La prochaine révolution verte à Barrie, Ontario : Ce qui sera nécessaire pour rendre les exploitations agricoles plus durables
Publié le 16 août, 2023 • 6 min de lecture
Pour rendre les exploitations agricoles du sud-ouest de l’Ontario plus durables, trois choses doivent se produire. En effet, il faut assurer l’uniformité des critères de référence, comme la quantité de carbone dans le sol, accroître le financement à l’appui de l’innovation et améliorer la communication entre l’ensemble des parties prenantes du milieu agricole et les instances gouvernementales.
C’est le message qu’ont véhiculé les invités du récent événement La prochaine révolution verte organisé par RBC à Barrie, en Ontario.
La table ronde réunissait les personnes suivantes :
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Christine Brown, Durabilité des grandes cultures, ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO)
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Eric Wright, exploitant de ferme laitière (Midhurst)
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Jody Mott, directrice générale, Holland Marsh Growers’ Association
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Stephen Kell, agriculteur et marchand de grain (Innisfil)
Ils ont tour à tour parlé de leur expérience de travail dans la région de Holland Marsh, qui est l’une des plus fertiles au pays et dont la couche supérieure renferme généralement de 20 à 80 % de matière organique. Située à peu près à 50 kilomètres au nord de Toronto, cette région couvre plus de 7 000 acres d’anciens marécages asséchés au début du siècle dernier. Aujourd’hui, elle nourrit environ 75 % des Ontariens et 65 % des Canadiens.
Voici un aperçu de ce qu’ils avaient à dire.
La référenciation doit être plus uniforme
L’un des principaux problèmes soulevés par les invités, c’est que les divers intervenants (des fonctionnaires aux agriculteurs) procèdent différemment pour établir et surveiller les critères de référence liés à la santé du sol, aux cultures, aux rendements, bref, à quasiment tout. Cela doit changer.
« Selon moi, dit M. Kell, et peut-être que cela relève du groupe [OMAFRA] de Mme Brown, il serait intéressant de mettre au point une liste de contrôle que les agriculteurs pourraient utiliser pour évaluer leur comportement. À l’aide de calculs, ils pourraient ensuite déterminer s’ils contribuent de manière constructive à la durabilité [agricole]. »
Il ajoute que les agriculteurs devraient avoir leur mot à dire dans le processus de référenciation, car ce sont eux qui devront gérer les conséquences de leur comportement, ce avec quoi Mme Mott est tout à fait d’accord.
« Ce n’est pas scientifique pour les agriculteurs ; ils savent ce qu’ils font. Donnez-leur leur sol, et laissez-les cultiver et récolter leurs légumes », déclare-t-elle, en faisant remarquer qu’ils ne devraient pas avoir à essayer d’interpréter des directives imposées par le gouvernement. L’objectif devrait être de réduire les formalités administratives et de mettre l’accent sur l’agriculture.
Le financement à l’appui de l’innovation doit augmenter
En ce qui concerne l’innovation, Mme Brown souligne que les agriculteurs ne visent pas seulement la durabilité ; ils veulent aussi s’assurer que ce qu’ils font a du sens sur le plan économique. Et bien qu’ils veuillent innover et changer leurs façons de faire, il faut beaucoup d’argent pour adopter de nouvelles technologies.
« Souvent, les gens désirent essayer de nouvelles idées, mais ont peur d’investir dans un gros changement », explique-t-elle, en précisant que le soutien financier de la part des banques « et les programmes de tous les paliers gouvernementaux encouragent l’adoption de nouveaux outils par les exploitations agricoles ».
« Nous devons être prêts à prendre des risques, faire des investissements et participer à l’accélération du développement [des idées] », renchérit M. Kell.
Les agriculteurs aiment communiquer, d’après ce que M. Kell a pu observer. Ils prennent plaisir à se rassembler pour discuter « que ce soit derrière une camionnette ou dans un cadre plus formel ». Mais selon lui, il faudrait créer plus d’occasions d’échange afin d’approfondir des sujets comme la durabilité agricole.
Les agriculteurs doivent aussi être à l’aise de tenir cette conversation.
« Si vous vous présentez à une réunion agricole et que vous commencez à parler d’environnement, de changements climatiques et d’émissions de carbone, il se peut qu’on vous ignore, avance-t-il. Par conséquent, il faut instaurer des espaces [de discussion] plus sûrs, et il nous incombera à tous de prendre part au dialogue sans hésitation, car cela sera nécessaire. »
Pour M. Wright, il est également essentiel que tout le monde (des consommateurs aux représentants gouvernementaux) soit conscient de l’énergie déployée par les agriculteurs pour cultiver leur terre et la maintenir saine.
« Nous devons présenter notre point de vue, dit-il. C’est le nœud de la question. La plupart des habitants de l’Ontario, et plus généralement du Canada, sont séparés par deux ou trois générations de leurs racines agricoles. Ils ne savent pas ce que nous faisons, c’est pourquoi nous devons parler de nous. »
Mme Mott abonde dans le même sens. Elle affirme que les agriculteurs veulent nourrir les gens, et qu’il faut que cela se sache.
« Nous travaillons tous ensemble afin d’améliorer les choses, assure Mme Brown. Nous nous réunissions et partageons des idées. [Ainsi, nous en générerons] de nouvelles, et ce, dans le but [d’innover] et d’améliorer [les méthodes] de tout le monde. »
Cliquez ici pour consulter le récent rapport La prochaine révolution verte de RBC.
Vous pouvez également découvrir ce que les experts du secteur et les agriculteurs présents lors de nos autres événements avaient à dire à propos du rôle de la durabilité dans l’avenir de l’agriculture.
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