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Quatre choses à faire si votre entreprise est confrontée à des difficultés liées à l’économie

Par Renée Sylvestre-Williams

Publié le 1 mars 2024 • 7 min de lecture

Il existe par des façons pour les propriétaires d’entreprise de surmonter les cahots de l’économie.

À l’heure actuelle, l’action presque constante de divers facteurs – craintes de récession, inflation, changements dans les comportements des consommateurs – crée un contexte d’affaires tumultueux pour les entreprises.

Les pressions qui en résultent sont souvent ressenties de façon particulièrement aiguë par les propriétaires de petites et moyennes entreprises (PME), qui, dans une proportion de plus de 55 %, disent devoir faire face à des augmentations de coûts attribuables à des pressions inflationnistes ou au niveau élevé des taux d’intérêt. Les propriétaires de PME sont aussi confrontés entre autres à des problèmes d’approvisionnement et à des difficultés touchant le recrutement.

Par ailleurs, les consommateurs réduisent actuellement leurs dépenses, selon un rapport de suivi des dépenses de consommation de RBC publié récemment, qui indique que les Canadiens choisissent de rester à la maison et réduisent leurs dépenses ayant trait à des biens et services discrétionnaires.      

Tout cela crée une situation dans laquelle les propriétaires d’entreprise se sentent moins confiants qu’avant la pandémie, dit Michelle Herscu, CPA et propriétaire de MLHC Professional Corporation.

« Certaines des petites entreprises qui travaillent avec nous ont décidé de fermer leurs portes en raison des difficultés que pose le climat économique actuel, dit-elle, mentionnant les préoccupations communes dont lui ont fait part les propriétaires d’entreprise : hausse du coût d’emprunt, inflation et inabordabilité du logement. Certaines personnes ont tout simplement décidé de reprendre un emploi à plein temps. »    

Cela dit, il n’y a pas lieu de voir tout en noir. Comme l’économie canadienne a probablement progressé en décembre, il ne semble pas que le pays soit entré dans une récession technique, mais les économistes estiment qu’on pourrait se diriger vers un « atterrissage en douceur », selon un scénario dans lequel des baisses de taux seraient peu probables avant juin.

Michelle Herscu ajoute qu’il existe par ailleurs des façons pour les propriétaires d’entreprise de surmonter les cahots de l’économie. Son principal conseil ? Analysez, adaptez-vous et innovez. Voici quatre choses à faire pour mettre ce conseil en pratique dans une entreprise.

Faites une analyse FFPM (forces, faiblesses, possibilités et menaces)

Michelle Herscu recommande aux entreprises de procéder à cette analyse de base portant sur les forces, faiblesses, possibilités et menaces afin de déterminer la voie à suivre pour demeurer pertinentes au sein de leur secteur d’activité durant un ralentissement économique. Les entreprises peuvent utiliser l’information obtenue pour élaborer des objectifs stratégiques axés sur une expansion ou une réduction de la production, selon ce qui semble approprié.

Certaines grandes entreprises pourraient réaliser que le moment est approprié pour en acquérir d’autres, plus petites, à bon prix, note Mme Herscu ; d’autres entreprises pourraient être en mesure de tirer profit de possibilités de financement accrues ou de subventions gouvernementales visant à aider les entreprises à se maintenir à flot.

Les décisions prises varieront d’une entreprise à l’autre. L’important est que vous sachiez constamment sur quels plans votre entreprise pourrait et devrait croître, compte tenu du secteur dont elle fait partie. Vous devez aussi connaître les données financières de votre entreprise.

Regardez vos chiffres de près

Tout propriétaire d’entreprise devrait être familiarisé avec les chiffres qui concernent son entreprise, et dans le contexte actuel, il est bon de très bien connaître ces chiffres, dit Jami Monte, CPA et fondatrice de Chillbooks.

Mme Monte recommande de prêter attention chaque mois aux marges de profit et de perte. « Cela permet de rester en contact étroit avec les activités de l’entreprise, en plus d’aider à repérer d’éventuels problèmes dans l’information financière proprement dite », explique-t-elle.

Mme Monte recommande également d’examiner chaque trimestre le bilan de l’entreprise, qui renseigne sur la capacité de répondre aux besoins d’exploitation immédiats et à court terme, ainsi que sur la capacité de l’entreprise de rembourser ses dettes.

« Cet examen vous aidera à déterminer si des facteurs défavorables sont à l’œuvre et à prendre des décisions stratégiques éclairées concernant l’avenir », ajoute-t-elle. 

Gérez vos mouvements de trésorerie

La gestion des liquidités et des mouvements de trésorerie devient plus importante durant les périodes d’incertitude économique.

« Si vous n’avez pas de liquidités, votre entreprise pourrait devoir fermer ses portes », dit Jami Monte.

Les données confirment cette affirmation. Selon une étude de la U.S. Bank, 82 % des fermetures d’entreprises sont attribuables à une mauvaise gestion de la trésorerie. Une entreprise qui n’a pas assez de liquidités peut être dans l’impossibilité de payer à temps ses fournisseurs et ses employés. Elle peut aussi perdre toute capacité d’investir dans la recherche, le développement et les possibilités de croissance.

« Vous devez vous assurer que votre entreprise a des réserves de liquidités, ajoute Michelle Herscu. La plupart des entreprises n’ont pas vraiment assez de liquidités en réserve. » Dans une telle situation, il peut être bon de réfléchir à la possibilité de demander une marge de crédit ou un prêt à court terme.

Selon Jami Monte, les propriétaires d’entreprise devraient examiner leurs prévisions de trésorerie régulièrement – c’est-à-dire toutes les semaines, ou au moins tous les mois.

Misez sur le marketing

« Une récession ou une période de ralentissement prononcé des marchés constitue en fait un très bon moment pour investir dans le marketing et la publicité, même si cela peut paraître contre-intuitif », dit Michelle Herscu. (Nombre de suppressions d’emplois ont touché d’abord des postes en marketing.)

C’est particulièrement vrai dans le cas où un ralentissement économique se fait sentir dans l’ensemble d’un secteur. En investissant à un tel moment, vous pourriez bien vous positionner de façon unique par rapport à la concurrence.

Par la suite, lorsqu’ils auront repris confiance et seront de nouveau prêts à dépenser, les consommateurs se souviendront de votre entreprise, dit Mme Herscu.

En définitive…

Lorsqu’il s’agit d’atténuer les impacts d’un ralentissement économique, la capacité d’adaptation et la planification stratégique jouent un rôle clé, dit Jami Monte. On revient donc à la nécessité de faire une analyse FFPM et de comprendre son entreprise.

Mme Monte recommande aux dirigeants de se demander ce qu’ils peuvent faire pour simplifier la vie de leurs employés et les rendre plus efficaces. Cela peut vouloir dire, par exemple, automatiser la gestion de projet afin de permettre aux employés de consacrer davantage de temps aux clients, ou mettre l’accent sur l’expansion vers de nouveaux marchés offrant une bonne rentabilité.

Enfin, dit Mme Monte, il est de toute première importance que les dirigeants réfléchissent à ce qui pourrait mener leur entreprise à l’échec.

« Je sais qu’un tel exercice a quelque chose d’intimidant, mais nous devons constamment innover. Nous devons toujours être prêts à changer pour nous adapter à une récession ou à une pandémie mondiale. Pour réussir à long terme, vous devez accepter de vous demander quels sont les angles morts de votre entreprise. »

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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