Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada : comprendre son incidence sur le Canadien ordinaire
Publié le octobre 25, 2024 • 6 min de lecture
TLPL
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L’inflation au Canada est passée de 2,7 % il y a un trimestre à 1,6 % en septembre, ce qui la place bien à l’intérieur de la fourchette cible de la Banque du Canada.
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La hausse du chômage découle en grande partie des difficultés rencontrées par les jeunes et les nouveaux arrivants pour trouver du travail.
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Les dépenses de consommation par habitant continuent de diminuer, mais elles devraient se redresser en 2025 grâce à la baisse des taux d’intérêt.
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Le coût du logement demeure le principal moteur de l’inflation au Canada.
Le dernier Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada (BdC) donne un aperçu complet de la façon dont sa politique monétaire façonne des aspects essentiels de l’économie canadienne, notamment l’inflation, l’emploi, la croissance économique et les dépenses de consommation. Publié parallèlement à l’annonce d’une baisse des taux d’intérêt de 0,5 % le 23 octobre 2024, le rapport présente non seulement les conditions économiques actuelles, mais offre également des projections pour les années à venir, donnant aux Canadiens un aperçu de la trajectoire que pourrait prendre l’économie.
Voici quelques-uns des points saillants du rapport et leurs conséquences pour les Canadiens :
Inflation
Le 23 octobre dernier, la Banque du Canada a réduit son taux d’intérêt de référence de 0,5 %, le ramenant à 3,75 %. Il s’agit de la quatrième baisse consécutive et de la plus importante baisse de taux depuis mars 2020.
Entre autres facteurs, cette baisse fait suite au recul de l’inflation, qui est passée de 2,7 % en juin 2024 à 1,6 % en septembre. Confortablement installé dans la fourchette cible de 1 % à 3 % de la Banque du Canada, le taux d’inflation devrait rester proche de 2 % cette année et l’année prochaine.
Même si, dans l’ensemble, de nombreux facteurs contribuent à l’inflation, voici quelques points importants à noter :
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L’inflation des biens a diminué de 1 % en septembre, ce qui comprend l’énergie, les biens durables (c’est-à-dire les biens qui n’ont pas besoin d’être achetés très souvent, comme les appareils électroménagers et les ordinateurs) et les biens semi-durables (comme les vêtements et les chaussures).
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La hausse des prix des services liés au logement – comme le coût de l’intérêt hypothécaire et des loyers – s’est également modérée, mais elle reste élevée et constitue l’un des principaux facteurs de l’inflation dans son ensemble.
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Si les projections pour l’avenir prévoient que l’inflation restera faible, des changements géopolitiques pourraient changer la donne. Un élargissement éventuel du conflit au Moyen-Orient et la guerre en Ukraine pourraient perturber l’offre de matières premières essentielles et faire grimper l’inflation dans le secteur des biens.
Dépenses de consommation
Les dépenses de consommation par personne ont continué de diminuer, du fait probablement des effets persistants de la hausse des taux d’intérêt et des niveaux de chômage chez les jeunes.
Toutefois, les dépenses devraient reprendre grâce à la baisse des taux d’intérêt et à l’augmentation de la richesse des ménages. En effet, comme le coût du service de la dette diminue au même rythme que les taux d’intérêt, les emprunteurs peuvent disposer d’un revenu disponible plus important. La confiance des consommateurs devrait également s’améliorer, ce qui devrait naturellement se traduire par une augmentation des dépenses.
Emploi
Le taux de chômage est passé de 5 % au début de 2023 à 6,5 % en septembre 2024. Cette progression tient principalement aux difficultés rencontrées par les nouveaux venus sur le marché du travail, en particulier les nouveaux arrivants et les jeunes. Il pourrait y avoir plusieurs raisons à cela. D’une part, l’hébergement et la restauration ont connu une faible croissance de l’emploi – des secteurs qui ont tendance à employer ces deux groupes. D’autre part, le nombre de nouveaux arrivants a considérablement augmenté ces dernières années.
Logement
La baisse des taux d’intérêt et de l’inflation sont des signes positifs pour les Canadiens. Non seulement les diminutions des taux d’intérêt font baisser les taux hypothécaires variables, mais certains marchés signalent que la croissance des loyers a ralenti après une longue période d’augmentation.
Parallèlement, le prix des logements est susceptible d’augmenter. Des taux d’inoccupation sans précédent, associés à des réductions des taux d’intérêt, à une demande refoulée et à de récentes modifications apportées aux règles du crédit hypothécaire, pourraient engendrer une demande de logements, ce qui entraînerait une hausse modérée des prix. En outre, la revente et la rénovation devraient enregistrer une croissance, à la faveur de la baisse des taux d’intérêt et de la hausse des prix de l’immobilier.
Par ailleurs, malgré le fait que le maintien d’une forte demande devrait soutenir la construction de nouveaux logements, le manque de terrains disponibles, les restrictions de zonage et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée pourraient ralentir le rythme des nouvelles constructions. Par conséquent, on s’attend à ce que la croissance de la demande de logements soit supérieure à celle de l’offre.
Quelles sont donc les conséquences de tout cela pour les Canadiens ordinaires ?
La réduction de l’inflation à son taux cible a fait baisser les coûts d’emprunt et stabilisé les prix des biens de consommation courante. Même si cela ne se traduit pas nécessairement par une baisse significative des dépenses quotidiennes, il est moins probable que l’on soit confronté à des hausses de prix qui réduisent le pouvoir d’achat. Le recul des taux d’intérêt pourrait favoriser l’accessibilité et la confiance des acheteurs de maisons et des emprunteurs, avant d’entraîner une reprise de la demande de main-d’œuvre. Dans l’ensemble, l’économie canadienne s’affaiblit peut-être encore, mais la banque centrale fait ce qu’elle peut pour abaisser les taux d’intérêt, ce qui devrait relancer l’activité dans le secteur de l’immobilier en 2025.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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