Publié le octobre 14, 2020 • 8 min de lecture
Afin d’aider les Canadiens qui ressentent les pressions financières et émotionnelles de l’endettement, nous avons demandé conseil à Marco Imbrogno, planificateur en placements et retraite RBC, et à Giselle Totino, planificatrice financière RBC. Voici ce qu’ils avaient à dire sur la gestion des dettes en ces temps difficiles.
Q : La dette est-elle un sujet d’actualité dans vos entretiens avec les clients ?
Monsieur Imbrogno et madame Totino confient que de nombreux clients communiquent avec eux pour savoir comment s’en sortir. « Beaucoup de gens ont perdu leur emploi, explique madame Totino. Ceux qui détiennent une hypothèque, une marge de crédit, une carte de crédit, un prêt-auto ou autre ont l’impression de ne pas faire autre chose que rembourser leurs dettes. Ils ont le sentiment de ne pas pouvoir sortir la tête de l’eau. »
Q : Quelle est la première chose à faire pour les gens qui peinent à rembourser leurs dettes ?
Il faut commencer par faire le point sur l’ensemble des dettes en cours. Ensuite, il convient de déterminer le coût associé à chaque type de dette afin d’établir celles à rembourser en priorité.
« D’abord, il faut diviser les dettes en deux catégories : les liquidités et les coûts d’emprunt, explique monsieur Imbrogno. Comprendre où va son argent, c’est aussi important que les taux d’intérêt applicables aux différents prêts. Avez-vous un solde à payer sur votre carte de crédit ? Détenez-vous une marge de crédit ? Avez-vous opté pour un remboursement accéléré de votre prêt hypothécaire ? Voilà les questions à se poser pour savoir quelle dette rembourser le plus vite possible. »
Gardez en tête que certaines dettes sont « bonnes » (p. ex., un emprunt pour l’achat d’une maison) et d’autres, « mauvaises » (p. ex., les soldes de carte de crédit que vous ne pouvez pas payer en entier). La priorité absolue devrait être accordée à la réduction des « mauvaises » dettes assorties des taux d’intérêt les plus élevés.
Q : Que conseillez-vous aux personnes qui tentent de gérer leurs dettes ?
L’une des meilleures décisions que vous pouvez prendre pour gérer vos dettes est de regrouper celles assorties de taux d’intérêt élevés dans des solutions à taux plus bas. Il existe plusieurs façons de s’y prendre.
« Étant donné la situation du marché immobilier, de nombreux Canadiens ont accumulé une certaine valeur nette immobilière, fait observer madame Totino. Et comme les taux d’intérêt hypothécaires sont très faibles en ce moment, il vaut la peine de rencontrer un conseiller en prêts hypothécaires afin d’évaluer la possibilité de rompre votre prêt en cours pour bénéficier d’un taux moindre et d’un amortissement plus long, et regrouper vos dettes. Cette option permet véritablement d’améliorer vos liquidités, de réduire le coût d’emprunt et de gérer vos dettes plus facilement, puisque vous n’avez plus qu’un seul versement à effectuer. »
Madame Totino attire l’attention sur les taux d’intérêt des dettes non hypothécaires, comme les prêts-autos (environ 8 %), les marges de crédit (environ 5 %) et les cartes de crédit (environ 20 %). « Pensez aux intérêts que vous payez. Or, grâce aux taux hypothécaires qui sont actuellement de l’ordre de 2 %, vous pourriez considérablement réduire vos coûts d’emprunt. »
Monsieur Imbrogno appuie aussi le regroupement des dettes et propose d’autres solutions pour les propriétaires. « Un refinancement ou une marge de crédit garantie constituent de bonnes options, selon le montant que vous êtes en mesure de verser. En cas de difficultés financières passagères, un emprunt à court terme à l’aide d’une marge de crédit peut être un choix sensé. À plus long terme, le refinancement d’un prêt hypothécaire existant et la prolongation de la période d’amortissement peuvent être le meilleur plan d’action. »
Pour ceux qui n’ont pas de valeur nette immobilière, le transfert d’une dette assortie d’un taux d’intérêt élevé à (p. ex., une carte de crédit) à une option à taux réduit (p. ex., une marge de crédit) réduira les charges d’intérêts et permettra de rembourser les dettes plus vite.
Q : L’achat d’un logement plus petit est-il une option viable ?
L’achat d’un logement plus petit peut être une bonne solution, mais il est important de prendre en compte tous les coûts et les conséquences d’un déménagement. « Pour que cette stratégie soit bénéfique, un changement important est nécessaire. Si vous vendez une résidence d’un million de dollars pour en acheter une autre de 750 000 $, vous aurez à peine assez de fonds pour subsister pendant quelques années », affirme monsieur Imbrogno. N’oublions pas aussi les coûts liés à l’achat ou à la vente d’une propriété.
En fait, vous pourriez obtenir un résultat équivalent sans avoir à déménager, en utilisant votre valeur nette immobilière pour obtenir un refinancement, en prolongeant la période d’amortissement ou en ouvrant une marge de crédit garantie. À moins, bien sûr, que vous soyez prêt pour un vrai changement.
Q : Est-il judicieux de puiser dans son épargne-retraite pour rembourser ses dettes ?
Si vous avez mis des fonds de côté pour parer aux imprévus, vous pouvez y recourir afin de surmonter cette période difficile. Par contre, il est préférable de ne pas utiliser l’argent que vous conservez en vue de la retraite. « Avant d’envisager de vendre certains placements, faites le point sur ceux que vous détenez, conseille monsieur Imbrogno. Avez-vous un REER ou un compte d’épargne libre d’impôt ? Quelles sont les répercussions fiscales d’un retrait ? Voilà des points importants à prendre en considération. »
Il ajoute que souvent, lorsqu’on vend un placement pour rembourser une dette, il est fort probable que le placement ne sera pas remplacé. « Il s’agit souvent d’une opération à sens unique », déplore-t-il.
Q : Quelle erreur les gens commettent-ils souvent en matière de gestion de dettes ?
Pour Madame Totino et monsieur Imbrogno, l’erreur la plus courante est de ne pas demander l’avis d’un professionnel. « Les gens sont parfois gênés, explique madame Totino. Il leur arrive alors de faire des choix qui leur coûtent cher, comme se tourner vers un prêteur de type B ou contracter un prêt sur salaire, parce qu’ils ont trop honte pour se rendre à la banque. » Si vous avez une mauvaise cote de solvabilité et que vous n’êtes pas admissible aux produits bancaires traditionnels, les conseillers RBC travailleront avec des prêteurs de remplacement de confiance afin de vous aider à remonter la pente.
Monsieur Imbrogno explique en outre que bien des gens oublient qu’ils ont demandé un remboursement accéléré de leur prêt hypothécaire ou établi des cotisations périodiques dans un compte de placement. Or, ces programmes peuvent être interrompus le temps de régler les dettes ou le manque de liquidités. « Si personne ne vous pose ces questions et ne comprend véritablement votre situation financière globale, vous pouvez passer à côté des options qui s’offrent à vous. »
Q : Que diriez-vous à une personne qui est gênée de parler de ses dettes ?
« La pire chose à faire est de ne pas demander conseil à quelqu’un. Les dettes peuvent être un fardeau qui mine votre moral et nuit sérieusement à votre santé et à votre bien-être », estime monsieur Imbrogno. « Si la personne à qui vous vous adressez vous juge, c’est que ce n’est pas la bonne personne, ajoute-t-il sans détour. Notre travail consiste fondamentalement à aider les gens. »
« Nous sommes tous dans le même bateau, rappelle madame Totino. Nous voulons simplement améliorer votre situation. Et, parfois, elle peut vite déraper : élever ses enfants coûte cher ; on n’arrive plus à s’en sortir. Sans compter les imprévus, comme votre système de chauffage qui peut briser. Nous sommes là pour vous aider à vous préparer à ces imprévus. Nous n’avons pas à porter de jugement. Notre rôle est de vous épauler en vous donnant de bons conseils. »
Si vous croulez sous les dettes, la meilleure chose à faire est de communiquer avec un conseiller. Il vous aidera à évaluer la situation, à trouver des moyens de réduire et de regrouper vos dettes et à retrouver votre tranquillité d’esprit. Les conseillers RBC restent à votre disposition.
Consultez un conseiller RBC dès aujourd’hui.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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