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Joseph Tanel, un résident de Cambridge, en Ontario, a remplacé depuis peu sa chaudière par une thermopompe.
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Afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, M. Tanel s’est renseigné sur les différents modèles de thermopompe avant d’installer celui adapté à ses besoins.
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Depuis qu’il a installé sa thermopompe, M. Tanel aide ses amis et sa famille à investir à leur tour dans la réduction des gaz à effet de serre.
À l’époque où Joseph Tanel a envisagé pour la première fois d’installer une thermopompe chez lui à Cambridge, en Ontario, sa mission était de réduire son impact environnemental. Conscient que plus de la moitié des foyers canadiens utilisent encore des combustibles fossiles pour se chauffer, M. Tanel se souciait, comme beaucoup de ses compatriotes, des émissions de gaz à effet de serre induites par sa consommation d’énergie tout au long de l’année. En effet, 99 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur résidentiel proviennent du chauffage des bâtiments et de l’eau.
Il y a trois ans, Joseph Tanel, membre de l’équipe Exploitation, Climat et développement durable de RBC, s’est donné pour mission de limiter autant que possible les émissions de gaz à effet de serre émanant de sa maison. Pour cela, il a d’abord procédé à des améliorations éconergétiques plus modestes, en choisissant par exemple des ampoules à DEL, un thermostat intelligent et un système de récupération de chaleur des eaux de drainage pour récupérer l’eau chaude de sa douche. « Puis je suis passé à des investissements plus conséquents », explique-t-il, faisant référence au chauffe-eau au gaz qu’il a remplacé par un chauffe-eau à thermopompe hybride. Mais il ne s’était pas encore attaqué à sa principale source de consommation d’énergie : le chauffage et le refroidissement.
M. Tanel savait qu’une thermopompe permet de réduire considérablement les émissions et la prochaine étape consistait à en obtenir une. En effet, comparées aux chaudières, les thermopompes sont beaucoup plus efficaces. Elles peuvent faire baisser la production de gaz à effet de serre, mais aussi, dans la plupart des cas, notre facture d’énergie. M. Tanel était conscient qu’une thermopompe était la solution, mais les recherches, l’installation et l’adaptation que ce choix impliquait représentaient quelque chose d’inédit pour lui.
Choisir la bonne thermopompe
C’est en 2022 que M. Tanel a entamé ses recherches. « Ça restait une nouvelle technologie, pour moi. Mes études ne m’y avaient pas vraiment préparé, et peu de gens en parlaient dans mon entourage », explique-t-il. Il s’est donc tourné vers Internet pour faire ses recherches, comparer les données et lire des témoignages de propriétaires de thermopompe.
Au Canada, les propriétaires ont la possibilité d’acheter une pompe à chaleur géothermique (moins répandue), une thermopompe à air standard conçue pour les températures avoisinant 0 oC (généralement accompagnée de radiateurs d’appoint pour les températures inférieures au point de congélation) ou une thermopompe à air pour climat froid pour les températures atteignant -30 oC. En collaboration avec des entrepreneurs professionnels, les propriétaires doivent bien s’informer afin de choisir une thermopompe adaptée à leur budget, au climat de leur région et à leurs préférences personnelles. M. Tanel a quant à lui choisi une thermopompe pour climat froid dans la fourchette de prix la plus élevée. « Aujourd’hui, je recommande une thermopompe moins chère à mes proches », explique-t-il, après avoir constaté qu’on retrouve la plupart des caractéristiques des modèles les plus coûteux dans des modèles à des prix intermédiaires proposés par un grand nombre de fabricants.
Acheter une thermopompe et présenter une demande dans le cadre des programmes gouvernementaux
Après avoir choisi le fabricant d’équipement de pompe à chaleur désiré, et l’installateur, M. Tanel s’est renseigné sur ses options de financement. En effet, plusieurs remises et subventions sont offertes aux Canadiens qui font l’acquisition d’une thermopompe. Pour sa part, M. Tanel a opté pour le Prêt canadien pour des maisons plus vertes, qui couvre les projets éconergétiques jusqu’à hauteur de 40 000 $ sans intérêts pendant dix ans. Ce prêt lui a permis de financer sa thermopompe, mais aussi ses panneaux solaires, pour un total de 35 000 $.
Aujourd’hui, une thermopompe pour maison individuelle peut coûter à partir de 5 760 $ pour un modèle standard et jusqu’à 11 890 $ pour un modèle « climat froid ». Les thermopompes sont donc généralement plus chères que les chaudières, qui coûtent entre 3 750 $ et 4 170 $. Bien que leur prix puisse décourager certains propriétaires, leur efficacité peut réduire considérablement la facture d’énergie en fonction du système de chauffage en place, du climat de la région et d’autres facteurs. La thermopompe peut également assurer le refroidissement d’une maison et donc remplacer un climatiseur, qui coûte environ 4 760 $.
Installer la thermopompe
M. Tanel a pu profiter de sa thermopompe à partir de novembre 2022, environ six semaines après avoir passé la commande et planifié l’installation avec le prestataire. L’installation était assez semblable à un remplacement de chaudière, avec des ouvriers circulant partout dans la maison. « Ça a tout de même demandé un peu plus de préparation, se souvient M. Tanel. Nous devions trouver l’espace nécessaire pour la thermopompe à l’extérieur, et la capacité électrique était notre principale préoccupation. »
Bien qu’une thermopompe puisse être deux à trois fois plus efficace que le chauffage au mazout, au gaz ou à résistance électrique, on lui adjoint des radiateurs d’appoint au cas où les températures seraient inférieures à 0 oC, ce qui implique une forte consommation d’énergie. Son panneau électrique ne pouvant pas prendre en charge de radiateurs d’appoint, M. Tanel a été obligé de le mettre à niveau.
Heureusement, cette amélioration était également nécessaire pour installer les panneaux solaires et la borne de recharge pour véhicule électrique présents sur la liste de M. Tanel, qui n’a donc pas hésité à aller de l’avant dans son projet.
Vivre avec une thermopompe
Qu’est-ce qui change quand on vit avec une thermopompe ? « C’est beaucoup plus confortable », affirme M. Tanel. « Notre vieille chaudière faisait énormément de bruit et n’arrêtait pas de s’allumer puis de s’éteindre. » À l’inverse, sa thermopompe fonctionne de manière continue, exactement comme il le souhaitait. « Elle se contente de ronronner », explique-t-il, remarquant que « le vrai bruit est à l’extérieur ». L’avantage d’une unité qui fonctionne en continu est que le flux d’air conditionné est également constant, ce qui réduit considérablement les zones chaudes et froides dans la maison.
Efficacité de la thermopompe par temps froid
Beaucoup de Canadiens qui songent à faire installer une thermopompe se demandent si celle-ci tiendra le coup en hiver.En effet, comme une thermopompe extrait la chaleur extérieure pour la diffuser à l’intérieur, on a du mal à imaginer que cela puisse fonctionner en hiver au Canada. Pourtant, même à des températures sous le point de congélation, il y a toujours de la chaleur dans l’air et une thermopompe peut donc encore marcher. La thermopompe pour climat froid peut d’ailleurs chauffer une maison par des températures atteignant jusqu’à -30 oC.
Les radiateurs d’appoint à résistance électrique s’allument quand les températures sont trop basses. Selon leur taille, ces appareils peuvent faire grimper la facture d’énergie lorsqu’ils fonctionnent. Bien que la thermopompe de M. Tanel lui ait été livrée avec des radiateurs de ce type, cela fait deux hivers de suite qu’ils ne se sont pas allumés. Certains propriétaires décident de garder leur chaudière pour les jours de grand froid.
Moyens de réduire la facture d’énergie
Avant que M. Tanel n’installe des panneaux solaires et une thermopompe, sa facture d’électricité annuelle était en moyenne de 1 469 $, et sa facture de gaz de 658 $. Grâce aux panneaux solaires et à la thermopompe, il n’a dépensé au total que 807 $ d’électricité en 2023 (un peu plus de la moitié de ce qu’il payait auparavant) et 0 $ de gaz, ce qui lui fait économiser environ 1 320 $ par an. D’après ses propres estimations, sa thermopompe a réduit à elle seule 80 % des émissions de gaz à effet de serre de sa maison, ce qui, même sans panneaux solaires, lui aurait probablement permis de faire des économies. Une thermopompe doit être entretenue au moins une fois par an, voire deux, si elle est utilisée toute l’année pour le chauffage et le refroidissement. M. Tanel, pour sa part, n’a pas eu besoin d’autres services d’entretien de sa thermopompe.
Les thermopompes risquent-elles de surcharger le réseau électrique ?
Beaucoup de Canadiens se demandent si le réseau de distribution peut supporter l’augmentation de la consommation d’électricité si les propriétaires continuent de s’équiper de thermopompes et de véhicules électriques.La transition exigera un réseau électrique plus robuste que celui que possède le Canada actuellement, mais avec les mises à niveau adéquates, le pays devrait être en mesure d’assurer l’électrification résidentielle à grande échelle. Dans le cas de M. Tanel, ses installations solaires lui permettent de se passer beaucoup plus souvent du réseau de distribution.
Pour M. Tanel, installer une thermopompe est la meilleure décision qu’il pouvait prendre. « C’est un sujet de discussion intéressant », confie-t-il. « Les gens passent devant chez moi rien que pour y jeter un œil. Et nous sommes ravis lorsqu’elle fonctionne, car nous savons qu’elle ne produit aucune directe. »
Autres conseils pour les propriétaires
M. Tanel a maintenant atteint son objectif de décarbonation. « Je suis vraiment parti de zéro avec cette maison », se souvient-il. « Elle fonctionnait avec des ampoules de 100 watts et des appareils au gaz. » Après avoir pris un virage à 180 degrés, sa maison est désormais entièrement électrifiée et alimentée par des panneaux solaires installés sur le toit. M. Tanel a depuis aidé sa grand-mère à poser ses propres panneaux solaires et son beau-père à installer une pompe solaire ainsi qu’une thermopompe. Ses amis, quant à eux, ont suivi ses conseils et opté pour un chauffe-eau à thermopompe.
Seulement 7 % des maisons canadiennes utilisent une thermopompe, mais il en faudra bien plus pour que le Canada relève le Défi carboneutre 2050. « Le manque d’information est certainement un frein à l’adoption des thermopompes, mais ce n’est pas une technologie dont il faut avoir peur », affirme M. Tanel. « La plupart des nouveaux véhicules électriques ont une pompe à chaleur, même les sèche-linge… c’est notre monde qui évolue dans ce sens compte tenu de leur efficacité et de leur capacité à fonctionner grâce à l’électricité durable. »
À tous ses proches qui lui demandent des conseils sur les thermopompes, M. Tanel leur dit de faire des recherches, de poser des questions et d’apprendre le plus de choses possible à ce sujet. C’est une excellente technologie qui peut vous aider à économiser et à gagner en confort. L’étape la plus importante est de franchir le pas. »
Découvrez les remises et subventions offertes pour les thermopompes dans votre province.