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La Banque du Canada relève son taux directeur à 5 %

Par Owen Guo

Publié le 19 juillet 2023 • 4 min de lecture

La Banque du Canada a augmenté encore une fois le taux, pour la dixième fois en seize mois.

La banque centrale canadienne a haussé son taux de référence de 25 points de base cette semaine, portant ainsi le taux directeur à 5 %, le niveau le plus élevé depuis 2001.

Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada, a évoqué la surchauffe de l’économie et réaffirmé la détermination de la banque à lutter contre l’inflation.

« Nous avons considérablement progressé dans la lutte contre l’inflation », a déclaré M. Macklem lors de la présentation du dernier Rapport sur la politique monétaire, après l’annonce de la hausse du taux d’intérêt mercredi. « Cependant, même si l’inflation globale a largement diminué comme prévu, les tensions inflationnistes sous-jacentes s’avèrent plus persistantes que nous ne l’avions anticipée. Il est nécessaire d’augmenter le taux d’intérêt pour ralentir la croissance de la demande dans l’économie et atténuer les pressions sur les prix. »

En mai, l’inflation globale a atteint 3,4 %, contre 4,4 % le mois précédent. Même si le ralentissement de l’inflation est bien accueilli, les dirigeants de la banque centrale croient qu’ils n’auront pas achevé leur travail tant que l’inflation ne reviendra pas au taux cible d’environ 2 %.

« La hausse ne surprend personne. Il était très peu probable que la (Banque du Canada) mette fin à sa pause le mois dernier pour une seule augmentation supplémentaire de 25 points de base en juin », a expliqué dans un commentaire Nathan Janzen, économiste en chef adjoint, RBC. Il a qualifié la décision de taux de « résolument dure » et a déclaré que le fléchissement de l’économie devrait empêcher d’autres hausses cette année, mais que la banque centrale n’hésitera pas à relever encore les taux si l’inflation ne ralentit pas davantage.

Les données de Services économiques RBC montrent que l’économie canadienne demeure résiliente. Les sociétés continuent d’embaucher du personnel, bien qu’à un rythme plus lent. De Vancouver à Toronto, les prix des logements ont augmenté au printemps. De plus, les avertissements de récession n’ont pas dissuadé les consommateurs canadiens de voyager et d’aller au restaurant.

M. Janzen a toutefois indiqué que l’économie pourrait se dégrader dans l’année, sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt. Les économistes de RBC prévoient qu’une légère récession pourrait frapper les États-Unis et le Canada cette année.

Selon le Financial Times, les décideurs de la politique monétaire des 20 plus grandes économies au monde ont relevé le taux d’intérêt de 3,5 % en moyenne depuis le début du cycle de resserrement. La Chine fait exception, puisqu’elle a baissé les taux d’intérêt le mois dernier pour stimuler la faiblesse de son économie.

À l’instar d’un robinet, une banque centrale a pour fonction de maintenir le bon niveau de masse monétaire (ni trop, ni moins) afin de faire prospérer l’économie. Elle augmente les taux pour freiner l’emprunt dans l’espoir de refroidir l’économie. À l’inverse, elle peut les réduire pour stimuler la croissance économique.

Lors d’une conférence de presse mercredi, M. Macklem a évoqué l’effet retard des taux d’intérêt. Les économistes affirment depuis longtemps qu’il faut du temps, en général environ 18 mois, pour que les décisions de taux d’intérêt influent sur l’économie.

« Il existe un consensus clair sur le fait que l’attente ne présente pas de gros avantages », a-t-il déclaré, en faisant référence à la décision d’augmenter immédiatement les taux d’intérêt plutôt que d’attendre d’autres données. « Nous craignons que si nous ne sommes pas prudents, la progression vers la stabilité des prix puisse s’arrêter, et si des hausses inattendues se produisent, l’inflation pourrait même remonter. »

La prochaine décision concernant les taux d’intérêt est prévue pour le 6 septembre 2023.

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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Sujets:

Inflation