Publié le 8 novembre, 2023 • 10 min de lecture
Pratique, bon marché… Le plastique est partout. Il est aussi à l’origine de l’une des plus grandes crises de notre époque.
Si son impact sur l’environnement est bien connu, beaucoup de gens ignorent que, comme l’a récemment remarqué l’ONU, la pollution plastique touche de manière disproportionnée les groupes marginalisés1.
Dans cet article, on se penche sur les conséquences de la pollution plastique et sur les mesures prises par les organisations comme Plastic Bank pour s’attaquer au problème.
L’impact environnemental du plastique
Pour comprendre réellement les effets des matières plastiques sur l’environnement, il faut commencer par s’intéresser à la manière dont elles sont produites.
Le plastique provient principalement de combustibles fossiles comme le pétrole et le gaz naturel2, qui sont présents en quantités limitées3, et dont les procédés d’extraction altèrent les habitats et affaiblissent la biodiversité4. Le plastique participe aussi de façon importante au changement climatique5, puisque l’extraction des matières premières entraîne l’émission de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre6. Pire encore, les déchets plastiques qui finissent dans des incinérateurs libèrent davantage de polluants dans l’atmosphère.
Une fois devenus inutiles, les produits en plastique engendrent une pollution persistante. Autour des décharges qui débordent, le plastique se dégrade en microparticules et libère des substances toxiques7 dans le sol, l’eau et l’atmosphère. Nos océans sont encombrés de matières plastiques8 qui mettent en danger la faune marine (par étranglement9 et ingestion10) et dégradent les écosystèmes marins en formant des îlots de déchets11. Vous adorez les fruits de mer ? Mauvaise nouvelle : le plastique est parfaitement capable de remonter la chaîne alimentaire12. C’est l’une des façons dont il peut affecter la santé humaine13, 14.
Le rôle du plastique dans la pauvreté
Le problème de la pollution plastique n’est pas exclusivement environnemental. Cette crise est aussi fortement liée à la pauvreté15.
« Au sein des populations défavorisées où les ressources les plus essentielles sont rares, le plastique est une aubaine du fait de son faible coût et de son accessibilité, explique David Katz, fondateur et président du conseil de Plastic Bank. Pour ces personnes, le plastique constitue une solution abordable pour conserver l’eau et la nourriture, par exemple »16.
Selon David Katz, c’est malheureusement ce manque de ressources qui amplifie les incidences environnementales du plastique pour les personnes qui vivent dans les localités à revenu faible ou moyen17. En l’absence de systèmes de traitement des déchets adéquats, les détritus en plastique s’accumulent à grande échelle18, aggravant les problèmes environnementaux et dégradant la qualité de vie de ces communautés19.
La survie de ces populations dépend pour beaucoup des ressources naturelles20. Les conséquences environnementales de la pollution plastique peuvent donc avoir un effet dévastateur sur leur capacité à gagner leur vie21. Par ailleurs, les produits chimiques toxiques contenus dans les matières plastiques peuvent contaminer les sources d’eau et le sol22 et empoisonner les personnes qui utilisent ces ressources23.
« La pollution plastique traduit un problème plus profond. Il ne suffit pas de conseiller aux gens d’arrêter d’utiliser et de jeter du plastique, explique David Katz. Si nous voulons réellement nous attaquer à la crise du plastique, il faut faire sortir les populations de la pauvreté et proposer des alternatives qui ne détruisent pas la planète. »
Confiance des consommateurs et plastique
Si le plastique fait partie de la chaîne d’approvisionnement de votre entreprise, vous pouvez envisager de limiter votre empreinte plastique de manière proactive. Un grand nombre de consommateurs se disent engagés et se tournent de plus en plus24 vers les entreprises qui partagent leurs valeurs25. Une étude de PwC Canada26 montre que les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance jouent un rôle considérable dans la confiance accordée par les consommateurs aux entreprises, et que bon nombre d’entre eux sont prêts à tourner le dos aux marques qui ne s’intéressent pas aux causes qui leur tiennent à cœur, y compris celle du plastique27.
David Katz relève aussi que les consommateurs ne sont pas dupes face aux stratégies d’écoblanchiment des entreprises qui tentent de donner une image trompeuse et exagérée de leurs initiatives écologiques. « C’est en faisant preuve de transparence sur leur empreinte plastique et en prenant des mesures concrètes pour la faire diminuer que les entreprises peuvent gagner la confiance du consommateur », explique-t-il.
Pour en savoir plus sur ce qui peut être fait pour réduire la consommation de plastique et les déchets plastiques de votre entreprise, lisez le livre blanc de Plastic Bank : Becoming a Changemaker (Devenir un acteur du changement) (ce lien mène à un site web dont le contenu est en anglais seulement).
Amorcer le changement : l’histoire de Plastic Bank
David Katz a fondé Plastic Bank en 2013 en se donnant pour mission de changer concrètement les choses dans le champ de la lutte contre la pollution plastique et la pauvreté. L’entreprise sociale établie à Vancouver met en place des écosystèmes de recyclage dans les régions sous-développées où la population utilise le plastique comme moyen de gagner de l’argent et d’obtenir d’autres avantages améliorant leur qualité de vie.
En octobre 2023, le mouvement de recyclage social de Plastic Bank avait déjà permis d’éviter le rejet d’environ 100 millions de kilogrammes de plastique dans les océans, soit l’équivalent d’environ 5 milliards de bouteilles en plastique28. Grâce à ce mouvement, plus de 40 000 personnes ont également pu augmenter leurs revenus mensuels de 33 % en ramassant des déchets plastiques29.
« Nous sommes convaincus que des changements sociaux naissent les changements environnementaux ; le modèle de Plastic Bank repose sur ce principe », affirme David Katz.
Samsul Arifin participe au mouvement de Plastic Bank en Indonésie et en incarne parfaitement ce modèle. Il ramasse environ 35 kilogrammes de déchets plastiques chaque semaine. Il utilise les revenus qu’il tire de ces collectes pour subvenir aux besoins de sa famille et payer les études de son fils, tout en contribuant à la lutte contre la pollution plastique.
Agir ensemble pour un avenir durable
La pollution plastique n’est pas un problème lointain. C’est une crise concrète qui frappe l’environnement et les populations défavorisées. David Katz affirme que tout n’est pas perdu si l’on s’attaque collectivement au problème.
« La pollution plastique exacerbe les inégalités existantes et accable les personnes qui sont déjà fragiles, précise-t-il. C’est un problème mondial et pressant dont il faut se saisir et qui exige des actions fortes pour protéger la planète. »
[6] 3. Émissions de gaz à effet de serre provenant de l’industrie de la plasturgie
[11] Great Pacific Garbage Patch (Le continent de plastique) (nationalgeographic.org)*
[20] Livelihoods and economies (Moyens de subsistance et économies) | WWF (panda.org)*
* (ce lien mène à un site web dont le contenu est en anglais seulement)
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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