Dilapider de l’argent ? Mettre de côté des fonds ? Voici ce que la langue m’a appris sur mes habitudes financières
Publié le 30 juin 2023 • 5 min de lecture
Il n’y a pas si longtemps, je pouvais citer plusieurs expressions pour dire « dépenser ». Cependant, lorsque j’ai essayé de faire de même pour le mot « épargner », j’ai eu du mal à trouver un synonyme.
Pour savoir pourquoi, j’ai consulté un dictionnaire des synonymes. Mon outil de référence m’a proposé 21 mots susceptibles de remplacer « épargner » et un nombre incroyable de 49 substituts pour « dépenser ». Pour chaque expression signifiant « mettre de côté des fonds », je me retrouvais devant au moins deux fois plus de synonymes d’« investir » et d’« allouer ». J’étais fasciné, même si je ne devais pas m’en étonner. Après tout, n’est-il pas plus facile de dépenser que d’épargner ?
Une tradition familiale
En plongeant dans l’étude des divers synonymes d’épargne et de dépense, je me suis souvenu de ma jeunesse, au cours de laquelle les choix de mes parents en matière d’argent m’ont profondément marqué.
J’ai grandi dans un foyer modeste en Chine. Mon père a été le principal soutien de famille et mes parents ont toujours économisé. Ils l’ont fait pour plusieurs raisons : mon éducation, les soins de santé et, selon la tradition chinoise, le futur mariage de leur enfant unique. Ils avaient également besoin de suffisamment d’argent pour vivre une retraite confortable. Pour eux, chaque centime dépensé constituait une perte d’épargne.
Cette philosophie est devenue la mienne. Durant mes sept années de carrière à Pékin, j’ai beaucoup cuisiné, j’ai acheté des billets de compagnies aériennes à faible coût et je logeais chez l’habitant lorsque je voyageais à l’étranger. Une fraction importante de mon salaire a été mise de côté.
Ensuite, en 2018, les choses ont changé.
Cette année-là, j’ai déménagé à Toronto pour préparer ma maîtrise. En raison de son coût élevé, l’éducation est devenue ma plus importante décision de dépense depuis des années. Cependant, la possibilité de payer mes frais de scolarité en tant qu’étudiant étranger a permis d’ouvrir un nouveau chapitre de ma vie : un nouveau départ, en fait.
J’ai épuisé mon épargne après deux ans d’études, mais j’étais libre de dettes quand j’ai obtenu mon diplôme. Un an plus tard, je suis devenu résident permanent au Canada, un pays que j’appelle désormais mon foyer d’adoption.
Épargner à nouveau pour un nouvel avenir
Après avoir trouvé mon premier emploi, j’ai rapidement renoué avec un train de vie modeste.
Mes revenus ont augmenté, mais mes dépenses quotidiennes sont restées relativement stables. Après deux années où mes dépenses ont dépassé mes entrées de fonds, je consacre maintenant plus de la moitié de mes revenus à l’épargne et aux placements.
En effet, je cherche à franchir une nouvelle étape dans ma vie : l’achat d’une copropriété. Cet objectif exige une mise de fonds encore plus importante que le coût de mes études au Canada.
J’espère y arriver d’ici cinq ans. Le rêve d’accéder à la propriété me permet de continuer à épargner de manière disciplinée, et il présente aussi un avantage psychologique. Les liquidités dont je dispose constituent une protection financière en cas de difficultés, qu’il s’agisse d’une perte de revenus ou d’autres situations d’urgence nécessitant de l’argent.
Économiser comme un écureuil
Revenons aux mots. En voici quelques-uns qui m’ont frappé.
Pour faire fructifier l’épargne, il faut « se constituer un bas de laine » ou « économiser comme un écureuil ». Certes, ces synonymes semblent banals, voire un peu ennuyeux.
En revanche, les synonymes de « dépenser » semblent beaucoup plus flamboyants. Si vous vous payez un dîner plus luxueux que d’habitude, vous faites des folies. Vous pouvez flamber une partie de vos revenus durement gagnés pour un passe-temps coûteux. Dépenser imprudemment, c’est la définition du verbe gaspiller ; vivre selon ses moyens, c’est établir un budget.
Alors, qu’est-ce que cet exercice m’a appris sur ma propre philosophie de l’argent ? Je dois admettre que l’épargne est loin d’être aussi exaltante que la dépense. Cependant, l’épargne compte en tant qu’acte de prévoyance consistant à troquer une satisfaction immédiate contre une plus grande valeur future. (Je m’inspire certainement de l’histoire récente d’un collègue, Toute la magie de mes premiers 100 000 $ et ensuite, qui souligne les avantages de la composition).
Je connais de première main le pouvoir de l’épargne. Elle m’a aidé à m’installer au Canada en misant sur les études. Et je sais que je continuerai à économiser, sachant qu’un jour, l’épargne rapportera gros. Je me suis rendu compte que l’épargne signifie faire des provisions en vue d’un avenir plus riche.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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