Publié le 15 février 2023 • 5 min de lecture
Cet article est paru pour la première fois dans le magazine Investisseur inspiré de RBC Placements en Direct.
Nos objectifs, nos valeurs familiales et nos carrières s’accordaient harmonieusement, mais toute tentative de discuter de nos finances se soldait systématiquement par de sérieux conflits. C’est pourquoi nous évitions le sujet. Après cinq ans, parler d’argent, de budget, d’épargne et de placement représente toujours un défi que nous apprenons à surmonter, tout comme bien d’autres couples.
« Les finances constituent l’un des motifs fréquents de dispute de la vie à deux. Il s’agit d’un de ces sujets qui revient sans cesse sur le tapis », affirme Carly Fleming, psychothérapeute agréée établie à Hamilton en Ontario et propriétaire d’Everwell Counselling.
Près de la moitié des couples récemment mariés ou fiancés interrogés dans le cadre d’un sondage RBC ont déclaré que les finances figuraient parmi les principaux facteurs de stress dans leur relation. Si la majorité (88 %) des 1 000 répondants canadiens reconnaissent l’importance d’avoir des objectifs, des habitudes et des attitudes semblables en matière de finances pour le maintien à long terme de leur relation, un tiers d’entre eux estiment malgré tout difficile de parler de finances ou de leur propre situation financière avec leur conjoint.
Toutefois, tant et aussi longtemps qu’un couple ne changera pas sa façon d’envisager ce type de discussion, les mêmes conflits continueront à faire surface, dit Mme Fleming.
« Avec le temps, cela peut même miner la confiance et le sentiment de satisfaction dans la relation. »
De nombreux investisseurs sont conscients que l’obtention d’un résultat nécessite temps, engagement et labeur ; cependant, ils ont parfois du mal à déployer la même énergie dans leurs relations lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés. Voici quelques conseils de Mme Fleming sur la façon dont un couple peut redoubler d’efforts afin d’être sur la même longueur d’onde.
Prévoyez vos conversations
Réservez un moment à votre horaire pour parler d’argent, comme s’il s’agissait d’un rendez-vous… Légèrement moins romantique, bien sûr. De cette façon, vous pourrez tenir ces discussions lorsque vous serez tous deux détendus et attentifs, explique Mme Fleming.
Préparez-vous en rédigeant au préalable des notes précisant vos objectifs et entamez la conversation en les communiquant à votre conjoint. Peut-être voudrez-vous aborder la question du budget, tandis que votre conjoint souhaitera discuter de votre portefeuille. Fantastique ! Vous voilà avec un ordre du jour. Vous éviterez ainsi de perdre le fil et vous pourrez être certain que l’opinion de chacun sera entendue.
« Structurer la discussion procure un sentiment de sécurité qui permet d’attaquer le sujet », souligne Mme Fleming.
Soyez attentif à vos émotions
Tout comme vous évitez de prendre des décisions de placement sous le coup de l’émotion, portez une attention particulière à la colère, au stress ou à l’anxiété que vous pourriez ressentir, et efforcez-vous de garder votre sang-froid. Si votre conjoint s’emporte, tâchez de faire preuve d’empathie à son égard, conseille Mme Fleming. Le simple fait de reconnaître intérieurement qu’il est à bout de nerfs peut contribuer à changer la dynamique.
Si la conversation dérape, entendez-vous pour faire une courte pause et revenez quand vous serez tous les deux plus calmes, ajoute Mme Fleming. Il est rare qu’on obtienne un dénouement positif en mettant fin à une discussion par un claquement de porte.
Revoyez votre passé
Mon mari et moi avons pris conscience de bien des choses en comprenant que l’expérience vécue à l’enfance en matière d’argent peut continuer à nous influencer à l’âge adulte. Par exemple, la situation financière de ma famille était plus précaire que celle de la sienne ; c’est probablement pourquoi je lui en voulais autant de faire peser une dette sur notre mariage. Le fait de comprendre dans quelle mesure mon expérience nourrissait mon sentiment d’anxiété nous a permis de mettre au point ensemble un budget qui tient compte du remboursement de nos dettes et comprend un filet de sécurité financière ainsi qu’un plan de placement à long terme.
« Voyez le tout comme un cheminement individuel », suggère Mme Fleming. « Quelle est ma perception de l’abondance, de la rareté ou de l’insécurité financière, et de quelle façon se manifeste-t-elle dans ma relation lorsque j’essaie d’établir un plan financier avec mon conjoint ? »
Misez sur vos points forts respectifs
Vos contributions n’ont pas à être identiques pour être égales, fait remarquer Mme Fleming. Le membre du couple qui a un meilleur sens de l’organisation devrait avoir le soin d’effectuer les paiements ou de tenir à jour les feuilles de calcul. Celui ou celle qui est plus à l’aise avec les chiffres pourrait assumer la responsabilité du budget. Ainsi, vous réduirez non seulement les conflits, mais chacun de vous ressentira un sentiment d’utilité.
Ne précipitez pas les choses
Ne vous inquiétez pas s’il vous faut plusieurs conversations avant de vous sentir à l’aise de discuter d’argent, ou d’atteindre votre objectif. Il est inutile de vous précipiter pour établir un budget, un plan d’épargne ou un portefeuille de placement. Effectuez des recherches et renseignez-vous sur le marché ensemble.
« Il est vraiment bien de ne pas s’imposer de pression et de se dire : “ça peut aller à plus tard ». On peut simplement entamer la discussion aujourd’hui et voir où ça nous mènera », explique Mme Fleming.
Ma relation avec l’argent — et avec mon mari — est beaucoup plus saine depuis quelque temps. Il a fallu du temps et des efforts pour apprendre à discuter calmement de nos finances, mais nous sommes parvenus à mettre fin à notre cycle d’évitement et de colère. Le fait de savoir que nous poursuivons ensemble des objectifs communs nous a aussi beaucoup rassurés. Chaque couple présente une dynamique et une situation financière qui lui sont propres : gardez donc ces conseils à l’esprit et voyez ce qui fonctionne pour vous.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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