Point de vue de Mona-Lisa Prosper, Futurepreneur Canada, sur le Programme de démarrage pour les entrepreneur-e-s noir-e-s

Cet article a été initialement publié sur Diversité et inclusion

Futurpreneur Canada est un organisme national sans but lucratif qui offre du financement, du mentorat et des ressources aux jeunes aspirants chefs d’entreprise. En mars 2021, l’organisation a lancé le Programme de démarrage pour les entrepreneur-e-s noir-e-s. Il s’agit d’une collaboration de financement avec RBC – complétée par un prêt supplémentaire de la Banque de développement du Canada (BDC) – qui offre un prêt de démarrage, jusqu’à deux ans de perfectionnement, ainsi que l’accès à des outils de soutien et des possibilités de réseautage aux entrepreneurs noirs de 18 à 39 ans.

À titre de directrice, Entrepreneur.e.s noir.e.s au sein de Futurpreneur Canada, Mona-Lisa Prosper est responsable de la mise en œuvre du Programme de démarrage pour les entrepreneur-e-s noir-e-s. Forte d’une formation en droit, d’une expérience de première main dans la création et la croissance d’entreprises et d’un engagement dans la représentation et la gouvernance inclusive, elle défend la diversité, l’équité et les actions concrètes. M^me Prosper nous fait part de son point de vue sur le programme, de la façon dont il s’attaquera aux principaux obstacles auxquels sont confrontés les futurs chefs d’entreprise noirs et de sa passion pour son nouveau rôle, qui alimentera l’engagement continu de l’organisation en faveur de l’inclusion et des résultats.

Q : Mona-Lisa, vous êtes diplômée en droit, mais vous avez orienté votre carrière dans une direction différente. Qu’est-ce qui vous pousse à soutenir les entrepreneurs ?

R : Lorsque j’ai terminé mes études de droit, j’ai exploré divers domaines du droit et il m’est apparu très tôt que je préférais mettre à profit mes compétences juridiques pour aider les gens à se développer, plutôt que de résoudre des litiges dans une salle d’audience. J’ai senti que le monde des affaires serait une excellente voie, et au même moment, l’écosystème des entreprises en démarrage à Montréal était en plein essor. J’ai commencé à m’intéresser de plus en plus aux jeunes entreprises locales et j’ai compris que je pouvais mettre à profit mon diplôme de droit pour aider les entrepreneurs.

Q : Comment votre rôle au sein de Futurpreneur Canada se nourrit-il de vos expériences passées ?

R : Lorsque j’ai vu ce poste à combler chez Futurpreneur Canada, j’ai senti qu’il était fait pour moi. Je n’aurais pas pu rédiger une offre d’emploi plus parfaite, car elle représentait exactement ce que je voulais faire. L’idée de faire avancer les communautés marginalisées, de soutenir les entrepreneurs noirs et de redonner aux autres a toujours été importante pour moi. Grâce à mon expérience en matière d’équité, de diversité et d’inclusion (ED & I), j’ai la chance de pouvoir veiller à ce qu’un programme soit exécuté de la bonne manière, à ce que nous mesurions la portée de nos actions et à ce que nous puissions déterminer si les choses vont dans la bonne direction.

Q : Quels sont, selon vous, les principaux obstacles à la réussite des entrepreneurs noirs ?

R : C’est l’accès. L’accès au financement, l’accès aux ressources, l’accès aux réseaux. Viennent ensuite tous les obstacles au crédit qui subsistent. C’est une réalité à laquelle beaucoup de communautés noires sont confrontées, qu’il s’agisse de nouveaux immigrants qui ne savent pas comment les systèmes fonctionnent au Canada, ou de personnes qui n’ont pas accès à la richesse générationnelle, qui n’est tout simplement pas présente dans la collectivité noire.

Dans une étude récente, 76 % des entrepreneurs noirs ont déclaré que leur origine ethnique était un obstacle à leur réussite. C’est pourquoi des programmes comme le nôtre sont essentiels et continueront de l’être jusqu’à ce que nous atteignions l’équité.

Q : Le réseautage et le mentorat sont deux composantes importantes du Programme de démarrage pour les entrepreneur-e-s noir-e-s. Quels rôles jouent-ils dans la réussite d’un entrepreneur ?

R : Lorsqu’on crée une entreprise, peu importe d’où l’on vient, tout repose sur son réseau – et lorsque l’on n’a pas accès à un réseau bien établi, cela complique les choses. C’est pourquoi une partie de notre programme consiste à tirer parti d’un réseau national d’entrepreneurs et de dirigeants noirs et d’organismes communautaires dirigés par des Noirs.

Le mentorat est utile à bien des égards. Il permet aux entrepreneurs d’avoir une vue d’ensemble, d’ouvrir leur esprit à diverses possibilités et d’avoir l’avis d’un professionnel expérimenté qui est peut-être passé par le même processus. Une relation étroite avec un mentor fait une énorme différence dans le parcours d’un entrepreneur ; c’est l’une des clés du succès.

Q : Le programme est encore assez récent, il a été lancé il y a un an. Quelle est votre vision pour l’avenir ?

R : La vision est la même depuis que j’ai rejoint le programme. Je veux vraiment que le programme vienne à l’esprit de chaque jeune entrepreneur noir au Canada. Je veux que cela devienne automatique, de la même façon qu’une personne pense à ouvrir un compte bancaire si elle a de l’argent à déposer. Si quelqu’un veut créer une entreprise, je veux qu’il sache que Futurpreneur peut l’aider à la lancer.

Et nous faisons un très bon travail ! Nous avons financé plus de 100 entrepreneurs jusqu’à présent.

Q : Constatez-vous une forte demande pour ce programme ? Quels sont les principaux besoins que vous observez ?

R : Notre équipe est submergée par les demandes. C’est bien, car cela confirme qu’il existe un besoin pour notre programme. Il est également devenu clair qu’il reste énormément d’éducation à faire pour préparer les entrepreneurs. Par exemple, il y a beaucoup de connaissances à partager sur la façon de préparer une entreprise au financement et sur la façon d’établir des prévisions de trésorerie. C’est formidable d’avoir des solutions de financement, mais les ressources offertes par Futurpreneur Canada aideront vraiment les entrepreneurs à atteindre le stade où leur entreprise sera prête à accéder à ce financement.

Q : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs noirs qui se lancent ou qui cherchent à le faire ?

R : Je leur dirais de ne pas se limiter. N’ayez pas peur : l’entrepreneuriat est effrayant pour tout le monde, et il l’est encore plus lorsque vous n’avez pas de modèles autour de vous. Mais n’ayez pas peur d’aller jusqu’au bout et n’ayez pas peur de demander de l’aide. Il existe de nombreux programmes destinés à aider les jeunes entrepreneurs noirs – notamment ceux de Futurpreneur Canada –, alors faites vos recherches pour voir quelles ressources peuvent vous aider à réussir.

Q : Comment l’écosystème élargi des entreprises en démarrage peut-il contribuer à la réussite des entrepreneurs noirs ?

R : Nous sommes toujours à la recherche de mentors. Il s’agit d’un poste bénévole, mais si vous possédez une expertise dans un certain domaine ou si vous êtes un entrepreneur ayant plusieurs années d’expérience, c’est un excellent moyen d’aider.

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