Guide d’amélioration de l’isolation thermique résidentielle : notions de base de l’enveloppe du bâtiment
Publié le 1 avril 2024 • 10 min de lecture
Chauffer et climatiser un logement mal isolé ou non étanche à l’air, c’est un peu comme rouler avec les vitres baissées en plein hiver.
Imaginez prendre le volant par une journée d’hiver glaciale. Au lieu de mettre le chauffage à fond en laissant les vitres fermées, vous les ouvrez et laissez l’air froid s’engouffrer dans votre véhicule tandis que vous foncez sur l’autoroute. Dans ces conditions, même le système de chauffage le plus performant ne pourra faire remonter la température et vous aurez gaspillé de l’énergie et de l’argent en tentant en vain de rester au chaud.
Pour rendre votre maison plus écoénergétique, la première étape consiste à vous assurer que son enveloppe est efficace. Dans cet article, vous découvrirez comment vous gaspillez de l’énergie et faites grimper inutilement vos factures, et vous verrez ce que vous pouvez faire pour y remédier.
Qu’est-ce que l’enveloppe d’un bâtiment ?
L’enveloppe d’un bâtiment est constituée du vide sanitaire ou du sous-sol (structure et sol), des murs, des fenêtres, des portes et de la toiture. C’est elle qui protège l’intérieur de l’habitation des conditions extérieures.
Une enveloppe étanche renforcera l’efficacité énergétique de la maison tandis qu’une enveloppe plus « perméable » la rendra moins efficace.
Une enveloppe de bâtiment perméable peut avoir plusieurs causes, notamment une mauvaise conception initiale de l’habitation ou encore un choix inadéquat des matériaux de construction. L’ancienneté de la maison, la manière dont elle a été entretenue et la qualité des rénovations entreprises au fil du temps peuvent également engendrer une enveloppe de mauvaise qualité.
L’enveloppe d’une habitation influe grandement sur l’efficacité énergétique et le confort à long terme du logement.
Pourquoi l’enveloppe du bâtiment est-elle primordiale ?
Si vous cherchez à rendre votre logement plus écoénergétique ou encore à faire baisser vos factures d’électricité, vous avez tout intérêt à vous préoccuper de l’enveloppe de votre habitation. Une enveloppe étanche peut également améliorer la qualité de vie à l’intérieur de l’habitation : une bonne étanchéité à l’air (installation de coupe-froid et calfeutrage, par exemple) peut accroître la qualité de l’air intérieur et prévenir les moisissures.
Les systèmes de chauffage et de climatisation comme les chaudières, les climatiseurs ou les pompes à chaleur auront moins d’efforts à fournir pour maintenir la température désirée dans une maison bien isolée. En rendant vos installations plus efficaces, vous faites automatiquement baisser votre consommation énergétique et dépensez donc moins. Une enveloppe de bâtiment efficace peut aussi optimiser le rendement énergétique des sources renouvelables comme le solaire.
Qu’est-ce qu’une bonne enveloppe de bâtiment ?
Il y a un principe fondamental que vous devez garder en tête pour décider des mesures à prendre pour renforcer l’enveloppe de bâtiment et améliorer l’efficacité énergétique de votre habitation : la chaleur se déplace en présence d’une différence de température. Plus précisément, la chaleur quitte les zones chaudes pour se déplacer vers les endroits froids.
Le but du renforcement de l’enveloppe de votre habitation est de réduire les pertes d’air chaud en hiver, et d’empêcher la chaleur de rentrer en été. Idéalement, l’amélioration de l’enveloppe du bâtiment permet de rendre le système de chauffage et de climatisation plus efficace et de faire baisser la consommation énergétique (et donc les factures). Il s’agit de trouver et d’éliminer les éventuels points faibles de l’enveloppe de bâtiment de votre maison.
Trois manières de renforcer l’enveloppe de bâtiment de votre maison
1. Trouver les brèches
Maintenant que vous connaissez les différentes composantes de l’enveloppe d’une habitation, la première étape pour la renforcer consiste à repérer précisément les endroits où l’air entre et sort. Vous pouvez vous atteler vous-même à cette tâche en vous concentrant sur les zones de jonction entre les différents matériaux de construction. Il est fréquent de constater des fissures à la jonction des fondations et des murs, par exemple.
Sur les murs ou les fondations, les brèches sont aussi fréquentes à la jonction des bardages en bois et de la brique. Les montants des portes et des fenêtres, les planchers et les combles doivent aussi être passés au peigne fin. Si d’immenses glaçons se forment souvent sur les bords de votre toiture en hiver, c’est un signe que l’isolation des combles laisse à désirer.
Vous pouvez aussi faire appel à un conseiller d’ÉnerGuide qui procédera à une évaluation de votre maison et mettra en évidence les points sur lesquels vous pouvez gagner en efficacité énergétique. L’évaluation comprend un essai d’infiltrométrie destiné à trouver les brèches. Le ventilateur utilisé pour l’essai d’infiltrométrie fait baisser la pression à l’intérieur de l’habitation. L’air extérieur sous haute pression est alors aspiré dans la maison par le biais des fissures et des autres parties non étanches de l’enveloppe du bâtiment.
2. Colmater les brèches
Une fois le diagnostic posé concernant les points faibles de l’enveloppe de votre habitation, l’étape suivante consiste à colmater les brèches. La méthode à employer varie selon le type de brèche, mais vous pouvez effectuer vous-même un certain nombre de tâches simples. Si vous êtes locataire, regardez du côté de ces mesures peu coûteuses qui contribuent à réduire les factures d’énergie.
Si vous sentez de l’air froid s’engouffrer sous votre porte d’entrée, par exemple, vous pouvez prendre les mesures ci-dessous.
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Investir dans une languette ou un bourrelet en tissu, ou remplacer votre dispositif existant
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Appliquer de la pâte isolante à base de silicone pour empêcher l’air de passer entre les lames de votre plancher
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Appliquer une bonne dose de joint en silicone autour de vos fenêtres pour prévenir les courants d’air
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Colmater les fissures que vous avez repérées à l’extérieur de la maison pour empêcher les entrées d’air, mais aussi d’insectes
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Si vous avez une cheminée, vérifiez à l’aide d’une lampe de poche que le clapet ferme complètement, et si ce n’est pas le cas, contactez un spécialiste agréé pour régler le problème
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Utiliser de la pâte de silicone amovible pour calfeutrer les fenêtres que vous n’utilisez pas souvent
3. Prévoir des travaux d’isolation et d’étanchéisation à l’air
Même une fois ces brèches colmatées, vous aurez peut-être intérêt à envisager des travaux de plus grande ampleur : isolation de la toiture, des murs ou des sols, ou encore changement des fenêtres et des portes. Si certains de ces travaux peuvent être réalisés par les propriétaires les plus bricoleurs, d’autres sont à confier de préférence à des professionnels.
Que vous décidiez de vous lancer vous-même dans ce projet ou que vous fassiez appel à un spécialiste, les rénovations ambitieuses demandent une planification méticuleuse. Vous pouvez notamment vous renseigner sur les projets pouvant être financés dans le cadre de l’initiative Prêt canadien pour des maisons plus vertes et sur ceux qui peuvent donner lieu à des réductions.
Voici ci-dessous les principales rénovations admissibles au programme Prêt canadien pour des maisons plus vertes.
Isolation
Les sous-sols sont responsables de jusqu’à 20 % des pertes thermiques d’une maison. Après avoir déterminé par où la chaleur s’échappe sous votre maison (en recherchant les zones humides ou les fissures, par exemple), vous pourrez décider d’isoler l’intérieur ou l’extérieur de votre habitation et voir si vous souhaitez vous occuper des travaux ou faire appel à un professionnel. De la même manière, vous pouvez vérifier l’efficacité de l’isolation de votre toiture, des murs et du vide sanitaire pour repérer et éliminer les vulnérabilités de l’enveloppe de votre habitation.
Remplacement des fenêtres et portes
Les fenêtres et portes peuvent être encore plus perméables que les sous-sols, puisqu’elles sont responsables de 25 % des pertes thermiques d’un logement. Si vous ne pouvez pas colmater vos fenêtres de manière suffisamment efficace pour éliminer les courants d’air, envisagez de les remplacer par des fenêtres certifiées ENERGY STAR. L’installation de coupe-froid au-dessus et sur les côtés des montants de porte avec du ruban adhésif peut limiter les courants d’air. Mais dans certains cas, il vaut la peine de changer la porte. Selon le type de porte, il peut exister des produits certifiés ENERGY STAR. Si vous décidez de faire appel à un professionnel, demandez-lui s’il a déjà effectué des travaux de ce type et s’il peut vous proposer des garanties sur sa prestation et sur les produits utilisés.
Renseignez-vous sur l’initiative canadienne pour des maisons plus vertes et trouvez des programmes dans votre province pour vous aider à assumer le coût de travaux de renforcement de l’enveloppe de votre maison.
Quel est l’impact des bâtiments résidentiels sur les changements climatiques ?
Lorsqu’une maison est mal isolée, elle laisse entrer l’air froid en hiver et l’air chaud en été. Il faut donc beaucoup d’énergie pour maintenir une température confortable à l’intérieur. Comme nous l’avons vu, la quantité d’énergie utilisée par les radiateurs, climatiseurs et pompes à chaleur font grimper le montant des factures. Et lorsque l’énergie utilisée pour chauffer ou refroidir les habitations provient de combustibles fossiles, les émissions de gaz à effet de serre sont plus concentrées, ce qui contribue au réchauffement et aux changements climatiques.
Au Canada, se concentrer sur l’amélioration de l’enveloppe des bâtiments résidentiels est un choix judicieux. En effet, les 14,5 millions d’habitations canadiennes consomment un sixième de toute l’énergie utilisée dans le pays, et elles produisent presque 14 % des émissions de gaz à effet de serre liées aux énergies.
Deux tiers des maisons canadiennes ont été construites avant la mise en place des codes ; c’est peut-être le cas de la vôtre. En renforçant l’enveloppe de votre maison, vous pouvez réduire vos factures d’énergie et contribuer au bien-être de la planète. Qu’elles soient modestes ou de grande ampleur, les modifications que vous envisagez peuvent avoir une incidence majeure. Entreprendre un tel projet n’est pas une mince.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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