Demander une augmentation de salaire dans le contexte actuel
Publié le février 28, 2023 • 7 min de lecture
Compte tenu de la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt, les Canadiens doivent de plus en plus se serrer la ceinture. À un moment ou à un autre, peut-être en voyant votre facture d’épicerie ou en constatant l’importance de la part de votre budget dédié aux frais de subsistance, vous vous êtes sûrement dit qu’une augmentation salariale serait la bienvenue.
Est-il convenable de demander une hausse de salaire dans le contexte actuel? Cette initiative peut vous sembler délicate en raison du risque de récession et des licenciements dans des secteurs en vue, mais de nombreux employés sont en position de force. C’est ce que croit Kathryn Meisner, conseillère en orientation professionnelle et en négociation salariale. Elle explique que, malgré la conjoncture économique difficile, la méconnaissance de votre juste valeur est parfois l’unique obstacle qui vous empêche de solliciter une augmentation. La suite de l’article présente des conseils de sa part pour faire connaître votre valeur, négocier de façon efficace et demander une hausse de salaire lorsque vous serez prêt à le faire.
Soulignez vos accomplissements
Bien faire son travail est primordial. mais il est encore plus important que vos collègues et supérieurs sachent que vous le faites de façon efficace au moment de négocier une majoration salariale. « Il est bien que vous sachiez que vous accomplissez un bon travail, mais il faut que les autres en soient conscients », explique Mme Meisner.
Vous pouvez le souligner lors de réunions stratégiques avec vos supérieurs, idéalement durant une rencontre hebdomadaire individuelle. Si de telles réunions ne sont pas organisées à votre travail, saisissez d’autres occasions pour faire part à votre supérieur de vos efforts, des compétences que vous tentez de perfectionner et de vos aspirations professionnelles.
Ayez le gros bout du bâton
Pour parvenir à négocier une augmentation, il ne suffit pas de bien accomplir son travail. Il faut aussi tenir compte des conditions d’emploi. Par exemple, il arrive souvent, au fil des mois ou des années, que les responsabilités d’un poste se multiplient sans que l’employé s’en rende compte et sans que la rémunération augmente de façon proportionnelle.
Si tel est votre cas, sachez que vous tenez le gros bout du bâton. « Vous devriez être payé adéquatement pour le travail que vous accomplissez », soutient Mme Meisner. Elle recommande d’expliquer pourquoi vous méritez d’être mieux payé pour la charge de responsabilités supplémentaires. Profitez-en pour faire valoir d’autres revendications : si l’augmentation de votre charge de travail est considérable et que vous êtes certain de pouvoir vous en acquitter, proposez un changement de titre de poste, voire l’attribution d’un nouveau rôle, qui reflète votre majoration salariale.
Préparez le terrain pour vos prochaines augmentations
Il se peut que vous n’ayez pas l’impression de dépasser les attentes, mais vous êtes tout de même un membre crucial de l’équipe. Mme Meisner suggère alors de redéfinir vos perspectives. Si vous n’avez pas l’impression d’être en mesure de présenter des arguments solides pour obtenir une augmentation salariale, réfléchissez à ce que vous devriez faire pour en avoir une plus tard. Quels sont les objectifs que vous devez atteindre? Quelles relations devez-vous entretenir? Quelles compétences vous rendraient indispensable? Mme Meisner vous invite à trouver réponse à ces questions dans les six prochains mois.
Faites-le annuellement
De nombreux employés attendent un événement important, comme l’obtention d’un nouvel emploi ou d’une promotion, avant de négocier une hausse de salaire. Mme Meisner explique toutefois que vous devriez demander une augmentation chaque année, surtout si votre rendement est bon. « Même si vous essuyez un refus, vous aurez à tout le moins mis en pratique vos aptitudes pour la négociation. Vous vous serez exercé à faire preuve d’assurance et à communiquer. De plus, vous aurez sans doute fait valoir des réalisations ou des responsabilités qui échappaient à votre supérieur. »
Apprenez à connaître votre supérieur
« Apprenez à convaincre la personne avec qui vous négociez », conseille Mme Meisner. « Par exemple, le supérieur de l’un de mes clients aimait recevoir un PowerPoint comprenant toutes ses réalisations avant leur rencontre, tandis que les patrons d’autres clients à moi préféraient tout simplement en discuter en personne. » Elle recommande aussi de solliciter les conseils d’un collègue qui a réussi à faire relever son salaire.
Effectuez des recherches sur les salaires
Mme Meisner suggère d’effectuer des recherches approfondies afin de connaître le salaire des titulaires de postes comparables. Cherchez sur Internet, posez des questions à d’autres personnes travaillant dans le domaine et discutez avec vos amis ou d’anciens collègues. « Il est très difficile de parler d’argent », reconnaît Mme Meisner. « Mais une fois que vous commencez à en discuter, vos interlocuteurs font preuve d’ouverture. Vous pourriez découvrir que vous êtes sous-payé. » Profitez-en pour savoir si vos avantages sociaux sont concurrentiels. Mme Meisner conseille également aux femmes de demander à leurs collègues masculins à combien s’élève leur salaire.
Soyez conscient de l’ensemble de votre situation financière
Une rencontre avec un conseiller en services financiers peut vous donner le coup de pouce dont vous avez besoin pour réclamer une augmentation salariale, indique Mme Meisner. Même si vous parvenez aisément à payer toutes vos factures mensuelles, il se peut que vous vous rendiez compte que votre salaire ne vous permet pas d’atteindre vos objectifs financiers, mentionne-t-elle. « Il est important que vous déterminiez quels sont vos objectifs et ce dont vous avez besoin pour les atteindre. » L’établissement d’un plan financier vous permettra de clarifier vos objectifs à court et à long terme, ainsi que de savoir à quoi sera affectée votre hausse de salaire tant désirée.
N’attendez pas que le bon moment se présente
Vous tiendrez probablement compte de nombreux facteurs avant de demander une augmentation, comme votre rendement, la situation financière de votre entreprise et les perspectives du secteur. Mme Meisner indique toutefois qu’il n’existe pas de moment idéal pour le faire. « Rien ne sert d’attendre le bon moment, car celui-ci pourrait bien ne jamais arriver », prévient-elle. Si le moment n’est pas propice, votre supérieur vous le dira sans doute franchement.
Établissez un plan B
Il est possible que l’on vous refuse une augmentation, mais cela ne veut pas dire pour autant que vous n’en obtiendrez jamais. « Les employeurs ne veulent pas dire « non » trop souvent parce qu’ils craignent que leurs employés se mettent à la recherche d’un nouvel emploi s’ils refusent plus d’une fois », signale Mme Meisner. « Dites-vous qu’il s’agit de la première étape du processus. » Elle recommande de solliciter de la rétroaction directe et de redemander une hausse de salaire dans six mois.
Si l’on vous refuse une augmentation à plusieurs reprises, demandez-vous si vous souhaitez réellement continuer de travailler pour cet employeur. Il n’y a rien de mal à tâter le terrain pour déterminer si d’autres postes ou entreprises vous conviendraient dans votre domaine. « Certains de mes clients ont obtenu leur salaire de rêve en changeant d’emploi », raconte Mme Meisner.
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Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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