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L’influence de la baisse des taux d’intérêt sur votre résultat net, en cinq points clés

Par Diane Amato

Publié le 27 novembre 2024 • 11 min de lecture

Au Canada, une longue période de hausse des taux d’intérêt vient de se terminer. Grâce à des stratégies qui ont contribué à préserver votre bénéfice net, votre entreprise n’a pas trop souffert. À présent que les taux baissent, il s’agit de réévaluer les postes clés – trésorerie, niveau d’endettement, tarification, etc. Bien des propriétaires d’entreprise préfèrent l’attentisme, mais il vaut mieux se préparer dès aujourd’hui à ce que 2025 pourrait nous réserver.

TLPL

  • Les taux d’intérêt diminuent, mais l’inflation pèse encore de tout son poids sur les entreprises et les consommateurs.

  • C’est le moment idéal de réévaluer sa stratégie en matière d’épargne et d’emprunt.

  • Les résultats de votre entreprise seront d’autant meilleurs en 2025 qu’elle aura porté l’effort sur ce dont elle a le contrôle et se sera préparée à différentes éventualités.

  • Sachant comment votre clientèle réagit face à la conjoncture, vous pourrez ajuster le tir en matière de prix, de stocks et d’effectifs à prévoir.

L’inflation et les taux d’intérêt diminuent mais demeurent relativement élevés

D’après la dernière enquête trimestrielle de la Banque du Canada sur les perspectives des entreprises, l’inflation pèse encore sur ces dernières, mais aussi sur le budget des consommateurs. De même, malgré les baisses récentes, les taux d’intérêt sont encore élevés, historiquement parlant. Les coûts d’emprunt et le coût des marchandises le demeurent donc également.

Si la conjoncture n’est pas rose, on observe plusieurs signes positifs : la demande ayant diminué, la capacité de production a été moins sous pression ; les entreprises ont donc pu répondre à la demande sans trop de problèmes. De plus, compte tenu des récentes baisses de taux d’intérêt et de celles qu’on escompte à court terme, les prévisions de ventes sont légèrement plus encourageantes.

À l’approche de la nouvelle année, les PME devraient examiner en quoi des taux plus faibles joueront sur leur planification financière.

Cinq conseils aux entreprises, ou comment tirer le meilleur parti des taux actuels

1. Revoyez le placement temporaire de votre épargne

Quand les taux d’intérêt sont élevés, on a coutume de placer ses excédents de trésorerie dans un compte d’épargne à intérêt élevé ou dans un CPG. Les taux ayant baissé, ce n’est pas actuellement la meilleure façon d’optimiser son épargne. Tout en respectant votre tolérance au risque, tournez-vous plutôt vers les formules qui, à présent, vont potentiellement avoir un rendement plus élevé. Si un CPG vous paraît plus sûr, vous pouvez soit conserver celui que vous détenez actuellement, en le prolongeant ou en le bloquant si son taux est particulièrement intéressant, soit en ouvrir un nouveau, mais à échéance moins lointaine afin de pouvoir vous adapter plus souplement aux changements de conjoncture.

Se diversifier est toujours une bonne chose ; en répartissant vos liquidités dans différents instruments d’épargne, vous les préserverez et les ferez croître sans trop de risques.

2. Évaluez votre endettement et vos besoins financiers

La baisse des taux soulage les emprunteurs qui ont souscrit un prêt à taux variable, puisque l’intérêt à payer sur l’encours de la dette diminue. Cela dit, bien que la Banque du Canada laisse présager d’autres baisses, il serait hasardeux de prédire comment va évoluer la conjoncture. Peu importe les taux en vigueur, il vaut toujours mieux éviter le surendettement.

Si vous avez un achat important en vue ou que vous prévoyez une augmentation de vos emprunts, comparez les coûts d’emprunt et le coût d’utilisation du capital. Si vous décidez d’emprunter, optez là encore pour une formule souple, c’est-à-dire avec blocage autorisé si les taux diminuent et possibilité de changer de stratégie s’ils augmentent.

Ensuite, examinez votre ratio de couverture de la dette ; cela vous aidera à déterminer si votre situation financière vous permettra de souscrire de nouveaux prêts en 2025.

Le ratio de couverture de la dette est une mesure clé de la capacité de l’entreprise à rembourser ses emprunts, à contracter de nouveaux prêts et à verser des dividendes. Différents fournisseurs de crédit peuvent vouloir examiner différents chiffres : cependant, plus la valeur est supérieure à 1,25 (couverture de 125 %), mieux cela vaut. La valeur clé dans le calcul du ratio de couverture de la dette est l’établissement du revenu net de l’entreprise et, si votre entreprise a un plan de croissance qui nécessitera l’aide d’investisseurs ou de prêteurs, il importe de maintenir un solide ratio de la couverture de la dette.

Divisez le bénéfice net d’exploitation par le service de la dette, ce qui est la somme de toutes les dettes à court terme, capital et intérêts compris.

3. Concentrez-vous sur ce que vous pouvez contrôler

Beaucoup de choses échappent au contrôle du propriétaire d’entreprise. Qu’il s’agisse des taux d’intérêt, de la situation géopolitique ou de l’évolution des liens économiques entre le Canada et les États-Unis, on vérifiera certainement en 2025 l’adage qui veut que la seule certitude, c’est qu’il y a toujours du changement.

Comment vous assurer les meilleures chances de succès ? En vous attachant à ce sur quoi vous avez le contrôle, autrement dit en vous préparant du mieux possible à affronter telle ou telle situation.

Un propriétaire d’entreprise doit absolument planifier en fonction de différents scénarios. Le terme courant est « mise en situation ». Il s’agit de formuler des hypothèses sur ce que l’avenir nous réserve et de déterminer l’impact de chaque situation envisagée sur l’entreprise.

Exemples :

  • Et si les taux d’intérêt augmentaient de plus de 3 % par an ? Ou diminuaient de 3 % ?

  • Et si vous perdiez la moitié de vos clients ?

  • Et si les États-Unis taxaient lourdement vos exportations ?

  • Que faire si votre plus gros fournisseur ne vous payait pas à temps ?

La planification par scénarios permet d’examiner différents profils d’activité, donc de déjouer tel ou tel piège et de parer aux insuffisances de liquidités. Elle aide aussi à évaluer l’efficacité qu’auraient vos plans dans telle ou telle situation.

Pour vous préparer à ce qui pourrait nous attendre en 2025, lisez l’article Conférences pour petite entreprise RBC : intégration de la génération de scénarios à votre plan d’affaires (en anglais seulement).

N’oubliez pas que, en matière de croissance, le financement n’est pas votre seule avenue. Certaines formes d’aide sont moins tributaires de la conjoncture – ainsi les subventions gouvernementales non remboursables offertes aux entreprises qui étendent leurs activités, créent des emplois, innovent, lancent des initiatives environnementales, etc. (voir À la recherche de subventions gouvernementales pour votre entreprise ?).

Le cas échéant, n’hésitez pas à vous tourner vers le Programme pour les entrepreneurs noirs RBC ou, si vous êtes jeune propriétaire d’entreprise, vers le programme Futurpreneur.

4. Analysez la manière dont votre clientèle réagit à la conjoncture

Selon la Banque du Canada, la demande augmente : la hausse des prix ralentit et le crédit devient plus abordable.

Bien des consommateurs ressentent encore le contrecoup économique et optent pour des formules meilleur marché, notamment en matière de dépenses discrétionnaires.

Pour fixer plus sûrement vos prix en 2025, prévoir vos stocks et vous doter du personnel nécessaire, il est bon de savoir si vos produits sont dans l’air du temps et, notamment, combien vos clients sont prêts à dépenser pour les acquérir.

5. Préparez-vous à entrer dans la bagarre

Vous demeurez attentiste ? Pas de problème – somme toute, la conjoncture demeure incertaine, et il est difficile de savoir quel impact aura sur les entreprises canadiennes le changement d’administration survenu aux États-Unis. Malgré tout, mettez de l’ordre dans vos affaires, de façon à pouvoir saisir les bonnes occasions qui se présenteront.

Veillez entre autres à :

  • Tenir votre plan d’affaires à jour

    D’ici 2025, faites l’essai de notre outil d’établissement de plan d’affaires. C’est gratuit !

  • Passer en revue vos livres comptables

    Il serait utile de demander à un comptable de vérifier que vos finances sont en ordre, surtout si vous envisagez d’emprunter en 2025.

  • Évaluer la situation de votre entreprise à l’aide des ratios pertinents

    Différents ratios permettent d’évaluer le rendement de l’entreprise et de repérer les possibles pierres d’achoppement.

    Also called Working Capital Ratio, this calculation indicates whether your business has enough cash flow to meet your short-term obligations, act on opportunities and look good in the eyes of potential lenders. It can also help you avoid cash flow problems before they surface.

    Divide your current assets by your current liabilities. Ideally, your Current Ratio should fall between 1.5 and 2 — a ratio of 1 means you may not have enough money to last the year, while a ratio of more than 2 could mean you’re not investing enough into your business for the future.

    Votre ratio d’endettement représente le pourcentage de l’actif de votre entreprise qui est financé par des créanciers. C’est le ratio qu’un prêteur examinera avant de prêter des fonds à votre entreprise : il est donc avisé de connaître cette donnée avant de planifier l’année à venir.

    Votre ratio d’endettement représente le pourcentage de l’actif de votre entreprise qui est financé par des créanciers. C’est le ratio qu’un prêteur examinera avant de prêter des fonds à votre entreprise : il est donc avisé de connaître cette donnée avant de planifier l’année à venir.

    Ce calcul permet de constater quel pourcentage de votre revenu constitue réellement un bénéfice, une fois que sont acquittés les frais d’exploitation, tels que la main-d’œuvre, les matières et les coûts de production. Même si cela peut vous aider à évaluer la santé financière de votre entreprise, cela sert davantage à suivre le rendement de votre entreprise au fil du temps, ou à comparer votre entreprise aux autres, dans le même secteur.

    déduisez vos dépenses/coûts des biens vendus de vos ventes nettes (revenu brut moins les retours sur ventes, la remise et l’escompte offert). Puis, divisez ce chiffre par vos revenus nets, et multipliez par 100 % pour obtenir le ratio de la marge bénéficiaire brute.

  • Rencontrer votre partenaire financier
    Pour repérer les points faibles de votre entreprise, vous devez consolider votre situation avant d’emprunter s’il y a lieu.

Face à la baisse des taux d’intérêt, les entreprises et les consommateurs canadiens prennent leur temps avant de changer d’attitude, comme si la longue période d’inflation et de hausse des taux les avait rendus prudents. Pour tirer le maximum de la conjoncture en 2025 et à plus long terme, votre entreprise a intérêt à suivre l’évolution du marché, les attentes de ses clients et son résultat net tout en se préparant à différents scénarios.

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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