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L’inflation et son incidence sur les investisseurs

Par RBC

Publié le 1 mars 2022 • 6 min de lecture

Cet article a été initialement publié dans le magazine Investisseur inspiré de RBC Placements en Direct.

Un panier d’articles – composé, par exemple, d’aliments, de meubles et de vêtements – dont le coût s’élevait à 100 $ en 1991 revenait à 173,70 $ à la fin de 2021*. Cette hausse de coût, avoisinant 74 % dans ce cas-ci, est ce que nous appelons communément l’inflation.

C’est très simple : l’inflation est l’augmentation générale du prix des biens et des services au fil du temps, qui réduit d’autant le pouvoir d’achat. Autrement dit, la même somme d’argent permet d’acheter moins de biens, étant donné l’augmentation des prix. Il ne faut toutefois pas confondre ce phénomène avec la fluctuation des prix d’articles individuels. L’inflation étant une diminution généralisée du pouvoir d’achat, un dollar de 2019 « vaut » moins qu’il y a quelques années.

Lorsque le coût de la vie augmente – autrement dit, le montant d’argent nécessaire pour maintenir un certain niveau de vie –, le compte en banque du consommateur moyen peut en souffrir. Mais qu’en est-il des placements?

Voici quelques renseignements importants sur l’inflation que tout investisseur devrait connaître.

Comment mesurer l’inflation?

Le taux d’inflation est habituellement mesuré par l’indice des prix à la consommation (IPC). Selon Statistique Canada, qui compile et publie mensuellement ces données, l’IPC « est un indicateur de la variation des prix à la consommation payés par les Canadiens. Pour l’établir, on compare au fil du temps le coût d’un panier fixe de biens et services achetés par les consommateurs. Puisque le panier comprend des biens et services d’une quantité et d’une qualité constante ou équivalente, l’indice reflète uniquement la fluctuation pure des prix ».

Par conséquent, on s’emploie chaque mois à noter le prix du litre de lait, du tube de dentifrice ou de l’accès à Internet afin de déterminer le coût de ce que nous achetons. L’inflation signifie que nous payons plus cher une même quantité d’un produit donné. Elle peut mener à un ralentissement de la croissance économique lorsque les consommateurs restreignent leurs achats de biens essentiels et non essentiels.

De quoi l’inflation dépend-elle?

Bien qu’un grand nombre de facteurs influent sur l’inflation, deux catégories se démarquent : la poussée des coûts et l’augmentation de la demande.

L’inflation par les coûts. Elle est attribuable aux facteurs associés à l’offre, comme les problèmes de chaînes logistiques et la « grande démission ». Même en l’absence d’une hausse de la demande, les prix montent en raison de l’augmentation des coûts de production, des matières premières ou de la main-d’œuvre.

L’inflation par la demande. Celle-ci s’installe lorsque l’augmentation de la demande au sein d’un système économique, qui peut être causée par une variété de facteurs, dont la demande accumulée en raison de la pandémie, finit par faire augmenter l’ensemble des prix.

L’investissement dans un contexte de hausse de l’inflation

Nous l’avons mentionné plus tôt, l’inflation peut avoir des répercussions fâcheuses sur notre compte en banque. Elle réduit le pouvoir d’achat et fait bondir le coût de la vie. Pour les investisseurs, elle peut s’avérer favorable ou non, selon le type de placements détenus, l’horizon de placement et les objectifs de placement.

Par exemple, un détenteur de titres à revenu fixe pourrait s’inquiéter que la hausse de l’inflation compromette son rendement à long terme. Supposons qu’une obligation offre un rendement de 2 %, mais que le taux d’inflation s’élève à 4 % : le rendement corrigé de l’inflation est alors négatif (-2 %).

Pour l’investisseur détenant des biens immobiliers, comme une résidence, l’inflation aura pour effet d’augmenter la valeur de ces biens, mais cette hausse de valeur deviendra un obstacle pour ceux qui souhaitent acheter une première maison. La hausse de l’inflation peut également amener la banque centrale à relever les taux d’intérêt, ce qui se traduit par une augmentation des versements d’intérêts hypothécaires. En ce qui a trait aux prêts hypothécaires, le montant emprunté demeurera le même malgré l’inflation, mais le prix de la résidence qui y est associée gonflera.

De nombreux investisseurs croient que les actions procurent une protection contre l’inflation. Les sociétés cotées en bourse peuvent, en effet, avoir la capacité de relever les prix des biens ou des services qu’elles offrent pour couvrir les hausses de coûts causées par l’inflation, et cette capacité leur permet de prendre de l’expansion de manière à demeurer en phase avec l’inflation. Ce faisant, elles peuvent maintenir ou continuer à augmenter leurs marges bénéficiaires, ce qui rapporte à leurs actionnaires. Il est entendu que les actions assurent une protection contre l’inflation, puisque leurs rendements sont souvent nettement supérieurs à l’inflation à long terme.

La situation changeante sur le plan sociopolitique au cours des dernières années a amené certains investisseurs à exprimer des inquiétudes concernant la faiblesse de l’inflation, fondées sur la crainte qu’elle ne signale un ralentissement de la croissance économique ou une récession. Par ailleurs, une forte inflation peut aussi inquiéter les investisseurs et les intervenants de l’économie en général. C’est la raison pour laquelle nous comptons sur les banques centrales pour réduire la volatilité de l’inflation à l’aide de politiques monétaires.

Quel rôle jouent les banques centrales?

Les taux d’intérêt et l’inflation sont intimement liés. C’est pourquoi les investisseurs suivent de si près les décisions de la Banque du Canada, de la Réserve fédérale américaine (la Fed) et des autres banques centrales du monde en ce qui concerne les taux d’intérêt.

Une partie du rôle des banques centrales et des autres autorités monétaires consiste à maintenir l’inflation à un niveau qu’elles jugent raisonnable. Par exemple, la Banque du Canada et le ministre des Finances fixent le taux d’inflation cible au Canada pour une période donnée. Actuellement, ce taux cible, qui a été renouvelé le 13 décembre 2021 et restera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2026, est de 2 % (le point médian d’une échelle de 1 à 3 %).

Dans le cadre de leur rôle de stabilisatrices, les banques centrales établissent les cibles de taux d’intérêt à court terme. En règle générale, lorsque les taux d’intérêt montent, les gens sont plus enclins à économiser et lorsqu’ils descendent, ils sont plus enclins à consommer et à contracter des emprunts. Les entreprises sont plus susceptibles d’engager des dépenses et de contracter des emprunts, ou d’investir afin d’embaucher plus de personnes et d’accroître leurs activités. Nous avons été témoins de ce phénomène au Canada récemment, compte tenu des faibles niveaux sans précédent des taux d’intérêt et des marchés immobiliers en effervescence.

* Selon la feuille de calcul de l’inflation en ligne de la Banque du Canada.

** Selon une déclaration sur le site Web de la Banque du Canada.

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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