Publié le 26 novembre 2024 • 9 min de lecture
Les services agronomiques permettent de mieux comprendre la nature et les caractéristiques des terres, d’accroître le rendement des récoltes et de réduire les coûts, ce qui renforce la capacité des agriculteurs à apporter d’importants changements à leur exploitation. Le fournisseur d’intrants de culture Woodrill propose une gamme complète de services agronomiques. L’entreprise conçoit notamment des cartes des sols qui surpassent la norme provinciale en vigueur.
Luke Hannam a beaucoup de travail devant lui. L’homme de 26 ans est issu d’une lignée d’agriculteurs ontariens ayant l’innovation à cœur. Il est le cinquième de sa génération à s’adonner à l’agriculture dans la région. Aux côtés de son père Greg, il exploite Woodrill Farms, une entreprise qui fournit des intrants de culture et une gamme complète de services. Dans un sens, il perpétue la tradition familiale. Dans les années 1960, l’arrière-grand-père de M. Hannam a délaissé la production laitière pour se consacrer entièrement à la culture. C’était une idée nouvelle à l’époque, car tous les acteurs du secteur possédaient une exploitation mixte sous une forme ou une autre. De plus, la distinction entre culture et élevage n’était pas aussi marquée qu’aujourd’hui. Dans les années 1980, le grand-père de M. Hannam a commencé à cultiver des semences et à vendre des produits de culture, transformant ainsi l’exploitation familiale traditionnelle en une entreprise plus moderne.
« Il essayait toujours de nouvelles choses et il a probablement éprouvé une dizaine de plantes différentes avant de conclure que le soja serait la prochaine grande culture en Ontario, raconte M. Hannam. Il produisait ses propres semences et a découvert comment mettre au point des variétés adaptées au climat ontarien. On en était aux débuts du marché du soja dans la province. »
Cette idée a mené à la création d’une entreprise semencière en collaboration avec une dizaine d’agriculteurs, ainsi qu’avec l’appui d’un programme de sélection de semences et d’une usine de Guelph chargée de nettoyer, d’emballer, de traiter et de distribuer les semences dans tout l’Ontario.
Dans les années 1990, les installations de Woodrill comprenaient un élévateur à grains et une tour de mélange d’engrais, le nec plus ultra de l’exploitation agricole à l’époque. Les services agronomiques de l’entreprise étaient en plein essor et fournissaient des intrants comme des semences et des engrais à d’autres agriculteurs de la région, en plus d’introduire un nouveau produit encore jamais cultivé à grande échelle dans la région.
« Cela a probablement marqué notre point de départ dans les services agronomiques, qui n’ont fait que progresser depuis », ajoute M. Hannam.
La tâche peut sembler ardue, mais M. Hannam est en bonne voie d’imprimer sa marque dans la tradition familiale. Aujourd’hui, Woodrill soutient l’industrie agricole ontarienne grâce à ses services agronomiques en constante évolution. Son offre se répartit en quatre secteurs (engrais, semences, protection des cultures et agriculture de précision), l’agriculture de précision ayant une incidence directe sur les trois premiers secteurs.
« L’agriculture de précision, une expression à la mode en ce moment, consiste à différencier chaque champ et chaque parcelle, selon le type et la géographie des sols, le climat, l’eau, et d’autres éléments compris dans les facteurs abiotiques d’une culture, explique M. Hannam. Si les champs sont tous différents, notamment sur le plan de la variété des récoltes et des rendements, nous devons les gérer autrement. »
La première étape de l’agriculture de précision consiste à recueillir le plus de renseignements possible afin de mieux comprendre la manière dont les parcelles évoluent, puis à traiter celles-ci en conséquence. Woodrill a adopté une approche en quatre étapes qui vise à créer des cartes détaillées afin de suivre l’évolution des champs de ses clients.
Le processus commence par un test de conductivité électrique, effectué en tirant un traîneau mécanique dans un champ. Le dispositif envoie une impulsion électrique dans le sol et calcule le temps qu’elle prend pour rebondir, ce qui permet de produire une carte comprenant plusieurs points de données géoréférencés.
« Ce processus nous donne une idée de la variabilité du champ, précise M. Hannam. Si une parcelle évolue de la même manière ou présente une conductivité électrique similaire, nous pouvons supposer qu’elle est semblable à une autre parcelle qui affiche la même valeur de conductivité. »
Ensuite, un carottier prélève des échantillons à un mètre sous la surface afin de les soumettre à des analyses dans un laboratoire sur place. Woodrill est la seule entreprise de l’Ontario à inspecter l’état des sols à une telle profondeur. Elle estime que cette procédure aide à mieux comprendre la façon dont l’eau se déplace dans les différents types de sols. Elle permet également d’obtenir des cartes et des rapports détaillés sur la nature des sols, ainsi que sur leur texture et leur teneur en matières organiques et en nutriments.
En revanche, la norme actuelle de l’industrie, qui consiste à recueillir des échantillons à une profondeur de seulement 10 cm, ne permet d’obtenir qu’une analyse de base des nutriments et, par conséquent, ne révèle souvent rien de ce qui se déroule sous la surface.
La carotte de sol, une fois prélevée, reçoit un nom suivant la nomenclature utilisée en Ontario depuis les années 1950 afin de distinguer les types de sols. On l’associe à une région géographique en fonction de la carte de conductivité électrique, de la topographie et des cartes de rendement.
« Par la suite, nous combinons tous les éléments et nous créons la version définitive d’une carte de gestion, explique M. Hannam. Il s’agit d’une étape importante, car la conception d’une carte destinée à l’agriculture de précision englobe nos autres services agronomiques, comme les engrais, les semences et les produits liés à la protection des cultures. Nous sommes ainsi en mesure de créer une carte qui permet d’optimiser l’utilisation de nos autres services. Bien sûr, nous pouvons vous vendre des engrais et vous pouvez vous en servir comme bon vous semble. Mais nous pouvons aussi vous remettre une carte détaillée et des recommandations sur l’application des engrais, les quantités à utiliser et les endroits qui en bénéficieront le plus. »
En plus de faciliter la prise de décisions quant à la plantation, à la croissance et à l’entretien des cultures, l’agriculture de précision a aussi des effets positifs sur le bilan de beaucoup d’agriculteurs.
« Étant donné la situation économique actuelle du secteur agricole, confronté à l’augmentation des prix des produits de base et du coût des intrants, les agriculteurs doivent surveiller leurs dépenses et le revenu qu’ils peuvent tirer de chaque parcelle, déclare M. Hannam. Le fait de pouvoir gérer chaque exploitation – ou chaque partie d’une exploitation – indépendamment les unes des autres, nous permet de surveiller plus étroitement nos sources de revenus sur une plus petite surface que nous le pouvions auparavant. Nous pouvons déterminer un montant à l’acre afin de prendre des décisions éclairées. Nous n’avons plus à faire des suppositions, à calculer des moyennes, ou à prendre une décision générale pour une centaine d’acres. Nous pouvons le faire avec une grande précision pour des superficies en acres et nous assurer ainsi d’utiliser au maximum chaque dollar. »
La création de cartes pour l’agriculture de précision a aussi une incidence sur le drainage des champs, un élément essentiel de l’agriculture durable. Dans le passé, les agriculteurs devaient choisir une longueur arbitraire de drains pour leur exploitation (3 m, 6 m ou 12 m). C’était la façon de procéder depuis l’invention des drains en tuyaux. Grâce aux renseignements détaillés sur la topographie et les types de sols qu’offre la cartographie de précision, les agriculteurs peuvent déterminer les zones qui conviennent le mieux pour installer des tuyaux de drainage.
« Comment concevoir un système de drainage qui tient compte directement des données agronomiques ? Voilà la question sur laquelle nous nous penchons depuis deux ans », souligne M. Hannam.
La plupart des clients potentiels que rencontre M. Hannam sont ravis d’obtenir des renseignements plus détaillés sur leurs terres, surtout dans le contexte des changements climatiques.
« Les agriculteurs dépendent fortement de l’environnement. Nous sommes toujours à la merci de Mère Nature. Les sols et les eaux sont les deux éléments ayant la plus grande incidence sur nos données économiques, précise M. Hannam. Il est clair que l’environnement entre en ligne de compte chaque fois que nous prenons une décision de gestion, et pour cela c’est une excellente chose de pouvoir disposer du plus grand nombre de renseignements possible. »
L’agriculture de précision permet aux agriculteurs de prévoir exactement la quantité d’engrais dont une culture aura besoin dans une zone donnée et d’appliquer cette quantité de façon précise. L’idée est de diminuer les coûts et d’améliorer l’état de l’environnement en réduisant l’épandage excessif d’engrais, tout en utilisant une quantité suffisante pour maximiser le rendement des cultures.
« Lorsqu’elle est utilisée correctement, l’agronomie nous permet de prendre des décisions éclairées », conclut M. Hannam.
De par sa position dans une industrie agricole canadienne en constante évolution, Woodrill semble bien placée pour poursuivre la recherche dans ce secteur et d’autres domaines d’intérêt. On pourrait dire qu’il s’agit d’un devoir familial. Ou tout simplement de bonnes pratiques agricoles.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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