Depuis longtemps, RBC braque les projecteurs sur les leaders qui stimulent le changement. À l’occasion de cette Journée internationale des femmes, nous vous présentons Kelly Hoey, directrice générale du Halton Industry Education Council, une entreprise à vocation sociale sans but lucratif ayant pour mission de préparer les étudiants au monde du travail de l’avenir et de les mettre sur la voie d’une carrière épanouissante.
Une passion pour le soutien et la création de liens
Le déroulement de la carrière de Kelly Hoey était lui-même inattendu. Elle s’est jointe au HIEC il y a plus de 25 ans à l’occasion d’un contrat de 6 mois. « N’ayant pas bénéficié de ce genre de soutien quand j’étais aux études, ce fut une révélation », dit-elle. La possibilité de conjuguer ses compétences en recherche, sa curiosité et son souci d’apporter un soutien lui convenait tout à fait.
Depuis lors, elle a joué un rôle essentiel dans la conception de programmes fournissant aux étudiants les connaissances, la confiance en soi et les ressources dont ils ont besoin pour amorcer une carrière du bon pied.
Les étudiants sont nombreux à craindre de faire le mauvais choix de carrière. Kelly Hoey leur fait voir qu’un parcours professionnel n’est pas un cheminement fixe, mais plutôt un voyage exploratoire qui offre de nombreuses possibilités de bifurquer. Ce changement de perspective rassure non seulement les étudiants, mais aussi leurs parents.
L’établissement de passerelles par l’innovation
Une des premières réussites de Kelly Hoey a été la conception de ApprenticeSearch.com, une plateforme de mise en relation des chercheurs d’emploi avec les employeurs dans le secteur des métiers qualifiés.
« Les jeunes à la recherche de stages d’apprentissage ont souvent manqué de soutien, explique-t-elle. Ne disposant pas des bons contacts, il leur était difficile de percer. » Consciente de cet obstacle, elle a dirigé la mise en place d’un site Web offrant non seulement des renseignements essentiels sur les métiers qualifiés, mais aussi un processus de mise en rapport des chercheurs de stage avec des employeurs offrant de tels stages.
Ce qui n’était au départ qu’une simple base de données est devenu un solide système utilisé par quelque 40 000 candidats pour entrer en relation avec des employeurs potentiels partout au Canada. « Il s’agissait de mettre la technologie au service des chercheurs d’emploi afin de leur offrir d’autres manières d’accéder aux occasions », explique-t-elle.
L’adaptation à l’évolution de la main-d’œuvre
L’avenir du travail et la planification de carrière sont en constante évolution.
« La démarche est maintenant beaucoup plus délibérée, dit Mme Hoey. Il ne s’agit plus simplement d’obtenir un diplôme, puis de cultiver l’optimisme. Les étudiants et leurs familles établissent des stratégies axées sur les centres d’intérêt, les aptitudes, et le sens de mission de l’étudiant. »
La recherche l’indique bien. Le projet de l’OCDE sur la préparation à la vie active a établi que les étudiants qui commencent à envisager leur future carrière avant l’âge de 15 ans sont plus susceptibles de réussir professionnellement par la suite. La valeur de présenter très tôt aux étudiants des perspectives de carrière et des modèles inspirants, et de les aider à associer leurs compétences à des possibilités concrètes, démontre l’importance du travail du HIEC.
Les défis du secteur sans but lucratif
La direction d’un organisme sans but lucratif présente plusieurs défis dont nous a parlé Kelly Hoey.
« Nous sommes constamment en mode démarrage, observe-t-elle. C’est excitant, mais précaire. » La plus grande difficulté se situe au chapitre du financement, qui peut venir de diverses sources. Subventions gouvernementales, commandites d’entreprise, financement participatif, etc. : le HIEC les recherche toutes.
« On croit que les organismes sans but lucratif n’ont pas à proposer des salaires concurrentiels, ajoute-t-elle. Pourtant, nous avons besoin d’un personnel hautement qualifié pour réaliser notre mission. » Proposer des programmes porteurs de sens en dépit des contraintes financières est un défi constant.
Le HIEC a néanmoins réussi à établir de solides partenariats, notamment avec RBC qui soutient l’organisme depuis longtemps. « RBC nous appuie d’une manière ou d’une autre depuis nos débuts il y a 35 ans », note Kelly Hoey. RBC a joué un rôle déterminant pour aider le HIEC à accroître son influence par diverses mesures comme le financement d’initiatives et la commandite de Women as Career Coaches, qui présente les parcours professionnels de quelque 700 femmes.
Élargissement de l’action pour l’avenir
Estimant qu’il y a encore beaucoup à faire, Kelly Hoey est déterminée à amplifier l’influence du HIEC et à faire de la préparation à la carrière un enjeu national.
« Nous devons repenser notre approche à cet égard afin d’assurer que les jeunes puissent bâtir des carrières axées sur leurs intérêts et leurs aptitudes », dit-elle en mentionnant une statistique inquiétante selon elle : seulement 35 % des étudiants réussissent leur passage de l’école au monde du travail.
« De nombreux jeunes sont donc encore à la recherche d’une vocation ou ont abandonné la formation ou la recherche d’emploi, observe-t-elle. Nous devons nous attaquer à cet enjeu. »
Sa vision est claire : donner aux étudiants les outils, la confiance et l’optimisme nécessaires pour prendre en charge leur avenir professionnel.
« Je pense vraiment que nous sommes en pleine révolution, dit-elle. Stimuler la confiance professionnelle est essentiel non seulement pour les jeunes en début de carrière, mais aussi pour les collectivités, pour l’économie et pour répondre aux grands enjeux mondiaux. »
La reconnaissance du leadership en matière d’évolution sociale
Kelly Hoey est depuis peu lauréate du Prix de l’évolution sociale : Influence nationale des Prix canadiens de l’entrepreneuriat féminin RBC.
« J’en suis très honorée, pas seulement pour moi-même, mais aussi pour la reconnaissance de l’esprit entrepreneurial dans le secteur de l’influence sociale, » dit-elle.
Cette distinction a aussi suscité chez elle une réflexion. « Nous sommes si occupés par notre travail quotidien que nous ne prenons pas toujours le temps de le faire connaître ou de faire un retour sur le chemin parcouru. La réception de ce prix a suscité un regain de confiance non seulement pour moi, mais aussi pour l’ensemble de l’équipe. »
Avec Kelly Hoey aux commandes, le HIEC continuera d’établir des passerelles entre les études et la carrière, et d’aider les jeunes à bâtir un avenir qui les enthousiasme.