Quatre moyens de gérer les risques liés à la chaîne dans le contexte commercial d’aujourd’hui
Publié le 28 octobre 2020 • 8 min de lecture
De nombreux facteurs découlant de la crise de la COVID-19 fermetures d’usine, incertitude quant à l’acheminement des marchandises, retards à la douane et fermetures de frontières ont contribué aux perturbations des chaînes d’approvisionnement internationales. Ces facteurs persisteront pendant un certain temps encore, mais il existe des façons d’en réduire les répercussions sur votre entreprise. Voici quatre moyens de gérer votre chaîne d’approvisionnement dans le contexte commercial d’aujourd’hui.
1. Établissez une chaîne d’approvisionnement diversifiée
Depuis un certain temps maintenant, de nombreuses entreprises emploient des modèles de gestion des stocks fondés sur le concept du juste à temps pour leur efficacité et leur facilité de surveillance. Selon ce concept, les stocks sont commandés en fonction des besoins ponctuels auprès d’un groupe établi de fournisseurs. Bien que ces modèles aient leurs mérites, ils sont vulnérables aux perturbations : toute faiblesse à un point de la chaîne peut entraîner l’effondrement de l’ensemble de la chaîne.
Pour cette raison, de nombreux experts conseillent d’établir un réseau de chaînes d’approvisionnement au lieu d’un modèle linéaire. « Avec un réseau en nuage, vous pouvez vous tourner vers d’autres fournisseurs en cas de besoin. Les données étant disponibles en temps réel, vous pouvez prendre rapidement des décisions », explique Marcel Rokach, directeur général principal, Solutions mondiales, à RBC.
« La diversification de votre réseau de fournisseurs est également cruciale pour la stabilité de la chaîne d’approvisionnement », estime Lucy Li, directrice générale nationale, Segments clientèle, Chaîne logistique, à RBC. « Revoyez votre stratégie d’approvisionnement à travers le prisme de la stabilité. Il est important que votre réseau offre des options de rechange, par exemple des fournisseurs de différentes régions ou différentes dispositions contractuelles », précise-t-elle, ajoutant que la diversification permet d’absorber les chocs provenant du commerce international.
2. Surveillez constamment votre réseau
Une fois votre réseau établi, l’objectif consiste à maintenir une surveillance de l’ensemble de la chaîne. « Même dans le cas de fournisseurs de moindre importance, vous devez connaître le degré de diversification et de résilience de leurs opérations », explique Lucy Li. Vous disposez de deux moyens pour y parvenir : les solutions d’analyse des données et une meilleure collaboration avec vos partenaires.
Les solutions d’analyse des données intègrent des points de données à l’échelle de l’entreprise pour permettre la prise de décisions en temps réel. Par exemple, vous pouvez surveiller chaque jalon opérationnel, déceler les obstacles, et même cerner les tendances en matière de consommation, ce qui vous permet d’adapter rapidement vos activités à la demande future.
Cependant, la disponibilité de données n’est qu’un début. Elles doivent être interprétées : les experts de votre entreprise et tout au long de la chaîne de valeur doivent échanger et évaluer les données pour en déterminer l’incidence globale. En veillant à ce que votre équipe et celles de vos partenaires d’approvisionnement sachent analyser les données, vous instaurerez une chaîne d’approvisionnement plus saine et plus solide. « Plus vous et vos partenaires investissez dans l’analyse des données, dit Mme Li, mieux vous serez préparés à faire face aux risques liés à la chaîne d’approvisionnement. »
3. Actualisez régulièrement vos prévisions de demande
Le processus de prévision de la demande consiste à utiliser les données sur les ventes passées pour estimer la demande à venir. Naturellement, la pandémie de COVID-19 a tout chamboulé : les ventes passées ne permettent plus de prévoir avec exactitude la demande à venir.
Il ne faut pas en conclure pour autant qu’il est inutile de faire des prévisions. En fait, c’est plus important que jamais. Ce processus demeure le moteur de la plupart des décisions liées à l’approvisionnement. Sachant si la demande est en hausse ou en baisse, vous pouvez agir pour éviter de vous retrouver en situation de crise. Il est donc plus que jamais nécessaire de faire des prévisions de demande et de les actualiser constamment.
4. Structurez vos opérations en utilisant des outils d’atténuation des risques
En plus de vous apporter la tranquillité d’esprit, sachant que vous recevrez marchandises et paiements conformément aux dispositions des ententes conclues, les instruments de Financement du commerce international instaurent la confiance chez tous les intervenants.
Il existe un certain nombre de ces instruments pouvant faciliter le commerce, en particulier dans un environnement volatil. Marcel Rokach donne ce conseil aux importateurs et exportateurs canadiens :
Utilisez une lettre de crédit pour vous assurer, vous ou vos fournisseurs, d’être payés lorsque les conditions de l’entente sont remplies.
Une lettre de crédit à l’importation est un document émis en votre nom par une grande banque qui garantit à votre fournisseur étranger qu’il sera payé à la livraison des biens ou à la prestation des services. Le recours à une lettre de crédit à l’importation pour les achats à l’étranger protège les liquidités de votre entreprise en supprimant l’obligation d’effectuer des paiements ou des dépôts préalables. Cet outil permet aussi à l’entreprise de renforcer ses liens avec les fournisseurs étrangers en leur démontrant sa solvabilité et en leur facilitant l’obtention de crédit bancaire.Une lettre de crédit à l’exportation est un document émis par une grande banque au nom de votre client. Ce document constitue un engagement irrévocable à vous régler à la réception de vos biens ou à la prestation de vos services, à condition que les dispositions de la lettre de crédit soient respectées. Dans ce cas, vous protégez votre entreprise en vous assurant d’être payé à temps. Si l’acheteur ne paie pas, la banque qui a émis la lettre de crédit à l’exportation est tenue de payer vos biens ou services si vos documents sont conformes.La crise de la COVID-19 a mis en évidence la nécessité pour les acheteurs et les fournisseurs de se protéger en assurant la livraison des marchandises et en en garantissant le paiement, en particulier lorsque les chaînes d’approvisionnement sont perturbées. Pour les entreprises, les instruments de financement du commerce international se sont avérés fondamentaux pour atténuer les risques liés aux ventes ou aux achats à l’étranger.
Obtenez des garanties d’Exportation et Développement Canada (EDC) pour les opérations internationale
Grâce à l’assurance crédit d’EDC, votre institution financière vous prêtera habituellement jusqu’à 90 % de la valeur de vos factures assurées, ce qui augmentera considérablement vos liquidités. L’assurance de vos ventes à l’exportation vous permet d’offrir des modalités de paiement plus concurrentielles afin de décrocher des contrats sans courir de risque. Grâce au soutien d’EDC, votre banque aura également l’assurance que vos opérations à l’étranger sont protégées, ce qui peut vous faciliter l’obtention de prêts et de solutions pour vos autres besoins.
Utilisez une garantie bancaire
Lorsque vous soumissionnez pour des contrats nationaux ou internationaux, vous êtes souvent tenu de démontrer vos capacités à exécuter le contrat ou à respecter vos obligations contractuelles.En vous dotant d’une garantie bancaire, vous ne craindrez pas de soumissionner pour de grands projets ou de gros contrats. Grâce au soutien de votre institution financière, vous pourrez garantir les paiements de location de locaux ou d’équipements commerciaux ou obtenir du financement pour une filiale auprès d’une banque d’un pays étranger ou du Canada et des États-Unis. Une garantie permet de démontrer votre intégrité financière aux partenaires de votre entreprise sans vous contraindre à puiser dans vos liquidités, en plus de renforcer votre crédibilité auprès des entreprises avec lesquelles vous faites affaire.
Gérez votre risque de change
Des douzaines de facteurs peuvent avoir une incidence sur les taux de change, qui peuvent fluctuer très rapidement. Par exemple, 1 million d’euros peuvent valoir plus ou moins aujourd’hui que lorsque vous avez commencé l’opération. Personne ne peut prévoir le taux de change avec une certitude absolue et la synchronisation des marchés n’est pas une pratique fiable. Cependant, omettre de gérer votre risque de change peut avoir une incidence sur votre rentabilité, étant donné que les pertes de change grugent directement vos bénéfices, souvent sans la possibilité de déductions d’impôt ni de recouvrement. Établir une bonne stratégie de couverture de change vous protège contre les fluctuations de devises et les pertes encourues lors des opérations de change.
Consultez la page des Services de change de RBC pour découvrir comment gérer vos opérations de change – Services de change.
Même si la pandémie a incité les entreprises à envisager un retour à la production locale, les entreprises canadiennes ne doivent pas pour autant se priver du commerce international, même en période d’incertitude continue. Elles devraient donc songer à des façons de diversifier leur chaîne logistique, d’établir un réseau solide contrôlé et analysé régulièrement, et continuer de planifier pour faire face aux perturbations éventuelles.
Les entreprises canadiennes disposent encore de possibilités exceptionnelles d’importer et d’exporter dans le monde entier. Les défis supplémentaires posés par la pandémie de COVID-19 peuvent être gérés par une planification adéquate et des processus et des outils adaptés.
1 Source : https://www.accenture.com/ca-fr/about/company/coronavirus-systems-resilience
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
Partager cet article