentaine, la quarantaine et la cinquantaine, vous élevez des enfants, vous payez une hypothèque et vous épargnez pour la retraite. Quand vous serez à la retraite, vous n’aurez plus toutes ces dépenses. »

M. Vettese cite l’exemple d’un couple moyen en milieu de carrière utilisant généralement près de 25 % de son revenu pour les versements hypothécaires, 20 % pour les enfants et 20 % pour l’épargne-retraite et les retenues salariales, comme l’assurance-emploi.

En tenant compte de ces dépenses, souligne M. Vettese, dans les années où ils ont une hypothèque à payer et des enfants à leur charge, les gens ne consacrent pas plus que 30 % ou 40 % de leur revenu brut à leurs frais de subsistance. Pourquoi donc auraient-ils besoin de 70 % du revenu d’avant la retraite une fois qu’ils sont à la retraite ?

« C’était vrai lorsqu’ils avaient 30 ou 40 ans, mais à 57 ans, l’hypothèque sera remboursée et les enfants auront quitté la maison. » Jusqu’à ce moment-là, vous utilisiez 30 % ou 40 % de votre paie pour vous-même et, tout à coup, vous avez 75 % [de votre revenu total] à votre disposition. Vous pouvez alors augmenter votre épargne-retraite, faire le voyage autour du monde dont vous avez toujours rêvé ou acheter la Rolex que vous voulez. Vous n’aurez plus ces anciennes dépenses une fois à la retraite. »

M. Vettese reconnaît que certaines personnes pourraient avoir besoin de 70 % ou 80 % de leur revenu d’avant la retraite, « mais seulement si elles aspirent à un train de vie qu’elles n’ont jamais eu à un plus jeune âge. »

Tout comme Mme Warwick, il soutient que le revenu de retraite requis « ne se limite pas à un chiffre ».

Les locataires ou les personnes sans enfant, soit ceux qui ont dépensé davantage pour eux-mêmes au fil des ans, pourraient avoir besoin d’un pourcentage plus élevé de leur revenu pour conserver le même mode de vie. Mais selon lui, la « très grande majorité d’entre nous, qui avons une maison et deux enfants ou plus, aurons besoin d’environ 50 % de notre revenu d’avant la retraite. »

Les préretraités tendent souvent à oublier les nouvelles sources de revenu qui pourraient s’ajouter à la retraite. En matière de revenu, « il y a la Sécurité de la vieillesse, la RRQ ou le RPC et aussi la vente possible de la maison pour en acheter une plus petite. Je sais que bien des gens achètent une maison plus petite une fois à la retraite. Ils ont ainsi accès à 20 % ou 25 % de la valeur nette de leur maison et leurs dépenses diminuent au cours de la même période. »

Mme Warwick souligne la baisse ou l’élimination de certaines dépenses une fois à la retraite, ce qui la rend plus abordable.

« Les gens oublient toujours l’assurance. Si vous avez une assurance invalidité pendant que vous travaillez, ça représente une dépense de 300 $ ou 400 $ par mois. Vous avez soudainement ça de moins à payer. » Il y a aussi de nombreuses dépenses liées à l’emploi : « réparations de voiture, essence, repas, et plein d’autres choses », ajoute-t-elle.

Mme Warwick souligne toutefois que d’autres dépenses peuvent augmenter. Les frais de soins de santé, par exemple, ou vous pourriez décider d’offrir un soutien financier à vos enfants ou petits-enfants.

Même si les coûts vous semblent élevés, en dressant un budget, il sera plus facile de trouver des façons d’y arriver avec les fonds dont vous disposez.

« En mettant le tout par écrit, vous verrez quel est votre budget actuel et ce qu’il deviendra quand vous serez à la retraite. Vous pourrez alors déterminer le manque à gagner. Autrement dit, voulez-vous laisser tomber cet objectif ? Sinon, que comptez-vous faire pour le réaliser ? »

Mme Warwick mentionne que la crainte de ne pas atteindre le seuil de revenu magique empêche souvent les gens de chercher des conseils auprès d’un conseiller ou d’un planificateur financier.

« Je pense que les gens ont peur de l’inconnu ou craignent de ne pas faire bonne figure. C’est comme s’abstenir d’aller chez le médecin par crainte d’apprendre de mauvaises nouvelles », dit-elle.

Comme la plupart des gens, en franchissant cette première étape et en acceptant la nécessité d’avoir un plan financier, vous aurez parcouru les trois quarts du chemin. »


Cet article a été publié initialement dans le Globe & Mail, en janvier 2016.

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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