Publié le 7 juillet, 2023 • 7 min de lecture
Revirement haussier. Risque moral. Dette zombie. Que veulent dire ces expressions? Il semble que certains économistes parcourent les pages du dictionnaire des synonymes pour décrire l’évolution de l’économie. Bien sûr, le jargon pittoresque que nous avons entendu ces derniers temps ne facilite pas toujours la compréhension des marchés à ceux qui ne le connaissaient pas auparavant. Pour vous aider à y voir plus clair, nous vous présentons 13 notions financières à connaître.
Dette zombie
Un montant que vous devez, peut être oublié ou simplement ignoré par ses créanciers initiaux. (C’est fou, mais cela arrive!) Le solde d’une vieille carte de crédit ou une facture de téléphone impayée peut se transformer en dette zombie. Si quelqu’un veut tenter de recouvrer la dette, par exemple une agence de recouvrement, il pourra alors la faire renaître. Les Canadiens, dont le niveau d’endettement à la consommation est l’un des plus élevés au monde, risquent davantage de subir ces jours-ci les effets de l’augmentation des défauts de paiement.
Banque parentale
Les prix de l’immobilier au Canada atteignent leur niveau le moins abordable depuis un certain temps, mais les logements continuent de se vendre comme de petits pains chauds. Que se passe-t-il? De récents rapports et commentaires laissent entendre que la banque parentale (soutien financier de la famille) pourrait y être pour beaucoup dans cette situation.
Revirement haussier
Les marchés sont remontés en flèche après avoir chuté dans les premiers jours de la pandémie. Ce redressement est un exemple récent d’un revirement haussier, à savoir une reprise soudaine et souvent durable du cours d’une action ou de l’ensemble des marchés, qui peut se produire lorsque les investisseurs retrouvent tout à coup leur optimisme après avoir broyé du noir.
Mur de la peur
Dans le milieu du placement, on dit que « les marchés haussiers escaladent un mur de la peur » (ou parfois une « montagne de préoccupations »). Cette expression suggère que, après l’euphorie initiale des marchés haussiers, les investisseurs pourraient commencer à craindre de plus en plus une correction, un repli ou un krach imminents, qu’une telle évolution approche à grands pas ou non.
Moudialisation
Un peu à l’opposé de la mondialisation, la moudialisation désigne le ralentissement (ou la démondialisation, selon les personnes interrogées) du commerce mondial depuis la crise financière de 2008. En raison des tensions internationales, les pays ont commercé avec leurs alliés régionaux plutôt qu’à l’échelle mondiale, ce qui explique en partie les dérèglements des chaînes logistiques dus à la pandémie il y a quelque temps.
Appétit pour le risque/aversion pour le risque
Lorsque les économistes parlent d’appétit pour le risque ou d’aversion pour le risque, ils se réfèrent généralement au sentiment des investisseurs à l’égard des marchés. Par exemple, si les investisseurs ont une vision optimiste des marchés et qu’ils achètent des actions à haut risque et des marchandises, ils manifestent un « appétit pour le risque ». En revanche, en cas de difficultés, les investisseurs commencent à se tourner vers des obligations à risque moindre ou des liquidités. Ils éprouvent alors une « aversion pour le risque ».
Pause restrictive
Dans une période marquée par des hausses successives des taux d’intérêt, on a parfois du mal à se rappeler que les banques centrales du Canada et des États-Unis ont signalé une brève pause dans leur lutte contre l’inflation. Les économistes ont qualifié ce moment de pause restrictive, soit une approche attentiste qui laisse entrevoir la possibilité d’autres relèvements. Et c’est bien le cas : au Canada, si vous comptez encore, la neuvième[STA1] hausse des taux est maintenant officielle.
Risque moral
Au début de l’année, plusieurs banques régionales aux États-Unis ont couru à la faillite après que des hausses de taux d’intérêt mirent en évidence leur mauvaise gestion financière. Plutôt que de les abandonner, la Fed les a renflouées. Certains critiques ont suggéré que de tels renflouements pourraient créer un risque moral : l’idée de sauver quelqu’un des conséquences de ses actes l’encouragera à prendre des risques encore plus importants dans le futur.
Les mots liés à l’inflation et à la récession
Nous avons remarqué que les économistes adorent donner leur propre tournure aux termes classiques de la finance. C’est ainsi que l’on trouve tant de mots pour désigner l’inflation. Vous avez sans doute entendu récemment les expressions suivantes :
Plaisinflation : Les taux d’intérêt continuent de grimper, mais l’inflation semble plus tenace qu’une tache de vin. Certains économistes posent l’hypothèse que l’augmentation récente des dépenses liées à des expériences amusantes mais coûteuses, telles que les concerts et les vacances, pourrait constituer un facteur déterminant.
Réduflation : Une boîte plus petite, un prix identique : c’est l’image de la réduflation de votre marque de céréales préférée. De nombreux fabricants réduisent discrètement la taille des emballages sans baisser les prix pour faire face à la hausse de l’inflation.
Stagflation : Il s’agit d’une combinaison fâcheuse de ralentissement de la croissance économique et de niveaux élevés d’inflation et de chômage. En général, ces trois forces économiques ne se rencontrent pas… mais avons-nous mentionné à quel point l’économie a été étrange?
Les économistes ont également appris à éviter le terrible mot commençant par la lettre r. La définition classique d’une récession « technique » correspond à deux trimestres consécutifs de croissance négative du PIB réel, mais il existe aujourd’hui d’autres notions intéressantes à connaître :
Récession des riches : Une récession qui touche aussi les personnes aisées, et non seulement les personnes à revenu moyen ou faible qui subissent habituellement le poids d’un ralentissement de l’économie. Les pertes d’emplois dans les secteurs puissants (comme la technologie) et la stagnation des salaires peuvent entraîner une telle récession.
Récession des boîtes de carton : Moins de produits vendus dans les magasins, moins d’emballages nécessaires : c’est ce que l’on appelle la récession des boîtes de carton. Les sociétés réduisent leurs achats d’emballages lorsqu’elles entrevoient un fléchissement de la demande. Cette baisse peut à son tour signaler un ralentissement de l’activité manufacturière, qui a par le passé précédé les récessions aux États-Unis.
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