Publié le 14 mars 2024 • 9 min de lecture
De nombreuses raisons peuvent vous inciter à faire l’achat d’une thermopompe. C’est un appareil qui peut vous faire réaliser des économies d’énergie, améliorer l’efficacité énergétique et réduire l’impact environnemental de votre maison. Trouver l’appareil qui répond à vos besoins peut toutefois s’avérer ardu. Vous devrez tenir compte de divers facteurs, parmi lesquels la différence entre les coûts initiaux et les coûts futurs et le choix du bon modèle en fonction de votre maison. Avant de vous joindre aux quelque 840 000 Canadiens qui chauffent et refroidissent déjà leur maison avec une thermopompe, il est important que vous compreniez de quelle façon l’appareil contribue à réduire les gaz à effet de serre, comment fonctionne la technologie et quel sera l’impact sur votre portefeuille.
Avantages environnementaux d’une thermopompe
Pour maintenir le confort de nos résidences, nous utilisons principalement l’énergie fossile (gaz naturel, mazout et propane) pour faire fonctionner une fournaise ou un appareil de chauffage ou l’hydroélectricité pour alimenter un climatiseur. L’efficacité d’une thermopompe par rapport à d’autres solutions de chauffage et de climatisation en fait d’emblée une meilleure option sur le plan environnemental.
Une thermopompe qui utilise moins d’énergie pour fonctionner générera beaucoup moins de gaz à effet de serre. Lorsqu’elle est alimentée par une source d’énergie renouvelable comme l’hydroélectricité, l’énergie éolienne ou solaire, elle ne produit pratiquement aucune émission.
Dans le cadre d’un récent rapport, on analysait les avantages environnementaux et économiques de l’appareil à partir de l’hypothèse que les Canadiens choisissaient une thermopompe plutôt qu’un système de climatisation central. Le rapport a établi que l’utilisation d’une thermopompe pourrait réduire les émissions liées à la climatisation des maisons de près de 20 millions de tonnes d’ici 2035 ; ce qui représente par ailleurs une économie de 10,4 milliards de dollars en factures d’énergie.
Au cours des dernières années, on s’est grandement intéressé aux thermopompes pour aider le Canada à atteindre son objectif de zéro émission nette d’ici 2050. La raison en est simple. Selon les statistiques gouvernementales, on compte 15 millions d’immeubles résidentiels et près de 500 000 immeubles commerciaux au Canada qui sont responsables de 13 % des émissions nationales de gaz à effet de serre en raison de l’énergie utilisée notamment pour la climatisation et le chauffage des locaux et de l’eau.
Les thermopompes pourraient contribuer à réduire les émissions résidentielles annuelles du pays de 24 millions de tonnes – ce qui équivaudrait au retrait de six millions de véhicules à essence par an ou de l’ensemble du parc automobile du Québec.
Fonctionnement d’une thermopompe
Grâce à leur efficacité, les thermopompes entraînent des réductions d’émissions et des économies d’énergie. Il importe de connaître le fonctionnement général de ces appareils pour comprendre ce qui les rend si efficaces.
Une thermopompe chauffe ou refroidit un espace en transférant la chaleur d’un endroit vers un autre. Le compresseur, le ventilateur et le frigorigène servent à chauffer ou à refroidir l’air, puis à le libérer dans la maison.
Le même principe s’applique à toutes les thermopompes, mais les technologies diffèrent :
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Le système air-air est la technologie la plus répandue. Cette thermopompe utilise la chaleur de l’air extérieur (oui, même quand il fait froid dehors, il y a de l’énergie dans l’air) pour réchauffer l’intérieur de la maison. En été, la thermopompe déplace la chaleur dans la direction opposée, elle refroidit une maison en transférant l’air chaud de l’intérieur à l’extérieur.
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Le système géothermique fonctionne de façon similaire à une thermopompe air-air, mais à la différence de cette dernière, l’énergie est puisée dans le sol plutôt que dans l’air. La thermopompe géothermique ou thermopompe puisant l’énergie dans le sol nécessite beaucoup d’espace extérieur puisque ce système exige d’implanter des tuyaux souterrains.
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Le système hydrothermique extrait la température relativement stable de l’eau pour chauffer et refroidir les bâtiments. Pour le chauffage, la thermopompe hydrothermique prélève directement l’eau d’un lac, d’un étang ou d’un puits et en extrait la chaleur au moyen d’un échangeur de chaleur pour réchauffer une maison. Le processus est inversé en mode refroidissement. Seules les maisons situées près d’une source d’eau peuvent utiliser ce type d’appareil.
Choix de la bonne thermopompe pour sa maison
Il faut prendre en compte plusieurs facteurs pour établir si une thermopompe convient à sa maison. Si c’est le cas, il faut déterminer la taille et le type d’appareil à acheter. Contrairement à un appareil ménager habituel, le choix d’une thermopompe exige de tenir compte de facteurs comme le climat dans lequel vous vivez, la taille de votre maison et le tarif d’électricité dans votre région, et de déterminer s’il s’agit de remplacer un système de chauffage et de climatisation.
Pour améliorer l’efficacité énergétique de votre maison, la première étape consiste à vérifier si elle est bien isolée. Dans une maison bien isolée, il n’y aura pas de fuite d’air qui refroidit l’espace l’hiver et le réchauffe l’été. Si l’enveloppe procure une bonne isolation, vous pouvez acheter une thermopompe de plus petite taille et moins chère.
Ensuite, il faut bien dimensionner l’appareil. Une unité trop petite sera très sollicitée pour répondre à vos besoins et aura plus souvent besoin d’entretien et de réparation, tandis qu’un appareil de trop grande dimension utilisera beaucoup plus d’énergie que nécessaire.
Les installateurs de thermopompe suivent les normes de l’industrie, que l’on retrouve dans le Manual J, qui tiennent compte de la superficie de votre maison, de son aménagement, du nombre de fenêtres et d’occupants, ainsi que d’autres facteurs pour choisir le modèle approprié. Dans certains cas, une maison pourrait devoir être équipée de plus d’une thermopompe. La puissance de ces appareils s’exprime en unités thermiques anglaises (BTU). En général, il faut 12 000 BTU pour chauffer et climatiser une maison de 46 mètres carrés (500 pieds carrés).
Un entrepreneur ou un conseiller en efficacité énergétique d’ÉnerGuide pourra vous aider à choisir le bon appareil. Trouvez un entrepreneur qui a de l’expérience dans l’installation de thermopompes et examinez attentivement les garanties qui couvrent les pièces et l’équipement. La plupart des thermopompes au Canada sont assorties d’une garantie d’un an sur les pièces et la main-d’œuvre et de cinq ans sur le compresseur, un composant clé pour le transfert de chaleur. La durée de vie des thermopompes à air varie de 15 à 20 ans si elles sont entretenues annuellement, ce qui est comparable à un climatiseur et un système de chauffage.
Coût d’une thermopompe
Dans un rapport récent de l’Institut climatique du Canada, les chercheurs ont analysé les options de chauffage et de climatisation résidentielles disponibles dans cinq villes du pays (Vancouver, Edmonton, Toronto, Montréal et Halifax). Ils ont déterminé que les thermopompes offraient le coût global le plus bas pour la plupart des ménages, en plus d’autres avantages financiers, notamment la réduction des factures mensuelles d’énergie.
L’Institut climatique du Canada propose une calculatrice en ligne pour estimer les coûts annuels d’une thermopompe. Par exemple, en comparant les moyennes de cinq villes, l’outil estime que le chauffage ou la climatisation d’une maison individuelle (l’outil permet aussi le calcul pour une maison en rangée, un appartement ou un immeuble de 20 logements) construite en 1980 coûterait 1 600 $ par an avec une thermopompe. En revanche, le chauffage au gaz avec climatisation coûterait un peu plus de 2 000 $ par an.
Le coût des thermopompes à l’achat figure au nombre des obstacles qui nuisent à leur popularité, sans compter que les coûts d’installation varient considérablement. Les systèmes plus puissants pour chauffer et climatiser de grandes maisons coûteront effectivement plus cher que les petits systèmes. Par ailleurs, l’installation de conduits, l’amélioration de l’isolation et d’autres mesures d’efficacité énergétique peuvent également faire gonfler le prix.
L’installation d’une thermopompe à air standard coûte environ 9 000 $, ce qui comprend la mise à niveau du panneau électrique, un élément de résistance électrique pour assurer un chauffage d’appoint et les mesures incitatives des gouvernements (fédéral et provincial). En comparaison, il en coûte environ 11 000 $ pour installer une fournaise à gaz, un climatiseur central avec conduits et mettre à niveau le panneau électrique. Le coût d’une thermopompe géothermique quant à lui est beaucoup plus élevé, il varie de 15 000 $ à plus de 30 000 $. Outre sa taille, son prix est aussi influencé par l’implantation d’un système souterrain qui assure le transfert de chaleur. La thermopompe basse température, elle, coûte entre 10 000 $ et 19 000 $.
Mesures incitatives offertes pour installer une thermopompe au Canada
Des programmes sont offerts pour aider les propriétaires à couvrir les coûts initiaux de l’installation. Comme les thermopompes sont considérées comme un outil efficace pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre, les gouvernements offrent des aides financières pour couvrir les coûts initiaux ou améliorer la rentabilité.
Le Programme pour la conversion abordable du mazout à la thermopompe du gouvernement fédéral offre jusqu’à 10 000 $ (ou jusqu’à 15 000 $ en Nouvelle-Écosse, à Terre-Neuve-et-Labrador et à l’Île-du-Prince-Édouard) pour passer du chauffage au mazout à une thermopompe haute efficacité.
Le Prêt canadien pour des maisons plus vertes offre un prêt sans intérêt de 5 000 $ à 40 000 $ pour financer les rénovations recommandées par un conseiller d’ÉnerGuide, notamment l’installation d’une thermopompe.
Certaines provinces et certains fournisseurs de services publics offrent également des mesures incitatives pour rendre l’installation d’une thermopompe plus abordable. Renseignez-vous sur l’aide financière offerte dans votre province et sur les options de financement des thermopompes.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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