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Ellie Bianca, une marque qui vise à soutenir un million de femmes

Par Diane Amato

Publié le 23 février 2022 • 6 min de lecture

Evelyne Nyairo est diplômée en science de l’environnement, en biologie et en chimie. Après ses études, elle a travaillé pour diverses sociétés d’ingénierie de l’Ouest du Canada, voyageant partout dans le monde pour soutenir des projets pétroliers et gaziers sur les plans de la gestion de la conformité, de l’intégrité des installations, de la conservation, de la gestion des déchets, et de la réduction des émissions. « J’ai visité des endroits parmi les plus bizarres et les plus effrayants », a-t-elle raconté au cours d’une récente conversation.

Lors d’un de ses voyages en Afrique centrale, elle a travaillé à proximité de magnifiques manguiers, au Chad. Elle a vu des enfants et leur mère grimper à ces arbres pour y cueillir des mangues à vendre à Evelyne. Au moment de payer les fruits, on lui a demandé de verser l’argent au mari, en signe de respect, même si c’était la femme qui avait vendu les mangues. « J’ai ressenti de la colère, et je me suis dit : ce genre de situation se produit partout dans le monde, sous diverses formes. » Evelyne s’est dit que s’en était assez, et qu’il était temps de créer des occasions permettant aux femmes de s’épanouir. C’est ainsi qu’elle a décidé de fonder une entreprise. « Mais pas n’importe quelle entreprise – une entreprise florissante qui aurait de l’influence. C’est comme ça qu’est née la marque Ellie Bianca », explique Evelyne, lauréate des Prix canadiens de l’entrepreneuriat féminin RBC 2021, dans la catégorie Micro-entreprise du Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat.

Une marque pour les femmes, créée par des femmes

Evelyne a décidé de lancer des produits pour le soin de la peau, parce qu’elle avait l’impression que c’était une excellente façon pour les femmes de nouer des liens entre elles. « Nous utilisons toutes des produits pour le soin de la peau ; nous voulons toutes régénérer notre peau pour paraître plus jeunes. Je crois que beaucoup de choses nous lient entre femmes. Le soin de la peau crée également un lien avec les fournisseurs – il y a tellement d’ingrédients fantastiques en Afrique et ailleurs dans le monde, et ils proviennent pour la plupart du travail des femmes. Je voulais fonder une entreprise sociale, afin que nous puissions créer des occasions pour l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. » Evelyne explique qu’elle a à cœur de s’approvisionner auprès d’entreprises dirigées par des femmes – que ce soit pour ses ingrédients, pour la photographie ou pour la conception des emballages.

En ce qui concerne la formulation des produits, Evelyne s’en occupe elle-même afin de garantir que tous ses ingrédients sont sains. « Au début, j’ai fait appel à quelques laboratoires pour fabriquer mes produits, mais c’est devenu un problème, car ils incorporaient des ingrédients que je ne voulais pas. J’ai donc décidé de faire moi-même le travail », dit-elle en ajoutant que cela lui procure beaucoup de plaisir, car elle a l’occasion d’utiliser ses connaissances en chimie et en biologie.

Des débuts modestes, mais des objectifs ambitieux

Au lancement d’Ellie Bianca, Evelyne ne proposait qu’un simple baume pour les lèvres. « Je croyais qu’il serait facile de vendre du baume pour les lèvres, mais je me suis rendu compte qu’il y en avait trop sur le marché. » Depuis ces modestes débuts, Evelyne a bâti une vaste gamme de produits entièrement naturels, qui comprend plus de 35 articles référencés – et bientôt davantage.

En ce qui concerne ses ambitions pour l’avenir de son entreprise, Evelyne parle d’abord de l’impact qu’elle veut avoir. « Depuis le début, notre objectif a toujours été de soutenir un million de femmes. » Elle compte réaliser cet objectif par divers moyens, dont la bourse d’études Ellie Bianca, qu’elle a lancée il y a deux ans à l’intention des mères seules. « Je suis une mère seule, et, sans éducation, je n’aurais pas pu saisir les occasions qui se sont présentées à moi. ».

Elle a créé sa bourse d’études pour encourager plus de mères seules à suivre une formation postsecondaire. Chaque année, la boursière sélectionnée reçoit un soutien financier forfaitaire, constitué d’un pourcentage du chiffre d’affaires de l’entreprise et de dons de la collectivité. L’entreprise parraine aussi des garçons et des filles de l’Afrique qui sont désireux de faire des études, mais qui sont limités financièrement.

« Évidemment, nous voulons faire croître notre entreprise, dit Evelyne en expliquant que le succès d’Ellie Bianca permet de maximiser son impact social. Je suis un peu ambitieuse. Je veux bâtir une marque valant un milliard de dollars. Je dis souvent que les jeunes filles ne peuvent pas imiter des femmes qu’elles ne voient pas. Elles doivent voir des femmes ordinaires comme elles faire tomber les barrières ; ainsi, elles sauront que c’est possible. »

Evelyne aime dire : Si vos rêves ne vous font pas peur, ils ne sont pas assez ambitieux. Faites-vous peur, mais foncez quand même. Alors que plus de femmes que d’hommes lancent des entreprises, Evelyne croit qu’il est temps pour les femmes de passer à un échelon supérieur en créant de plus grandes entreprises. « Nous avons la force intérieure et la détermination pour le faire– nous avons ce qu’il faut pour surmonter les obstacles. Oui, il est difficile de bâtir une entreprise, et il y aura toujours des embûches qui vous mettront à l’épreuve. Nous devons nous préparer et donner à d’autres femmes la permission de faire comme nous. »

Un modèle gagnant

Déterminée à valoriser sa marque jusqu’au milliard de dollars, Evelyne s’appuie sur trois modèles d’affaires distincts pour atteindre ses objectifs. Premièrement, elle vend ses produits directement aux consommateurs, que ce soit en ligne ou en boutique. Deuxièmement, elle approvisionne des distributeurs et des détaillants de produits biologiques. Et troisièmement, sous une marque maison, elle vend des crèmes, des savons et des désinfectants pour les mains. « Grâce à ces trois modèles d’affaires, nous devrions croître lentement mais sûrement. Je ne veux pas précipiter notre croissance – je veux m’assurer que tout soit réfléchi ; je veux voir comment nous pouvons exploiter la technologie pour croître et pour commercer dans d’autres pays. »

Aujourd’hui, Evelyne poursuit un doctorat en stratégie et innovation. Elle étudie des façons d’exploiter la technologie pour favoriser l’innovation – sans oublier les valeurs de sa marque : faire des produits doux pour la peau et doux pour l’environnement, et être attentive aux femmes. Tout en bâtissant son entreprise, elle inspire les femmes d’affaires, elle encourage les mères seules, et elle donne aux femmes et aux filles la permission d’être ambitieuses.

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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