Publié le 17 octobre, 2016 • 4 min de lecture
Vos enfants sont grands, entreprennent leur carrière et fondent une famille ? Pour bien des parents, cette étape annonce la fin de leurs responsabilités financières à l’égard de leurs enfants. Tandis que d’autres souhaitent, ou doivent, continuer à aider leurs enfants, même lorsqu’ils atteignent l’âge adulte.
« Certains parents se sentent moralement obligés de subvenir aux besoins de leurs enfants et même de leurs petits-enfants, souligne Richa Hingorani, première directrice, Soutien à la planification financière, RBC. C’est un geste généreux de leur part, mais qui aura aussi une incidence sur leur retraite. »
Il n’y a pas de données précises sur le nombre de parents et de grands-parents qui subviennent aux besoins de leurs enfants et petits-enfants, mais selon Statistique Canada, un nombre considérable d’adultes dépendent financièrement de leurs parents. Selon le recensement de 2011, plus de 42 % des adultes canadiens, de 20 à 29 ans, vivaient avec leurs parents. Statistique Canada rapporte également que près de 600 000 grands-parents partagent le même toit que leurs petits-enfants et que près de la moitié d’entre eux assument une partie des dépenses familiales. Nombreux sont ceux qui fournissent un soutien financier à leurs petits-enfants, souligne Statistique Canada.
« Dans certains cas, les parents aident leurs enfants ainsi que les enfants de leurs enfants, mentionne Mme Hingorani. Il risque donc de leur rester peu d’argent une fois à la retraite, c’est pourquoi il serait sage de déterminer quand et de quelle manière aider.
Les parents d’enfants boomerangs (terme employé pour désigner les jeunes adultes qui après avoir quitté le nid familial reviennent vivre avec leurs parents) devraient discuter avec leurs enfants des conditions de leur retour à la maison, ajoute Mme Hingorani.
Abordez, par exemple, la question du partage des frais de subsistance et des autres dépenses que vous assumez actuellement, conseille-t-elle. Et fixez la date du départ de votre enfant. C’est vraiment important pour souligner qu’il s’agit d’une situation temporaire et que le jeune adulte doit faire des plans pour voler de ses propres ailes. »
Les parents devraient aussi trouver des façons de soutenir leur enfant sans avoir à délier les cordons de la bourse, mentionne Mme Hingorani. Par exemple, pourquoi ne pas partager sa voiture avec un enfant qui en a besoin pour se rendre au travail ou lui préparer des repas pour le midi.
Dans certaines familles, on s’attend à ce que les parents contribuent aux dépenses importantes, comme un mariage ou l’achat d’une première maison. Cherise Berman, conseillère pigiste de Bespoke Financial Consulting Inc., à Toronto, recommande aux parents de prêter de l’argent à leurs enfants au lieu de leur en faire cadeau. Idéalement, il devrait y avoir une entente de prêt en bonne et due forme.
« Ainsi, les enfants obtiennent l’aide dont ils ont besoin, mais ce n’est pas gratuit, explique-t-elle. Il revient aux parents de demander des intérêts ou non. J’imagine que les intérêts pourraient être moins élevés que ceux exigés par les banques ou il pourrait ne pas y en avoir du tout. »
Pour les grands-parents qui souhaitent donner de l’argent à leurs petits-enfants, Mme Berman suggère de cotiser à un régime enregistré d’épargne-études (REEE), avec l’accord des parents. Un fonds en fiducie est une autre option fiscalement avantageuse pour partager son patrimoine avec ses petits-enfants.
« L’établissement d’une fiducie entraîne cependant des coûts, y compris des frais comptables et juridiques, précise Mme Berman. Mais il pourrait être fiscalement avantageux que votre petit-enfant soit bénéficiaire de ce fonds. »
Qu’ils apportent un soutien financier à leurs enfants ou petits-enfants, les parents et grands-parents doivent mesurer l’incidence de leur générosité sur leur capacité à vivre confortablement une fois à la retraite, souligne Mme Hingorani. Or, pour y parvenir, ils doivent avoir un plan de retraite.
« Sans plan de retraite, il est difficile d’estimer le montant que vous pouvez affecter au soutien des vos enfants ou petits-enfants à court et à long terme. C’est bien de continuer à aider, mais il faut aussi penser à ses propres besoins financiers. »
Cet article a été publié initialement dans le Globe & Mail en janvier 2016.
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