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À quel âge peut-on parler franchement de l’argent aux enfants?

Par Nicholas Mizera

Publié le 31 août, 2023 • 5 min de lecture

Nous pouvons (et devons) discuter de questions d’argent avec nos enfants pour les aider à mieux comprendre le monde qui les entoure. L’année dernière, Mydoh, l’appli de gestion financière destinée aux jeunes, a publié un sondage sur la littératie financière mené auprès de Canadiens ayant des enfants de 6 à 18 ans. Les résultats sont les suivants:

  • 46 % estiment avoir dû désapprendre de mauvaises habitudes financières prises durant leur enfance.

  • 54 % ont l’impression que leurs parents ne leur ont pas inculqué suffisamment de connaissances sur l’argent et l’établissement d’un budget.

  • 49 % trouvent que leurs enfants sont plus curieux et motivés à se renseigner sur l’argent qu’ils ne l’étaient au même âge.

Ces résultats m’ont fait réfléchir. Cette étude montre que nous sommes nombreux à vouloir en apprendre davantage sur l’argent dans notre jeunesse, et que nous souhaitons que nos parents nous enseignent. Les paroles et les actes d’un parent concernant les finances peuvent façonner la relation de son enfant avec l’argent tout au long de la vie.

Pour aider les enfants en pleine croissance à se sentir à l’aise avec l’argent, on leur donne souvent de l’argent de poche. Toutefois, il peut être extrêmement bénéfique d’enseigner la différence entre les besoins et les désirs, et de parler simplement d’argent dans les conversations quotidiennes avec la famille.

Ma fille vient à peine d’entrer à l’école, mais j’ai commencé à lui faire part des principes fondamentaux de l’argent que je présente dans Investisseur inspiré. Je suis ravi de voir son visage s’illuminer quand je lui explique comment gagner de l’argent, en épargner et en dépenser. Le succès de mes leçons a peut-être à voir avec le compte des pépites de chocolat… mais l’important est qu’elle grandisse en se sentant à l’aise de parler d’argent.

Certains des leçons que je lui ai données se sont déroulées naturellement, notamment la fois où ma fille a dépensé le produit de sa vente-débarras pour acheter un jeu (« L’argent est épuisé, chérie! ») ou encore lorsque j’ai dû expliquer ce que je voulais dire par un jeu d’arcade « trop cher ». D’autres scénarios ont été moins spontanés, comme celui où je lui ai parlé de la nature du travail. J’ai même entendu dire que des parents attribuaient à leurs enfants des actions de la banque parentale! (J’adore cette idée, mais je la reprendrai peut-être dans quelques années.) Alors que ma fille grandit et qu’elle commence à mieux comprendre les finances, je reconnais que nos conversations portant sur les moyens d’aller de l’avant et de dépenser judicieusement ne seront pas toutes amusantes. Que dois-je faire si mon enfant me demande pourquoi nous ne pouvons pas acheter quelque chose? Ou, lorsqu’elle grandira, comment aborder le sujet de l’endettement? Et si elle me parle du paiement des factures, de la faillite, etc.?

Je l’admets, j’hésiterai probablement. Je me souviens d’avoir entendu ces mots inconnus à travers les murs le soir quand j’étais petit, puis de mauvaises nouvelles le lendemain matin, sans aucune vraie explication. Par conséquent, l’argent est devenu une source d’intimidation quand je grandissais. En faisant connaître à ma fille ces aspects effrayants de la finance, est-ce que je cours le risque qu’elle grandisse trop tôt?

Alors que ma fille pose de plus en plus de questions, je me rends compte que l’aspect des finances qui me faisait particulièrement peur n’était pas le manque d’argent, mais le manque de connaissances à ce sujet. Après tout, l’endettement est encore plus effrayant si vous n’avez pas de plan de remboursement (ou, en premier lieu, un plan pour l’éviter). Les récessions économiques peuvent provoquer des inquiétudes persistantes si vous n’avez pas pensé à épargner. Même si vous disposez de suffisamment d’argent durement gagné, l’absence d’un budget ou d’un plan de dépenses peut générer de l’anxiété. Vous savez quoi? Je crois faire partie des 54 % de gens qui regrettent de ne pas avoir eu les conversations angoissantes avec les parents qui permettent affronter ces problèmes d’argent avec plus d’assurance à l’âge adulte.

Ainsi, même si je n’aborderai pas tout de suite la question de la constitution d’un portefeuille équilibré avec ma fille, je suis plus déterminé que jamais à lui donner sans tarder la confiance nécessaire pour bien gérer ses finances pendant toute sa vie. Les caisses enregistreuses jouets, les tirelires et les kiosques de limonade du quartier sont de bons moyens pour y arriver. Puis, si elle s’en tire bien, je lui expliquerai aussi des questions plus difficiles. Le temps consacré (et les pépites de chocolat) en vaut la peine.

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Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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