Publié le 4 avril 2023 • 11 min de lecture
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On dirait que tout le monde s’est passé le mot dernièrement pour poser les mêmes questions : sommes-nous en récession ? Allons-nous droit vers une autre récession ? La question de la récession au Canada est omniprésente dans les actualités, les médias sociaux et les conversations quotidiennes. Peut-être les enfants qui font partie de votre vie ont-ils commencé à poser des questions, voire remarqué que vos habitudes d’achat avaient changé.
Alors, comment parler de récession à vos enfants ? Ce n’est pas une conversation facile pour des enfants, quel que soit leur âge. Mais, en prenant l’initiative de leur expliquer l’économie et de leur montrer comment les familles peuvent faire face à une récession, vous les aidez à comprendre ce qui se passe et à mieux maîtriser la situation en ces temps incertains.
Soyons honnêtes, nous ne sommes pas, pour la plupart d’entre nous, des économistes, aussi vaut-il mieux commencer par expliquer les notions de base et une conversation honnête à ce sujet peut aider à rassurer les enfants ainsi que leurs parents.
Qu’est-ce que la récession ?
La croissance économique exige un bon équilibre entre des facteurs tels que les taux d’intérêt, l’inflation, les dépenses de consommation et l’emploi. Il y a récession lorsque la croissance économique diminue sur une période prolongée, à savoir au moins deux trimestres consécutifs (ou six mois) de croissance négative.
Les économistes utilisent différentes méthodes pour suivre cette croissance, mais le produit intérieur brut (PIB) réel du Canada est le plus courant. Il mesure la valeur de tous les biens et services qu’un pays produit et vend dans une période donnée. Tout comme les médecins mesurent la croissance d’un enfant à l’occasion de bilans annuels, le PIB est mesuré chaque trimestre et sert à contrôler la santé de l’économie. Si la croissance ne cesse de ralentir, l’économie risque d’entrer en récession.
Lisez Qu’est-ce qu’une récession et sommes-nous dans une telle période ? pour en savoir plus sur les récessions passées, leur définition et leur incidence pour les investisseurs canadiens.
Selon l’âge de vos enfants, certains concepts économiques peuvent se révéler trop complexes. Il est donc préférable de ne retenir que les facteurs les plus importants et d’employer des mots qu’ils sont susceptibles d’entendre dans leur vie de tous les jours. Inflation, par exemple. Lorsque l’inflation augmente de façon spectaculaire et que les revenus des gens demeurent inchangés ou baissent, cela a une incidence sur l’économie. Les dépenses des gens augmentent, mais leur salaire ne suit pas, de sorte qu’ils dépensent moins ou contractent de nouvelles dettes.
Essayez d’expliquer les nuances de l’inflation aux enfants en utilisant des exemples qui leur parlent, comme le prix de leurs friandises ou de leurs jeux vidéo préférés et ce qu’ils coûteraient avec l’inflation. Si leur âge le permet, vous pouvez leur demander de multiplier ces coûts supplémentaires par la fréquence de leurs achats afin d’en illustrer les effets .
Comment la récession touche-t-elle les familles canadiennes ?
La récession touche les familles de différentes façons, selon leur situation financière, leur logement, leurs dépenses, leur épargne et leur situation d’emploi. Quoiqu’il n’y ait pas d’impact universel, voici quelques façons dont les gens autour de vous pourraient être touchés.
Le coût des choses augmente
Presque tout ce que nous achetons coûte plus cher ces jours-ci, des vêtements à l’essence en passant par l’épicerie. La vie devenant plus chère, les familles peuvent être amenées à faire plus attention à leurs dépenses et les réduire là où elles le peuvent. Parlez à vos petits bouts des rudiments de la réduction des dépenses (le coût des sorties, de l’alimentation, de la voiture) et à vos adolescents de leurs propres habitudes de consommation. Vous pouvez leur demander s’ils ont eux-mêmes remarqué qu’ils pouvaient s’offrir moins de choses.
Pertes d’emploi ou réductions de salaire
En période de récession, les employeurs peuvent chercher des moyens d’économiser. Certains renoncent aux augmentations de salaire ou réduisent leurs budgets. D’autres peuvent avoir à supprimer des emplois ou des heures de travail. Si vos adolescents travaillent, ils peuvent eux-mêmes voir leurs horaires de travail réduits ou gagner moins. Expliquez-leur que les taux d’emploi fluctuent au rythme de l’économie et qu’ils finiront par rebondir et s’y retrouver.
Mettre un pied dans la porte
Le gel ou la réduction de l’emploi peut également avoir une incidence sur les jeunes diplômés. Les entreprises peuvent choisir d’embaucher des personnes plus expérimentées, si tant est qu’elles soient disponibles, ce qui peut empêcher les jeunes diplômés de mettre un pied dans la porte. Dites à vos enfants que cela aussi passera. Discutez de la manière dont ils peuvent faire face à la tempête, par exemple en mettant à profit une période de chômage pour faire du bénévolat ou acquérir de nouvelles compétences à ajouter à son CV .
Tenir à l’œil le coût du logement
Dans certaines régions du Canada, les loyers augmentent pour atteindre des sommets records. Cette situation peut poser problème aux personnes aux revenus modestes, comme les étudiants et les personnes âgées. Si votre adolescent se prépare à vivre seul, vérifiez le marché dans sa zone et aidez-le à se fixer des attentes réalistes. Explorez différentes options, comme la colocation, la réduction des dépenses dans d’autres domaines ou la recherche d’un logement à proximité des transports ou à courte distance de marche, de façon à éviter la voiture.
Vérifier le coût d’emprunt
Des taux d’intérêt plus élevés signifient que l’emprunt coûte plus cher. Si votre adolescent prévoit de contracter un prêt pour acheter une voiture ou un autre article important, amenez-le à se demander si c’est véritablement urgent. Aidez-le à faire le calcul pour voir combien il pourrait économiser sur ses versements mensuels s’il attend que les taux baissent.
Comment les familles peuvent-elles se préparer à la récession ?
Quelques préparatifs en amont peuvent vous aider, vous et votre famille, à surmonter ensemble une récession potentielle, avec le moins de bouleversements possible. En faisant participer vos enfants, le cas échéant, vous lez aiderez à se sentir plus en confiance.
Créer un budget
Le moment est venu d’établir ou d’actualiser votre budget familial pour tenir compte de la hausse du coût de la vie. Passez en revue les habitudes de consommation quotidiennes de votre famille, en vérifiant la hausse des prix de ce que vous achetez. Demandez à vos enfants de réfléchir aux articles dont ils peuvent se passer. Ensuite, établissez un budget réaliste pour votre famille.
Établir un fonds d’urgence
Une épargne réservée aux situations d’urgence peut vous aider à payer des coûts imprévus ou à faire face à des hausses de prix . Et permet également de garder l’esprit tranquille. Il n’est pas nécessaire d’utiliser le mot « urgence », surtout avec des enfants en bas âge, mais il peut être judicieux de leur expliquer que vous réduisez vos dépenses afin de mettre de l’argent dans une caisse « pour le cas où ». Selon leur âge, vous pouvez même leur demander de faire de même et de créer leur propre régime d’épargne en prévision des mauvais jours. Si aucune urgence ne se présente, ils auront de l’argent en prime et auront appris une précieuse leçon sur l’épargne.
Rembourser les soldes des cartes de crédit
Comme les taux d’intérêt sont élevés, il vaut mieux rembourser ses dettes le plus rapidement possible. L’Agence de la consommation en matière financière du Canada suggère de prendre des mesures en réduisant les dépenses, en remboursant les dettes assorties des taux d’intérêt les plus élevés, en évitant de contracter de nouvelles dettes et en prévoyant un plan de rechange pour le cas où vous ne pourriez pas effectuer un remboursement1. Si vos grands enfants ont des cartes de crédit ou d’autres dettes, discutez des moyens de gérer les choses au mieux. Aidez-les à analyser leurs relevés bancaires et à élaborer un échéancier pour atteindre plus rapidement leurs objectifs de remboursement.
Trouver des moyens créatifs d’épargner
Il y a beaucoup de façons de s’amuser gratuitement, c’est le bon moment pour en trouver de nouvelles qui vous aideront à réduire vos dépenses. Regardez des vidéos qui vous expliqueront comment réutiliser ou recycler des vêtements et des articles ménagers, au lieu d’en acheter de nouveaux . Une visite à la boutique de produits d’artisanat local plutôt qu’au centre commercial peut être amusante et une mine d’or pour dénicher de belles choses. Recherchez des recettes de cuisine abordables et passez la soirée à les préparer ensemble. Demandez aux enfants de trouver des moyens de réduire le coût de leurs sorties tout en passant du bon temps. S’ils se rendent au cinéma le vendredi soir, suggérez-leur de regarder un film à la maison avec leurs amis. S’ils vont chez leurs amis, proposez-leur d’y aller à vélo, plutôt qu’en voiture.
Des leçons qui durent toute une vie
Les récessions peuvent être stressantes pour les enfants comme pour les parents. Dites à vos enfants qu’ils peuvent vous parler de ce qu’ils ressentent et vous poser des questions . Aidez-les à comprendre la situation économique dans son ensemble et rassurez-les : si l’économie est parfois en panne, l’histoire nous montre qu’elle finit toujours par redémarrer. Soyez honnête, mais adaptez votre discours à l’âge des enfants.
En évoquant des moyens amusants d’épargner, vous pourrez traiter du sujet en toute légèreté sans faire peur aux enfants ni leur imposer des pressions financières. Et vous pourrez par la même occasion partager un excellent moment en famille.
Les leçons que vous enseignez à vos enfants peuvent leur permettre de maîtriser leurs finances et d’en tirer de précieux enseignements pour l’avenir.
Téléchargez Mydoh et contribuez à poser les fondations de la littératie financière pour vos enfants et adolescents.
1 Gérer votre argent lorsque les taux d’intérêt augmentent – Canada.ca
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