Publié le 29 juillet 2022 • 5 min de lecture
Le 7 septembre 2022, la Banque du Canada (BdC) a de nouveau relevé son taux directeur de 0,75 % dans le but d’atténuer l’inflation.
Cette hausse porte le taux directeur de la banque centrale à 3,25 %. Elle intervient après la hausse surprise d’un point de pourcentage en juillet et quatre relèvements plus modestes d’un quart à un demi-point de pourcentage depuis le début de l’année.
La BdC a également indiqué qu’elle procédera à d’autres hausses.
Dans l’annonce de sa décision, elle précise que, « compte tenu des perspectives d’inflation, le Conseil de direction juge encore que le taux directeur va devoir augmenter davantage ».
Selon le groupe Services économiques RBC, la BdC laisse entendre que le rythme des hausses de taux devrait ralentir. Les économistes de RBC anticipent une nouvelle hausse de 0,25 % en octobre et prévoient que le taux du financement à un jour atteindra un sommet de 3,50 %, mais ces prévisions pourraient s’avérer trop modestes.
Cette récente hausse survient alors que le taux d’inflation se maintenait résolument à un niveau élevé de 7,6 % en juillet 2022. La demande mondiale s’affaiblit et l’offre et la demande s’équilibrent en raison du resserrement de la politique monétaire, aussi la BdC s’attend toujours à ce que l’économie ralentisse au deuxième semestre de l’année. Les économistes de RBC continuent de prévoir une légère récession en 2023.
Incidence de la hausse des taux d’intérêt sur les placements
Alors que la hausse des taux d’intérêt préoccupe de nombreux Canadiens dont l’endettement augmente, elle peut aussi avoir un effet positif sur certains types de placements.
Dans le contexte actuel, il est essentiel de comprendre la corrélation entre les taux d’intérêt et les placements pour faire des choix éclairés. Voici quelques points importants à retenir :
Épargne et certificats de placement garanti (CPG)
Lorsque les taux d’intérêt des emprunts augmentent, comme cela a été le cas dernièrement, les institutions financières bénéficient d’une plus grande marge de manœuvre. Il leur est donc plus facile de proposer des taux d’intérêt concurrentiels sur les comptes d’épargne et les CPG. Situés en bas de l’échelle des risques et des rendements, les CPG offrent aux acheteurs sécurité et stabilité dans un contexte imprévisible. En investissant dans un CPG, les clients s’engagent généralement pour une durée spécifique, plus communément appelée « échéance ». La durée peut aller d’un jour à plusieurs années.
En retour, le CPG produit des intérêts. Le taux d’intérêt est connu au moment de l’achat et dépend de divers facteurs tels que les conditions du marché, l’échéance (normalement, plus l’échéance est longue, plus le taux d’intérêt est élevé), le caractère remboursable ou non du produit et d’autres caractéristiques uniques du CPG.
Dettes
La situation des personnes fortement endettées peut être fragilisée lorsque les taux d’intérêt augmentent. Les principales institutions financières du pays se fient au taux directeur établi par la Banque du Canada pour déterminer les taux d’intérêt des prêts hypothécaires, des marges de crédit et des prêts à taux variable. Les personnes dont la dette est à taux variable sont les plus touchées, car le pourcentage d’intérêt sur leur prêt augmente en conséquence.
Les cartes de crédit et les prêts-auto, entre autres, ne sont pas concernés puisque leur taux d’intérêt est habituellement fixe. En revanche, les titulaires d’un prêt hypothécaire à taux fixe pourraient être contraints de renouveler leur prêt à un taux plus élevé, notamment si celui-ci a été relevé plusieurs fois depuis le début du prêt.
Actions
Habituellement, lorsque les taux d’intérêt augmentent, les marchés boursiers se replient. Les particuliers et les entreprises ont tendance à moins dépenser puisque les taux d’intérêt des emprunts grimpent. Comme leurs dépenses diminuent, les entreprises recrutent moins d’employés ou procèdent à des mises à pied, ce qui se traduit par une baisse de productivité et des bénéfices moindres, et entraîne souvent une chute du cours des actions. Toutefois, si la hausse des taux est perçue comme un signe de confiance de la Banque du Canada dans l’économie, son incidence sur le marché boursier pourrait être moindre.
Obligations
Comme pour les CPG, les taux d’intérêt des obligations d’État sont fixes et les investisseurs récupèrent la totalité de leur placement initial à l’échéance. Elles offrent une plus grande souplesse que les CPG puisque les investisseurs peuvent les vendre à tout moment, mais il se peut alors qu’ils aient à le faire à perte. Les prix des obligations d’État et les taux d’intérêt évoluent habituellement dans des directions opposées : lorsque l’un monte, l’autre descend. Les obligations peuvent offrir un rendement plus élevé (c.-à-d. générer un revenu plus important que prévu) quand les marchés anticipent un relèvement des taux.
Comptes sur marge
Un compte sur marge est un compte de courtage qui permet aux clients d’accéder à des fonds supplémentaires en empruntant sur la valeur de leurs placements. Le taux d’intérêt fluctue de façon périodique, et s’il augmente, les coûts d’emprunt augmentent aussi. Ainsi, les clients doivent habituellement payer davantage pour emprunter sur la valeur de leurs placements existants.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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