Publié le 11 juillet 2024 • 4 min de lecture
Pas moins de 84 % des victimes de violence familiale sont aussi victimes d’exploitation financière.
Parler ouvertement d’argent n’est pas toujours facile, mais c’est essentiel pour promouvoir le bien-être financier. Comprendre comment détecter l’exploitation financière et agir pour se protéger peut être une compétence essentielle à posséder.
Qu’est-ce que l’exploitation financière ?
L’exploitation financière est une forme reconnue de violence familiale. Elle se définit comme la prise de contrôle des finances d’une autre personne, sans sa permission. L’exploitation financière peut prendre diverses formes : dépenser l’argent d’autrui sans sa permission, lui restreindre l’accès à ses fonds ou le forcer à s’endetter. Diverses personnes peuvent s’adonner à l’exploitation financière : le conjoint ou la conjointe, l’ex-conjoint ou l’ex-conjointe, des membres de la famille ou encore des aidants.
Reconnaître les signes d’exploitation financière
L’exploitation financière peut être difficile à détecter. Elle commence souvent de manière subtile : dans une relation, l’un des individus assume la responsabilité des décisions financières clés. Petit à petit, cette personne adopte un comportement plus abusif et cherche à prendre le contrôle.
L’exploitation financière peut prendre des formes très variées. Les connaître permet de se protéger contre leurs conséquences à long terme. Ces formes incluent notamment :
-
une surveillance obsessive des achats ;
-
l’imposition de limites de dépenses déraisonnables ;
-
le retrait de fonds de comptes conjoints ;
-
l’endettement au nom d’autrui, affectant la cote de crédit de ce dernier ;
-
le contrôle des salaires ou des prestations ;
-
le contrôle de l’accès au logement ou à la nourriture ;
-
ou le sabotage du poste d’une personne, qui entraîne son renvoi.
Comment les banques canadiennes aident-elles les victimes ?
L’Association des banquiers canadiens (ABC) travaille avec les banques membres à l’élaboration de solutions visant à protéger la clientèle vulnérable contre l’exploitation financière. Elle étudie notamment comment des outils éducatifs et politiques supplémentaires peuvent être mis en œuvre pour lutter contre ce comportement.
Anthony Ostler, président et chef de la direction de l’Association des banquiers canadiens, souligne l’importance, pour les victimes, de dénoncer tout type d’exploitation financière, car les banques canadiennes ont mis en place des protocoles visant à aider et à protéger leurs clients.
Protégez-vous
L’exploitation financière peut être difficile à identifier, car dans la plupart des cas, elle est le fait d’une personne étroitement liée à la victime et se met souvent en place d’une manière subtile. Il existe toutefois des façons de se protéger :
-
Gardez une trace de tous les fonds que vous prêtez ou donnez et comparez cette liste aux opérations sur votre compte bancaire.
-
Comme le conseille l’Agence du revenu du Canada (ARC), vérifiez qui peut accéder à votre compte ARC et supprimez toute personne qui n’est pas digne de confiance.
-
Demandez conseil à un expert indépendant avant de prendre une décision financière importante : signature d’un prêt, modification d’un testament, achat d’un bien immobilier ou transfert de sommes importantes.
-
Faites preuve de prudence à l’ouverture de comptes conjoints.
-
N’acceptez pas de prendre des décisions financières sur-le-champ. Examinez les choix qui s’offrent à vous et faites-vous conseiller par un expert ou un interlocuteur de confiance.
Le Centre canadien pour l’autonomisation des femmes propose une application pour les victimes d’exploitation financière. Baptisée STEAR (Support Tool for Economic Abuse Recovery), cette application aide ses utilisatrices à trouver des informations sur la manière de se remettre de l’exploitation financière et de reconstruire sa sécurité économique, pendant et après une relation abusive.
Cherchez de l’aide
Tout le monde mérite d’avoir une relation saine avec l’argent. Si vous pensez être victime d’exploitation financière, faites-en part à la police ou parlez-en à une personne de confiance : un membre de votre famille, un ami, un avocat ou un travailleur social. Communiquez aussi directement avec votre banque pour obtenir des conseils.
Vous pouvez également appeler la Ligne nationale contre la violence familiale au numéro 1 800 799-7233.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
Partager cet article