Skip to main content

Diriger par l’exemple : le parcours de Charles Osuji, docteur en droit, depuis ses débuts difficiles au Canada jusqu’à son ascension à la tête de l’un des plus grands cabinets d’avocats détenus par des Noirs

Par Stephanie Gilman

Publié le 14 janvier 2025 • 6 min de lecture

Désigné par Canadian Lawyer comme l’un des 25 avocats les plus influents et par Calgary Avenue comme l’un des 40 premiers avocats de moins de 40 ans, le docteur en droit Charles Osuji exhibe un curriculum vitae où abondent prix et distinctions. Son cheminement vers l’excellence a toutefois bel et bien été semé d’embuches.

À son arrivée au Canada en provenance du Nigéria en 2011, parrainée par son frère aîné, ses perspectives d’avocat formé à l’étranger le rendaient nerveux. « Je venais de recevoir mon diplôme et d’être admis au barreau de mon pays, se rappelle-t-il. Au Canada toutefois, je n’appartenais à aucun réseau professionnel, j’étais rempli de doutes, me demandant si ma décision de déménager était la bonne. »

Après avoir envoyé plus de 300 candidatures pour des postes de stagiaires, ses espoirs commençaient à diminuer jusqu’à ce qu’une demande d’entrevue de Jim Smith, avocat et propriétaire à l’époque du futur cabinet Osuji & Smith, change tout. Pendant l’entrevue, M. Smith a été frappé par la détermination et la persévérance de M. Osuji. « Il a vu en moi ce qui échappait à de nombreuses personnes, dit M. Osuji. Il voulait être celui qui me dirait “oui” quand personne ne voulait m’accorder de chance. »

En l’espace de trois ans, M. Osuji est devenu associé. Peu après, M. Smith lui a offert la chance d’acheter le cabinet. Encouragé par ses mentors, il a fait le saut, et a depuis agrandi le cabinet, de six à 45 personnes, avec des bureaux à Calgary, au Yukon et à Dubai.

Montrer la voie aux avocats formés à l’étranger

Les difficultés rencontrées par des avocats formés à l’étranger comme M. Osuji sont nombreuses pour maîtriser le système juridique du Canada, notamment le coût élevé des examens d’accréditation, le réseau professionnel inexistant et les obstacles culturels. « De nombreux employeurs ne connaissent même pas la procédure d’embauche des employés immigrés, et ne sont pas prêts à s’engager dans cette voie », ajoute M. Osuji.

Ces défis l’ont inspiré à créer l’organisme sans but lucratif « Foot in the Door Initiative », qui permet de faire connaitre à des avocats formés à l’étranger des activités bénévoles sur le plan juridique afin de les aider à acquérir de l’expérience et de la confiance. « Au terme de six mois, les participants au programme ont créé des liens, et se sentent pris en compte et soutenus », déclare M. Osuji.

Un travail ardu… bien récompensé

« Lorsque j’ai acheté le cabinet, je doutais fort de moi, et je me demandais si j’avais commis la plus grande erreur de ma vie, déclare M. Osuji. J’ai toutefois décidé de me mettre à la tâche, de travailler assidument et de m’atteler à embaucher des gens intelligents et motivés. J’ai appris qu’en faisant bien son travail, avec intégrité et dévouement, on ne passe pas inaperçu. »

Ayant décerner plus de 100 prix locaux et nationaux pour ses contributions, y compris la Médaille du jubilé de platine de la Reine Elizabeth II. Il considère ces reconnaissances comme un message fort pour les professionnels racisés. « Le racisme systémique existe bel et bien, mais il y a des moyens d’asseoir sa crédibilité, dit-il. En faisant preuve d’une bonne éthique au travail, il est possible d’attirer des clients et d’établir sa crédibilité, en prouvant que ce qui compte vraiment est le travail accompli, et non ses origines ou sa couleur de peau. »

Promouvoir la diversité et l’inclusion

Osuji & Smith a bâti sa renommée grâce à son équipe diversifiée, réunissant des collaborateurs dans un large éventail d’âges et de langues. Pour M. Osuji, cet engagement envers la diversité est le fruit d’une démarche intentionnelle. « Notre équipe reflète le visage changeant du monde des affaires au Canada, déclare-t-il. Je veux que les clients passent la porte de nos bureaux en sachant qu’une personne ici les comprend. »

Il s’attache aussi à embaucher des employés répondant aux critères de la diversité, afin d’offrir à autrui les mêmes chances qui lui ont été données. « Je connais les difficultés qu’affronte un professionnel racisé qui vient d’immigrer, dit-il. Ma vie a changé à cause de quelqu’un qui attachait de l’importance à la diversité. C’est pourquoi je suis motivé pour aider d’autres avocats internationaux. Il existe de nombreuses personnes très talentueuses qui ont seulement besoin que quelqu’un leur accorde une chance. »

Une personne montrant la voie aux futurs entrepreneurs noirs

Propriétaire de l’un des plus grands cabinets d’avocats détenus par des Noirs, M. Osuji estime que la responsabilité lui appartient dans une certaine mesure d’être un modèle à émuler au sein de la communauté d’entrepreneurs noirs. « Je veux inspirer d’autres personnes à viser plus haut, à savoir qu’elles peuvent réaliser leurs rêves en faisant preuve de détermination, d’obstination et en bénéficiant du bon appui », déclare-t-il.

Il souligne l’importance pour les dirigeants d’entreprise noirs de rechercher des alliances en dehors de leurs propres communautés. « Renseignez-vous sur les nombreux programmes et organisations qui offrent de l’assistance aux entrepreneurs noirs, comme RBC, et profitez des ressources en dehors de nos proches entourages. »

Faire la part des choses entre ses responsabilités de leadership et son engagement à avoir des répercussions sur la collectivité peut être difficile. Quoi qu’il en soit, M. Osuji relève le défi de tout cœur. En formant les avocats de son cabinet pour leur faire assumer des positions dirigeantes, il libère du temps pour se concentrer sur son travail de plaidoyer. « Je poursuis mes efforts très délibérément dans la collectivité, dit-il. Au final, en effet, ce n’est pas le solde du compte bancaire qui importe, mais les vies de ceux que vous touchez. »

Laisser un héritage aux futurs entrepreneurs

Aux professionnels formés à l’étranger qui espèrent suivre la trace de M. Osuji, celui-ci souligne l’importance de la préparation, du mentorat et de la patience. « Soyez patient, conseille-t-il. Il faut du temps pour grandir. » Il encourage également ses collègues entrepreneurs à faire preuve d’autocompassion et à rester optimistes.

À l’avenir, M. Osuji espère laisser un héritage de soutien à l’intention des entrepreneurs et dirigeants des communautés noirs. « Je veux qu’on me juge au nombre de personnes qui vont de l’avant grâce à moi, dit-il. Mon parcours et ma réussite m’ont fait connaitre le privilège et la gérance. Je veux m’assurer que les futures générations bénéficient d’occasions égales, voire meilleures que celles qui m’ont été données. »

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

Partager cet article

Sujets:

Entrepreneur Nouveaux arrivants au canada Planification et développement de carrière