Écart de richesse : causes et conséquences
Publié le 25 août 2023 • 6 min de lecture
Dans la mosaïque que forme la société canadienne, une tendance se fait de plus en plus sentir : l’écart de richesse. L’élargissement du fossé entre riches et pauvres est un enjeu pressant pour les particuliers, les groupes et les sociétés du monde entier. Les causes systémiques de ces disparités croissantes sont multiples, et leurs conséquences nous affectent tous.
En 1967, le Canada était la neuvième économie mondiale ; il se classe aujourd’hui au dix-septième rang. Au chapitre du revenu par personne, le Canada est passé de la troisième à la quinzième position. Que peut faire le Canada pour éviter que la situation ne se détériore encore plus au cours du 21e siècle ?
Qu’est-ce que l’écart de richesse ?
On parle d’écart de richesse lorsqu’il existe des disparités dans la répartition des revenus ou du patrimoine entre des personnes, des populations ou des pays. En termes plus simples, cela signifie qu’un groupe dispose d’un patrimoine disproportionné (en incluant les revenus, les biens, les placements et l’épargne) par rapport à un autre qui a du mal à joindre les deux bouts.
Il existe de nombreuses façons de définir et de mesurer les écarts de richesse. En voici quelques exemples :
-
le contexte économique d’un pays par rapport à un autre
-
le taux d’emploi et les revenus des femmes et des minorités visibles
Au Canada, comme dans de nombreux autres pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), on observe une augmentation des inégalités économiques depuis les dernières décennies.
Pourquoi y a-t-il des écarts de richesse ?
Il existe de nombreuses causes aux écarts de richesse et tout autant de conséquences. C’est d’ailleurs l’une des multiples raisons pour lesquelles il est difficile de régler le problème. Néanmoins, divers facteurs comme les suivants y contribuent, selon les économistes :
-
Accès : Les personnes à revenu élevé ont souvent accès à une meilleure éducation, à de meilleurs soins de santé et à de meilleures possibilités d’emploi, ce qui contribue à perpétuer le cycle des inégalités.
-
Dette : L’endettement peut précipiter des gens, des populations ou même des pays dans le piège de la pauvreté. Les taux d’intérêt élevés peuvent rendre difficile le remboursement de prêts. Et même à taux modéré, les intérêts peuvent s’accumuler de façon rapide et incontrôlable.
-
Inflation : L’inflation – l’augmentation du coût des biens et des services au fil du temps – est un phénomène économique normal. Cependant, lorsque l’inflation augmente plus vite que les salaires — ce qui est le cas pour 1,7 milliard de personnes — elle peut devenir un enjeu de taille pour les particuliers et les pays.
-
Discrimination systémique : Les préjugés peuvent avoir une incidence sur tout, des possibilités d’éducation aux pratiques d’embauche en passant par les salaires. On observe par exemple des écarts salariaux entre les hommes, les femmes blanches et les femmes de couleur, ce qui suggère une possible discrimination.
-
Transfert intergénérationnel du patrimoine : Les personnes les plus riches peuvent se constituer un patrimoine pour toutes les raisons énumérées ci-dessus. D’ordre général, elles vont aussi léguer leur avoir à leur famille, créant de nouvelles générations fortunées. Les écarts de richesse peuvent mener à des inégalités d’accès à la sécurité financière, à la mobilité sociale et aux occasions pour les générations à venir.
Ces enjeux surviennent surtout au niveau macroéconomique. Même si les gens sont limités dans les changements systémiques qu’ils peuvent apporter, nul n’est impuissant. Chaque personne peut gérer ses ressources économiques en améliorant sa littératie financière, en réduisant ou éliminant ses dettes et en investissant.
Quelles sont les conséquences des écarts de richesse ?
Les écarts de richesse, surtout les plus tenaces, peuvent avoir des conséquences négatives sur les groupes et les particuliers.
-
Des écarts encore plus grands : s’y rien n’est fait, les écarts de richesse pourraient prendre de l’ampleur et aggraver le problème. Par exemple, selon le Fonds monétaire international, « les 1 % les plus riches ont capté 38 % de tout le patrimoine supplémentaire accumulé depuis le milieu des années 1990, alors que les 50 % les plus pauvres n’en ont capté que 2 % ».
-
Problèmes sociaux généralisés : La qualité de vie des personnes qui n’ont pas les moyens de se loger, de se nourrir ou d’obtenir des soins est considérablement réduite. C’est sans compter que les personnes en situation précaire n’ont ni le temps ni les ressources nécessaires pour investir dans quoi que ce soit d’autre, ce qui signifie que les affaires, l’art, l’éducation et l’entrepreneuriat peuvent en souffrir.
-
Stress et anxiété : L’insécurité financière est une cause majeure de stress, et le stress peut avoir un impact physique et émotionnel important sur les gens. C’est aussi un enjeu de sociétés : lorsque de grands groupes sont confrontés à des inégalités persistantes, les sociétés peuvent être en proie à de l’agitation sociale et politique.
-
Influence inégale : Les groupes et les personnes qui disposent de ressources financières suffisantes peuvent exercer une influence disproportionnée sur les politiques par rapport au reste de la population. Autrement dit, ils n’ont pas besoin de l’apport des autres citoyens pour changer la société.
Investir pour réduire les inégalités
On peut tous intervenir pour se protéger contre les inégalités de richesse et atteindre la sécurité financière. Bien qu’il soit important d’apporter des changements systémiques, les actions personnelles peuvent aussi changer la donne. D’ailleurs, prendre le temps d’en apprendre plus sur les finances personnelles, l’établissement d’un budget, les placements et les stratégies de constitution de patrimoine est un bon point de départ. Pour être en mesure de prendre des décisions éclairées et éviter les pièges financiers, il faut aussi se renseigner sur la gestion de l’argent.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
Partager cet article