Publié le 8 janvier 2020 • 6 min de lecture
Si le moment est venu pour vous de passer à autre chose après une séparation difficile, vous vous sentez peut-être comme un enfant qu’on traîne de force dans un camp d’été loin de la maison. Vous n’avez pas très envie d’entreprendre un long voyage et de rencontrer une foule de nouvelles personnes.
Toutefois, si vous gardez le cœur et l’esprit ouverts, vous pourriez un jour entreprendre une nouvelle relation satisfaisante. De nos jours, les nouvelles relations sont souvent synonymes de nouveaux contextes familiaux. Le plus courant : deux adultes aimants, des enfants (issus de cette relation ou de relations antérieures) et un ou deux animaux de compagnie.
Si les familles recomposées n’étonnent maintenant plus personne, elles suscitent néanmoins de la curiosité : Comment font-elles pour que ça fonctionne ? Bonne question. La réussite des familles recomposées est souvent attribuable au philtre magique que constituent l’attirance, l’amour, l’humour et la patience inconditionnels, mais aussi à une bonne dose de discussions franches autour des finances des deux conjoints.
Enchanté(e) de faire votre connaissance. Quelle est votre valeur nette ?
Une entrée en matière aussi directe ne jouera pas en votre faveur dans le monde des rencontres. Par contre, c’est en abordant ouvertement dès le début de la relation leurs priorités, leurs particularités et leur réalité sur le plan des finances que les deux parties parviendront à fonder une nouvelle famille sous le signe de l’honnêteté.
Les écarts sur le plan des dépenses sont faciles à repérer, tout particulièrement lorsqu’il est question des enfants. Avant de fusionner vos ménages, demandez-vous si vous serez à l’aise d’adopter les mêmes habitudes de dépenses lorsque votre revenu sera mis à contribution.
Les finances d’une famille recomposée peuvent prendre toutes sortes de formes. Chacune a ses propres particularités : les conjoints peuvent gérer leurs dépenses séparément, gérer ensemble toutes les dépenses ou encore choisir de payer ensemble les factures du ménage (loyer ou hypothèque, épicerie, services publics), mais de gérer séparément les dépenses qui concernent l’enfant de l’un ou de l’autre.
À vue de nez, cette dernière formule peut sembler la plus simple. Il importe cependant de tenir compte des inégalités potentielles en matière de revenus et d’expérience qu’elle pourrait générer. Les enfants de l’un pourraient avoir l’impression d’être moins favorisés que les enfants de l’autre, par exemple. Ajoutez à cela le revenu possiblement différent des anciens conjoints de chacune des parties peut-être gâtent-ils ou contraignent-ils leurs enfants lorsqu’ils sont avec eux. Vous risquez ainsi de voir apparaître une division majeure au sein de votre nouvelle famille alors même que vous vous efforcez d’unir tout le monde.
Si la chose est possible, il pourrait être préférable que les deux parties partagent la responsabilité des dépenses concernant tous les enfants du ménage. En plaçant tous les membres de la famille sur un même pied d’égalité, cette option pourrait dans la pratique donner les meilleurs résultats.
Quel que soit votre choix, abordez ouvertement les questions d’argent avant d’emménager avec votre nouveau conjoint. Discutez de vos priorités et de vos objectifs en ce qui concerne vos enfants (service de garde, assurances, éducation, camps de vacances, activités parascolaires, allocations hebdomadaires).
Qu’en est-il de votre succession ?
Les blessures se soignent et les souvenirs s’estompent pour faire place à de nouvelles relations enrichissantes. Mais vous n’oubliez pas pour autant les leçons acquises en cours de route.
Il n’est pas bien agréable de se rappeler l’argent dûment gagné qu’il a fallu investir dans les services d’un avocat ou d’un thérapeute, ou remettre à son propriétaire. Cette bonne mémoire vous permettra cependant de solliciter des conseils juridiques avisés avant d’emménager ou d’acheter une maison avec votre conjoint voire de vous marier.
Obtenez des conseils juridiques adaptés à votre situation personnelle. Les finances souvent imbriquées des familles recomposées peuvent constituer tout un casse-tête. Avec un spécialiste, discutez de façon impartiale et franche de l’ajout d’un conjoint à une hypothèque ou à un bail, de planification successorale, de la protection de vos actifs, de l’établissement d’une fiducie pour vos enfants (et ceux de vos conjoints, s’il y a lieu), de la répartition d’un héritage que vous pourriez éventuellement recevoir de parents âgés, de la délégation de vos dernières volontés financières, de la mise à jour de votre testament et plus encore.
Une fois bien informé(e), vous serez en mesure d’avoir une conversation éclairée sur vos plans successoraux avant de signer un bail, une hypothèque ou… un contrat de mariage !
À ce propos…
Même les cérémonies les plus simples peuvent entraîner toutes sortes de problèmes financiers. Un événement aussi important pour une famille recomposée nécessite un examen attentif des nouvelles finances communes.
Un mariage à Tulum ou une cérémonie festive célébrée par un ami ? Tout est une question de choix, du moment que vous êtes sur la même longueur d’onde. En plus de n’avoir rien de bien romantique, le fait d’accepter d’y affecter un montant plus élevé que ce que vous êtes à l’aise de dépenser peut vous causer de beaux problèmes.
Commencez par vous donner une marge de manœuvre suffisante. Envisagez de repousser la cérémonie jusqu’à ce que votre ménage dispose des fonds suffisants pour assumer les principaux frais. Impossible de prévoir toutes les éventualités. Néanmoins, l’épargne en vue d’un objectif financier peut constituer un excellent exercice pour toute la famille. Si vous avez besoin d’aide, un planificateur financier peut vous aider à organiser vos actifs et à fixer des objectifs d’épargne qui vous permettront de convenir d’une date réaliste pour votre mariage.
En conclusion, vous représenterez un excellent modèle en matière de finances pour les enfants de votre ménage en abordant ouvertement les questions financières avec votre nouveau conjoint et en convenant avec lui d’une entente familiale. Les enfants réalisent ainsi concrètement ce que c’est que de travailler en équipe au sein d’un couple et constatent à quel point la communication peut aider les familles à atteindre des objectifs importants.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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