Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada : conséquences pour les Canadiens ordinaires
Publié le 25 juillet 2024 • 6 min de lecture
TLPL
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Les récentes baisses des taux d’intérêt étaient largement attendues compte tenu du ralentissement de l’inflation.
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La Banque du Canada indique que l’inflation au Canada se rapproche de sa cible de 2 %. En juin 2024, elle s’est établie à 2,7 %.
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Alors que l’inflation a reculé, l’économie a aussi fléchi et les taux de chômage ont augmenté, en particulier chez les nouveaux arrivants et les jeunes.
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Les taux d’intérêt devraient continuer de diminuer pendant le reste de l’année 2024 et en 2025. Ces baisses devraient contribuer à alléger la pression sur les emprunteurs existants et à renforcer la confiance des acheteurs potentiels d’un logement.
Le Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada (BdC) donne un aperçu des conditions économiques qui influencent ses décisions concernant les taux d’intérêt. Le Rapport sur la politique monétaire a été publié le jour de l’annonce de la réduction des taux d’intérêt, soit le 24 juillet. Il présente les raisons de la dernière baisse des taux, les motifs des futures réductions (éventuelles) des taux d’intérêt et la situation du Canada en ce qui concerne le logement, l’inflation et l’économie en général.
À propos de la politique monétaire et de l’inflation au Canada
L’objectif de la politique monétaire du Canada est de promouvoir le bien-être économique et financier des Canadiens. Pour atteindre cet objectif, le pays doit créer un contexte dans lequel l’inflation est constamment faible. La Banque du Canada vise un taux d’inflation de 2 %, soit le milieu de sa fourchette cible de 1 % à 3 %.
Au cours des dernières années, l’inflation a considérablement dépassé cette fourchette. Cette situation a eu une incidence sur les taux d’intérêt, qui ont été relevés régulièrement en 2022 et en 2023 dans le but de juguler l’inflation au Canada.
Où en est le Canada aujourd’hui…
…sur l’évolution des taux d’intérêt
Le 24 juillet, la Banque du Canada a abaissé son taux d’intérêt de référence à 4,5 % en réaction au ralentissement de l’économie, au fléchissement des marchés du travail et à la baisse de l’inflation. Cette réduction est la deuxième baisse de taux d’intérêt consécutive annoncée par la Banque du Canada et envoie un bon signal aux emprunteurs, aux propriétaires et aux acheteurs potentiels d’un logement.
…sur l’inflation
L’inflation est passée de son sommet de 8,1 % en juin 2022 à 2,7 % en juin 2024. La politique monétaire fait en sorte qu’elle se rapproche de sa cible de 2 %. Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, affirme que l’inflation va baisser davantage, mais peut-être pas de façon constante. De plus, si elle suit cette tendance comme prévu, d’autres baisses de taux d’intérêt pourraient être annoncées.
Quelle est l’incidence de la baisse de l’inflation sur les consommateurs ?
Une inflation plus faible ne signifie pas que les prix des biens et services courants vont baisser, mais plutôt qu’ils ne vont pas subir de hausse fulgurante comme par le passé. De ce fait, une inflation avoisinant les 2 % est considérée comme un signe de stabilité économique, car elle garantit que les hausses de prix seront faibles et prévisibles. C’est un gage de prospérité pour les ménages et les entreprises, qui peuvent épargner, dépenser et investir plus librement.
…sur le chômage
En juin 2024, le taux de chômage canadien se situait à 6,4 %. Cette augmentation du taux, qui connaissait un creux de 5 % en juin 2022, peut être attribuée à un brusque recul des activités d’embauche. En fait, les entreprises canadiennes font état de ventes modestes depuis un certain temps. Et c’est en grande partie le résultat de la réduction des dépenses des ménages qui ont dû faire face à la hausse des taux d’intérêt et des dépenses du service de la dette. Cela a conduit à une baisse de la demande de main-d’œuvre.
Bien que l’augmentation du chômage ne soit pas nécessairement une surprise en raison de la faiblesse de l’économie, elle représente une situation difficile pour de nombreux travailleurs, en particulier les jeunes et les nouveaux arrivants. Les taux de chômage pour les nouveaux arrivants et les jeunes sont passés à 11,6 % et 13,5 % respectivement, ce qui souligne la difficulté qu’éprouvent les deux groupes à trouver du travail cet été.
…sur le logement
La baisse des taux d’intérêt est un signe positif pour les acheteurs qui souhaitent entrer sur le marché, car les paiements deviennent plus abordables.
Le marché canadien de la revente a connu un ralentissement au printemps, mais les inscriptions étaient en hausse en juin, vraisemblablement en raison de l’anticipation par les vendeurs d’une recrudescence d’activité immobilière motivée par la chute continue des taux d’intérêt, de sorte que l’offre surpasse actuellement la demande. Il se peut toutefois que cette deuxième baisse des taux stimule un regain d’activité dans ce marché. Les dépenses de rénovation ont été faibles ces derniers temps en raison des coûts d’emprunt élevés, mais là aussi la situation pourrait changer grâce à la chute des taux d’intérêt.
Qu’est-ce que tout cela signifie pour vos clients ?
Le marché semble de plus en plus convaincu que l’inflation est maîtrisée et que, par conséquent, les taux d’intérêt continueront de baisser. Pour les Canadiens, cela signifie que les coûts d’emprunt (hypothèques, prêts, marges de crédit) devraient diminuer et que les coûts des biens et des services courants (nourriture, essence, frais de logement) demeureront relativement stables. Votre facture d’épicerie ne baissera pas de façon importante, mais elle ne bondira pas non plus à chaque visite au supermarché.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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