Qui dit déménager à l’étranger dit apprendre de nouveaux systèmes et de nouvelles règles, et notamment un nouveau système d’investissement. Certaines lois fiscales, certains comptes financiers et même certains types de placements au Canada peuvent avoir l’air un peu différents de ceux du pays natal, et il importe de comprendre le mode d’emploi canadien pour faire des choix sûrs et éviter les mauvaises surprises. Le présent guide décrit les principes de base des placements au Canada pour vous mettre à l’aise avant d’investir.
Qui peut investir au Canada ?
Vous vivez au Canada ? Félicitations ! Vous pouvez y investir. Il vous faut toutefois deux choses importantes pour ce faire :
- Un numéro d’assurance sociale (NAS). Ce numéro à neuf chiffres est obligatoire pour travailler, payer ses impôts et investir au Canada. Il ne faut pas être citoyen pour en obtenir un : les résidents temporaires y sont également admissibles. Un NAS est gratuit. Il s’obtient facilement auprès d’un bureau de Service Canada ou en ligne avec certains documents de base comme votre passeport et une preuve de résidence.
- Un compte bancaire canadien. Un compte bancaire local facilite les investissements au Canada et vous permet de garder votre argent en sécurité. Le Canada possède l’un des systèmes bancaires les plus sûrs au monde. De plus, l’argent déposé sur des comptes bancaires canadiens est protégé par la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC). Cela signifie que même si quoi que ce soit arrivait à votre banque, votre solde (d’un montant maximum de 100 000 $) serait en lieu sûr.
Quels placements puis-je faire ?
Comme d’autres pays, le Canada offre des placements variés qui s’accompagnent de niveaux de risque et de rendements potentiels différents.
Voici quelques solutions à faible risque :
- Certificats de placement garanti (CPG). Un CPG est un prêt que vous consentez à une banque ou à une autre institution financière pour une durée fixe en contrepartie d’une somme fixe d’intérêts pour cette durée entière. La durée d’un CPG varie de 30 jours à dix ans. Ordinairement, plus la durée est longue, plus le taux d’intérêt est élevé.
- Obligations d’État. Les gouvernements canadiens aux niveaux fédéral, provincial et municipal utilisent les obligations comme moyen d’emprunt. Lorsque vous investissez dans des obligations, le gouvernement convient de vous verser un taux d’intérêt fixe jusqu’à la fin de la durée.
Les solutions présentant un risque plus élevé comprennent :
- Obligations de sociétés. Celles-ci sont semblables à des obligations d’État, mais sont émises par des entreprises. Comme les entreprises sont plus susceptibles de faire faillite que les administrations publiques, les obligations de sociétés comportent un risque plus élevé que celles d’État.
- Actions. Ce placement vous permet de détenir une petite partie d’une société inscrite à la cote d’une bourse de valeurs. Les actions ont le potentiel de rapporter des rendements plus élevés que les CPG ou les obligations. La valeur d’une action peut toutefois augmenter ou diminuer. En d’autres termes, vous pourriez investir à perte. Les investisseurs reçoivent également une partie des bénéfices des actions, appelés dividendes.
- Fonds communs de placement.1 Il s’agit d’un ensemble d’actions, d’obligations ou d’autres actifs choisis et gérés par des professionnels. Les fonds communs de placement sont un moyen facile de vous aider à investir votre argent dans de nombreux types d’entreprises, de secteurs et de régions. Vous répartissez ainsi vos risques. Les gestionnaires de fonds choisissent les placements qui, selon eux, seront les plus rentables. En contrepartie de cette expertise, les fonds communs de placement comportent des frais.
- Fonds négociés en bourse (FNB). Tout comme les fonds communs de placement, les FNB regroupent une gamme variée d’actions ou d’obligations. Toutefois, au lieu d’un ensemble d’actifs choisi par un gestionnaire de fonds, un FNB détient souvent les mêmes placements qu’un indice de marché précis (p. ex., le S&P 500). Cela signifie que les FNB coûtent en général moins que les fonds communs de placement, mais qu’ils ne sont généralement pas gérés activement.
Y a-t-il des incidences fiscales ?
Au Canada, l’impôt sur le revenu dépend du lieu où vous vivez et non de votre citoyenneté. Donc, si vous vivez au Canada pendant la majeure partie de l’année, vous devez y produire des déclarations de revenus. Vous devez déclarer et payer des impôts aux niveaux national et provincial sur tous les revenus que vous gagnez au Canada et dans d’autres pays, y compris le revenu de placement.
Les particuliers paient des impôts à des taux progressifs. Autrement dit, votre taux d’imposition augmente à mesure que votre revenu s’accroît.
Le montant d’impôt que vous payez sur le revenu de placement dépend du type de placement. Voir les explications ci-dessous.
- Revenu d’intérêts (CPG, obligations ou comptes d’épargne) : Les intérêts que vous gagnez sur vos placements sont imposés comme un revenu ordinaire.
- Revenu de dividendes : Les dividendes sur les actions canadiennes sont soumis à un régime d’imposition spécial : une majoration des dividendes et un crédit d’impôt pour dividendes. Ils sont imposés à un taux inférieur à celui du revenu ordinaire.
- Gains en capital : Lorsque vous vendez un placement pour un montant supérieur à celui auquel vous l’avez acheté, le profit s’appelle un gain en capital. Au Canada, seule la moitié du montant est imposable à votre taux ordinaire. Vous pouvez également utiliser des pertes en capital (le montant perdu en vendant un placement à un montant inférieur à celui de son achat) pour compenser les gains en capital et payer moins d’impôt.
- Revenu d’investissements à l’étranger : Tout revenu de placements étrangers est imposé comme un revenu ordinaire. (Malheureusement, on ne peut pas demander un crédit d’impôt pour dividendes sur les dividendes d’actions étrangers.) Les investissements à l’étranger peuvent également être soumis à des retenues fiscales, mais vous pourriez récupérer ces montants en demandant un crédit d’impôt étranger sur votre déclaration fiscale canadienne.
La bonne nouvelle est que le Canada a des comptes spéciaux, lesdits « comptes enregistrés », qui peuvent vous aider à réduire vos impôts sur votre revenu de placement. Ces comptes comportent des limites sur les montants des dépôts. Puisqu’ils allègent toutefois votre facture fiscale, ils sont ordinairement le meilleur point de départ pour investir.
Types de comptes enregistrés au Canada
Considérez les comptes enregistrés comme des tirelires de types différents qui peuvent détenir divers produits d’épargne et de placements. Ces comptes sont enregistrés auprès du gouvernement fédéral et offrent chacun des caractéristiques et des avantages fiscaux différents. Voici les comptes enregistrés les plus courants et leur mode d’emploi.
Compte d’épargne libre d’impôt (CELI)
Vos placements dans un CELI peuvent croître en franchise d’impôt. Si vous avez 18 ans au moins, vous pouvez cotiser à hauteur d’un plafond fixe chaque année. Ce montant est actuellement de 7 000 $. Le plafond de cotisation annuel du CELI est indexé en fonction de l’inflation et arrondi à la tranche de 500 $ la plus proche. Si vous n’atteignez pas le montant maximal de la cotisation au cours d’une année, vous pouvez effectuer une cotisation de rattrapage au cours des années suivantes. La bonne nouvelle ? Vous pouvez retirer votre argent à votre gré sans payer d’impôt. De plus, vous pouvez effectuer de nouvelles cotisations au titre des montants retirés à compter de l’année suivante. Grâce à cette souplesse, le CELI constitue un excellent départ pour vos placements en fonction d’un objectif à court ou à long terme.
Régime enregistré d’épargne-études (REEE)
Ce compte ressemble à une tirelire spéciale pour le fonds d’études collégiales ou universitaires de vos enfants. Les revenus des placements au titre de vos cotisations croissent à l’abri de l’impôt. La cerise sur le gâteau ? Le gouvernement du Canada ajoute 20 cents pour chaque dollar de cotisation, jusqu’à concurrence de 500 $ en subventions gratuites chaque année (et jusqu’à un montant maximum de 7 200 $ pendant la durée du régime). La limite cumulative est fixée à 50 000 $ par bénéficiaire.
Une fois que votre enfant est inscrit au collège ou à l’université, vous pouvez effectuer des retraits en franchise d’impôt pour payer ses études. Les retraits du revenu de placement ou de la partie de la subvention sont imposables pour l’étudiant, qui se situera probablement dans une tranche de faible imposition pendant ses études.
Régime enregistré d’épargne-retraite (REER)
Un REER vous procure un allègement fiscal à l’heure actuelle pour vous aider à épargner en vue de la retraite. Lorsque vous investissez de l’argent dans un REER, vous pouvez déduire les montants de la cotisation de votre revenu imposable. Autrement dit, vous pourriez payer moins d’impôt (ou obtenir un remboursement) lors de la production de votre déclaration fiscale annuelle. Vous devez avoir 71 ans au plus pour cotiser à votre propre REER (si vous avez un conjoint plus jeune, vous pouvez cotiser à un REER de conjoint jusqu’à la fin de l’année au cours de laquelle il atteint l’âge de 71 ans).
Le montant que vous pouvez verser chaque année dans un REER varie en fonction du revenu que vous avez déclaré sur la déclaration fiscale canadienne de l’année précédente. (En d’autres termes, il se peut que vous ne puissiez pas investir dans ce type de compte avant votre deuxième année au Canada.) En 2025, vous pouvez cotiser 18 % maximum de votre revenu déclaré en 2024, avec un plafond de 32 490 $. Si vous ne cotisez pas le montant total, vous pourrez effectuer des cotisations de rattrapage au cours des années ultérieures.
Les placements dans un REER croissent en franchise d’impôt, mais les retraits sont imposables. (Dans quelques exceptions, vous pouvez emprunter de l’argent d’un REER en franchise d’impôt : pour payer votre première maison ou vos frais d’études ou ceux de votre conjoint. Vous devez ensuite rembourser les montants dans votre REER dans un délai fixé.)
Un REER peut être une bonne solution pour les épargnes à long terme, surtout si, lorsque vous effectuez des retraits, vous êtes dans une tranche d’imposition inférieure (comme c’est souvent le cas à la retraite) à celle où vous étiez que lorsque vous avez demandé la déduction fiscale.
Comptes d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP)
Le CELIAPP vous aide à épargner en vue de votre première maison au Canada. Vous bénéficiez d’un allègement fiscal lorsque vous déposez de l’argent dans un CELIAPP, et vous ne paierez pas d’impôt sur vos retraits, à condition de l’utiliser pour acheter votre première maison. Vous devez avoir au moins 18 ans pour ouvrir un CELIAPP. Vous pouvez cotiser jusqu’à 8 000 $ par année (avec un plafond à vie de 40 000 $).
Commencer à investir
Il existe trois principaux moyens d’investir dans des comptes enregistrés et non enregistrés au Canada :
- Un conseiller financier. Ces professionnels peuvent offrir des conseils personnels sur les placements, la définition d’un budget et la planification fiscale en général. Certains conseillers financiers peuvent inclure des coûts tels que des forfaits, des taux horaires ou des commissions.
- Des placements autogérés. Ouvrez un compte de courtage auprès d’une banque ou d’une société d’investissement pour choisir, acheter et gérer vos propres placements. Les placements autogérés peuvent vous faire économiser de l’argent, car les frais sont généralement moins élevés qu’avec les autres moyens de placement. Vous avez toutefois besoin de temps et de connaissances pour vous y prendre efficacement.
- Un conseiller-robot. Lorsque vous ouvrez un compte auprès d’un conseiller-robot, un programme informatique vous posera des questions sur vos objectifs et votre degré de tolérance au risque. Il vous aidera ensuite à choisir et à gérer vos placements, généralement des FNB divers. Il s’agit d’une méthode de placement plus facile et plus rapide que les placements autogérés. Les frais sont toutefois légèrement plus élevés.
Quelle que soit la solution que vous choisissez, assurez-vous de travailler avec des entreprises et des conseillers jouissant d’une bonne réputation. À titre d’exemple, vous pouvez vérifier si une entreprise ou un conseiller est inscrit sur le site Web de l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI).
Attention aux escrocs
Malheureusement, des criminels essaient de profiter des nouveaux arrivants, les prenant pour des cibles faciles. Protégez-vous grâce aux conseils suivants :
- Ne donnez jamais de renseignements personnels (comme votre NAS, votre numéro de compte ou votre mot de passe) si quelqu’un vous appelle ou vous envoie un courriel alors que vous n’avez jamais communiqué avec cette personne auparavant, même s’il dit qu’il travaille pour votre banque.
- Ne vous fiez pas à des promesses d’argent facile ou de rendements élevés « garantis ».
- Redoublez de prudence si quelqu’un vous pousse à agir dans la précipitation.
- Utilisez uniquement les numéros de téléphone et les sites Web officiels de votre banque ou de votre société d’investissement.
- Si vous croyez avoir été victime d’une escroquerie, communiquez avec la police locale et le Centre antifraude du Canada.
Investir au Canada en toute confiance
Comme dans d’autres pays, investir au Canada demande du temps, de la vigilance et de la patience. Commencez par investir dans des comptes enregistrés peut vous aider à réduire vos impôts. Choisissez des placements qui correspondent à vos objectifs. Protégez-vous en permanence contre les escroqueries. Que vous décidiez d’investir seul ou avec l’aide de professionnels, ces principes de base vous aideront à faire fructifier votre argent en toute sécurité dans votre nouveau pays.
On nous a demandé d’ajouter une mention avec l’avis de non-responsabilité suivant à côté de la puce « Fonds communs de placement » à la section « Quels placements puis-je faire ? » :
Les fonds communs de placement sont offerts par la société Fonds d’investissement Royal Inc. (FIRI). Les placements en fonds communs peuvent entraîner des commissions, des frais de suivi et des frais de gestion. Veuillez lire le document Aperçu du fonds ou le prospectus du fonds avant d’investir. Les titres de fonds communs de placement ne sont pas assurés par la Société d’assurance-dépôts du Canada. La valeur des parts des fonds autres que les fonds du marché monétaire fluctue souvent. Rien ne garantit que les fonds du marché monétaire pourront maintenir une valeur liquidative unitaire fixe ou que le plein montant de vos placements dans ces fonds vous sera retourné. Les rendements antérieurs ne se répètent pas nécessairement. FIRI est inscrite au Québec en tant que cabinet de services financiers2.
On nous a également demandé d’ajouter une mention avec l’avis de non-responsabilité à la fin :
Les services de planification financière et les conseils de placement sont fournis par Fonds d’investissement Royal Inc. (FIRI). FIRI, RBC Gestion mondiale d’actifs Inc., Banque Royale du Canada, Société Trust Royal du Canada et Compagnie Trust Royal sont des entités juridiques distinctes et affiliées. FIRI est inscrite au Québec en tant que cabinet de services financiers.
Les fonds communs de placement sont offerts par la société Fonds d’investissement Royal Inc. (FIRI). Les placements en fonds communs peuvent entraîner des commissions, des frais de suivi ainsi que des frais et dépenses de gestion. Veuillez lire le document Aperçu du fonds ou le prospectus du fonds avant d’investir. Les titres de fonds communs de placement ne sont pas assurés par la Société d’assurance-dépôts du Canada. La valeur des parts des fonds autres que les fonds du marché monétaire fluctue souvent. Rien ne garantit que les fonds du marché monétaire pourront maintenir une valeur liquidative unitaire fixe ou que le plein montant de vos placements dans ces fonds vous sera remis. Les rendements antérieurs ne se répètent pas nécessairement. FIRI est inscrite au Québec en tant que cabinet de services financiers.
Les services de planification financière et les conseils en placement sont offerts par Fonds d’investissement Royal Inc. (FIRI). FIRI, RBC Gestion mondiale d’actifs Inc., Banque Royale du Canada, Société Trust Royal du Canada et Compagnie Trust Royal sont des entités juridiques distinctes et affiliées. FIRI est inscrit au Québec en tant que cabinet de services financiers.