Oorbee Roy est montée sur une planche à roulettes à 43 ans, sans se douter que cela changerait sa vie. Ce qui n’était au départ qu’un moyen amusant de passer plus de temps avec ses enfants s’est rapidement transformé en quelque chose de plus grand. Elle a commencé à partager son parcours sur TikTok pendant la pandémie, dans l’espoir de répandre un peu de joie en cette période difficile. « Tout le monde était déprimé, et je voulais simplement faire sourire les gens », dit-elle.
Les gens la surnomment également « Aunty Skates » sur les réseaux sociaux. Ses vidéos sont devenues virales et ont attiré plus de 100 000 abonnés en l’espace de quatre mois. « Comme je ne travaillais pas à l’époque, j’ai continué de faire ce que je faisais », dit-elle. Outre ce succès viral, le parcours financier d’Oorbee a été façonné par son éducation, sa famille et une série de leçons durement apprises sur l’argent et les placements.
Concilier famille, finances et placements
Comme mère, Oorbee tient à assurer l’avenir financier de ses enfants. « Les enfants sont rois », dit-elle. « Nous devons investir pour assurer leur avenir et veiller à ce qu’ils aient de l’argent pour leurs études. » Elle a appris très tôt l’importance de l’investissement à long terme, tirant parti de l’enseignement que lui ont transmis ses parents.
« À la fin de mes études universitaires, je vivais encore chez mes parents. Ils ont alors commencé à me faire payer un loyer », indique-t-elle. « Mais ce que je ne savais pas, c’est qu’ils investissaient cet argent pour moi. Ils me l’ont rendu plus tard, et cela m’a aidé à effectuer la mise de fonds de l’achat d’une maison. » Elle admet que si ses parents n’avaient pas épargné pour elle à l’époque elle aurait dépensé cet argent de manière frivole. « Ce fut l’une des meilleures leçons qu’ils m’ont données en matière de finance. »
Elle transmet à présent à ses propres enfants les leçons apprises de ses parents. Elle a offert à ses enfants des cartes Mydoh, un outil financier qui leur permet de gérer leur argent de poche et de s’initier très tôt à l’établissement d’un budget. Elle met également un point d’honneur à parler ouvertement d’argent avec ses enfants, ce que, selon elle, bien des parents trouvent difficile de faire. « La plupart des parents veulent inculquer des connaissances financières de base à leurs enfants, mais ne savent pas toujours comment s’y prendre. Nous finissons par en acquérir certaines nous-mêmes dans la trentaine après avoir connu quelques revers. »
Trouver le bon soutien financier
Malgré les connaissances initialement acquises, Oorbee n’a pas toujours cru aux placements. Elle a travaillé à Wall Street au début de sa carrière et était prête à prendre des risques, jusqu’à ce qu’un conseiller en services financiers la fasse changer d’avis. « Un conseiller m’a dit une fois que je ne gagnais pas assez d’argent pour les risques que je prenais, et cela m’a complètement refroidie », dit-elle.
Elle a donc évité les marchés, estimant qu’ils n’étaient pas faits pour elle. Ce n’est que lorsqu’elle s’est mariée qu’elle y a repensé. Et même à ce moment-là, elle a eu du mal à trouver un conseiller en qui elle avait confiance. « Le premier conseiller que nous avons rencontré nous a fait nous sentir stupides, et j’ai été à nouveau déçue », dit-elle. « Ne pas arriver à bien s’entendre avec votre conseiller peut être déstabilisant. »
Elle et son mari ont fini par trouver un conseiller RBC qui comprenait leurs objectifs et les mettait à l’aise. « Notre conseiller est formidable. Il ne nous prend jamais de haut, et il a été le premier à sauter sur l’idée de transformer mon compte TikTok de planche à roulettes en entreprise. »
Oorbee estime qu’un bon conseiller doit pouvoir établir des relations fondées sur la confiance, la transparence et être à l’écoute. Elle rappelle également qu’il n’y a pas de mal à changer de conseiller si la relation ne fonctionne pas. « Vous n’êtes pas obligé de lui confier tout votre argent d’un coup. Vous pouvez toujours changer, si quelque ne vous convient pas. »
Esprit d’entreprise et liberté financière
Le fait de devenir une créatrice de contenu à temps plein a généré un nouveau niveau d’incertitude financière. « Le métier d’une influenceuse n’est pas de tout repos, » dit Oorbee. Contrairement au revenu tiré d’un emploi traditionnel, le revenu d’Oorbee fluctue, la plupart des contrats avec les marques étant conclus en été pendant la saison de la pratique de la planche à roulettes. « Je dois faire attention certains mois. Il m’arrive de refuser d’acheter à mes enfants des vestes et des bottes chères. »
La nature imprévisible de ses revenus l’a obligée à user de stratégie avec son argent. Elle investit en priorité dans son REER et dans son CELI, sachant qu’ils lui offrent des avantages fiscaux tout en l’aidant à planifier son avenir.
Ses objectifs financiers ne se limitent cependant pas à l’épargne. « Cette année, je veux augmenter mon revenu passif et régulier pour ne plus avoir à dépendre autant des contrats signés avec les marques. Ce sera plus cohérent et moins stressant pour moi de cette façon », dit-elle.
Leçons tirées de l’éducation d’une immigrante
Ayant grandi dans un foyer d’immigrés, Oorbee a vu ses parents se battre e cela a façonné sa vision de l’argent. « La conception que nous avons de l’argent est tellement différente de celle qu’ont actuellement nos enfants », dit-elle. Elle met donc un point d’honneur à faire participer ses enfants aux discussions financières.
« J’ai célébré avec ma fille mon revenu de l’an dernier », dit-elle. « Je veux qu’ils voient comment je m’y prends pour le gagner, et qu’ils comprennent que l’argent ne tombe pas du ciel. »
Malgré le succès qu’elle a, Oorbee aime vivre au-dessous de ses moyens. J’ai 50 ans, et je conduis le même Subaru depuis 12 ans », dit-elle. « Il n’est pas nécessaire de dépenser plus d’argent parce qu’on en gagne plus ».
Rétrospectivement : Que conseillerait-elle à la jeune femme qu’elle était ?
Voici le conseil qu’Oorbee donnerait à la jeune femme qu’elle était si elle pouvait remonter le temps : « Il n’est jamais trop tard pour commencer à investir. » Sa capacité à prendre des risques aujourd’hui, que ce soit en affaires ou dans la vie, dépend de sa capacité à disposer d’un coussin financier.
« Nul besoin d’être parfait. Il suffit de commencer, de faire de petits pas et de continuer », dit-elle.
C’est le même conseil qu’elle donne à ceux qui apprennent à faire de la planche à roulettes, et à ceux qui cherchent à bâtir un avenir financier plus sûr.