Vous envisagez d’intégrer l’IA dans vos flux de travail ? Voici quelques conseils.
Publié le 15 mars, 2024 • 7 min de lecture
Nous avons discuté avec des experts en matière d’intelligence artificielle (IA) et des personnes qui l’utilisent déjà, afin de vous présenter des façons dont votre organisation pourrait s’en servir en 2024.
Ces dernières années, l’intelligence artificielle (IA) a transformé le travail, accélérant certaines tâches telles que la rédaction, le codage et la collecte d’information. On pourrait croire qu’à l’heure actuelle, tout le monde se tourne vers l’IA. Par contre, selon un récent rapport de The Dais (groupe de réflexion de l’Université métropolitaine de Toronto) portant sur l’adoption de l’IA, en 2021, seulement 3,7 % des entreprises canadiennes l’avaient déployée.
L’adoption d’une technologie révolutionnaire peut sembler insurmontable si l’on ne comprend pas les complexités et les défis qui l’accompagnent. Nous avons discuté avec des experts en matière d’IA et des personnes qui l’utilisent déjà, afin de vous présenter des façons dont votre organisation pourrait s’en servir en 2024.
Commencer par le début : pallier le manque de connaissances
Ce n’est pas chose facile que d’adopter des technologies en constante évolution. Angus Lockhart, analyste principal des politiques à The Dais, croit que le coût du savoir est un obstacle majeur qui empêche les entreprises d’expérimenter avec l’IA. « Lorsqu’on prend le temps de s’informer à propos de solutions d’IA potentielles, dit-il, il en reste moins à consacrer à d’autres volets de l’entreprise et, dans bien des cas, cela est difficile à justifier en raison des bénéfices inconnus. »
April Hicke a une réponse à proposer face aux réticences à l’égard des nouvelles technologies. Elle est cofondatrice et cheffe de la croissance de Toast, un collectif canadien axé sur l’avancement de l’équité entre les sexes dans le secteur de la technologie. Elle est d’avis que l’expérimentation de l’IA, en commençant par engager peu de frais et par prendre peu de risques, permet dans certains cas de découvrir des occasions de croissance et d’obtenir des rendements immédiats.
« Sautez dans la mêlée et explorez, recommande-t-elle. Il vous suffit d’y accéder, d’en apprendre le fonctionnement, puis de déterminer les cas d’utilisation qui conviennent à votre entreprise. »
Niket Shah, co-fondateur de l’agence de marketing Acceler8 Labs établie à Toronto, n’a utilisé que des outils d’IA qui correspondent à un objectif commercial général, comme la découverte de gains d’efficacité. En faisant d’abord appel à des outils gratuits, comme ChatGPT d’Open AI, il a constaté que l’IA était capable d’accomplir des tâches courantes. Les membres de son équipe ont ainsi pu recentrer leur énergie sur la stimulation de la croissance ailleurs.
Bien que l’adoption de nouvelles solutions d’IA ne se fasse pas du jour au lendemain, l’investissement initial peut donner lieu à des gains d’efficacité grâce auxquels les employés disposent du temps voulu pour améliorer d’autres aspects de l’entreprise.
Un atout de plus dans le coffre à outils des employés
Si une augmentation de l’efficacité est susceptible de dynamiser une entreprise, la mise en place d’une nouvelle technologie comme l’IA peut susciter de réelles inquiétudes quant à d’éventuelles pertes d’emploi. Pour vaincre la réticence numérique au sein des équipes, il suffit parfois d’habiliter les employés et d’investir dans leur perfectionnement. « Le rehaussement des aptitudes des membres de votre équipe permet de combler les lacunes tout en conservant la grande connaissance des activités commerciales que ces employés possèdent déjà », déclare M. Lockhart.
En tant que leaders, aussi bien M. Shah que Mme Hicke tenaient à ce que leurs employés aient leur mot à dire dans l’utilisation de ces nouveaux outils. Ils ont recueilli leurs commentaires et calculé les économies de temps afin de déterminer les prochaines étapes. « Nous voulions nous assurer que les solutions d’IA représentaient un plus pour notre entreprise et non pas une source de distraction, comme c’est souvent le cas avec les nouveaux outils », souligne M. Shah.
Dès qu’Acceler8 a noté que l’IA permettait d’économiser environ 40 heures de travail par semaine, les employés ont participé à une analyse de rentabilité concernant l’abonnement à certains programmes comme Jasper.AI pour la rédaction, Canva et Adobe CS pour la conception, MidJourney pour la création d’images et ChatGPT Plus pour l’information.
Grâce à l’IA, Toast économise de 250 à 520 heures par an. Par conséquent, en plus d’investir dans des outils supplémentaires, l’équipe de direction a misé sur la création de robots sur mesure qui respectent l’identité marketing de l’entreprise, et ce, sans connaissance du codage. « Les robots personnalisés nous ont permis d’améliorer considérablement nos processus opérationnels internes, explique Mme Hicke. Nous en avons affiné quelques-uns pour nous aider à rédiger des bulletins, à présenter des demandes de subvention et même à créer des profils d’emploi impartiaux. »
Le perfectionnement des employés fait non seulement en sorte que ces derniers ont envie de participer activement à l’exploration de l’IA, mais il leur permet également de tracer la voie à suivre pour intégrer la nouvelle technologie en tant qu’outil complémentaire à leur travail.
Le point faible de l’IA
Bien que l’IA présente des avantages éprouvés pour les entreprises, elle n’est pas infaillible. Celles qui font aveuglément confiance à la technologie sans aucune intervention humaine risquent d’avoir des problèmes au niveau de leur image de marque et mettent leurs informations en danger.
Avant de faire le saut, Acceler8 a examiné l’adéquation entre les politiques de confidentialité et de sécurité de chaque outil d’IA et ses propres valeurs ainsi que celles de ses partenaires. « Après avoir déterminé qu’il s’agissait des bons outils pour nous, nous avons élaboré des processus d’utilisation pour maximiser l’efficacité de l’ensemble de notre équipe », affirme M. Shah.
« Les entreprises doivent toujours être prudentes lorsqu’elles mettent en œuvre des systèmes d’IA, surtout si ceux-ci ont accès à des renseignements confidentiels », ajoute M. Lockhart, en insistant sur l’importance de savoir comment l’information est utilisée, qui peut la consulter et où elle est stockée.
Heureusement, il fait remarquer que des travaux sont en cours sur un projet de loi canadien (C‑27) qui vise à créer un cadre relatif à la protection de la vie privée lorsqu’il est question de systèmes d’IA. En attendant, il convient de toujours faire preuve de prudence.
Ne pas se laisser distancer
Malgré les défis actuels, les premiers utilisateurs de l’IA au Canada estiment que les entreprises peuvent s’y retrouver assez facilement. Celles qui alignent leur exploration de l’IA sur un objectif commercial général et fournissent à leurs effectifs la formation nécessaire, notamment en ce qui a trait à la protection des renseignements personnels et à la sécurité, pourraient en tirer des avantages. M. Lockhart précise que si une entreprise prend déjà le temps de se renseigner sur l’IA, le gros du travail est fait.
Pour les personnes qui aimeraient en apprendre davantage, M. Lockhart signale que certains instituts canadiens d’IA (par exemple, AMII en Alberta, Vector en Ontario et Mila au Québec) peuvent guider les entreprises vers la réussite dans ce milieu en plein essor.
« C’est l’un des changements les plus importants depuis l’invention du téléphone cellulaire, indique M. Shah. Ne vous laissez pas distancer, sinon vous devrez très bientôt rattraper votre retard. »
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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