Vision, compassion et détermination : des qualités dont fait preuve Ginny Becker à la tête d’un centre d’appui aux enfants et à la jeunesse

Ginny Becker jouissait d’une position enviable. Elle excellait dans son travail, était bien payée et bénéficiait d’une sécurité à long terme. Mais elle était arrivée à un point où elle avait l’impression de ne plus rien apporter de concret à quiconque. Se fiant à son impulsion de changement, elle a alors pris une décision importante.  

Depuis longtemps, RBC souligne les avancées des femmes et investit dans celles qui changent les choses. À l’occasion de la Journée internationale des femmes, nous rendons hommage à des femmes comme Ginny Becker, une visionnaire qui inspire une équipe composée principalement de dirigeantes, notamment dans les domaines du travail social, de la police et de la protection de l’enfance, qui créent collectivement une communauté d’espoir pour les enfants victimes de maltraitance et de négligence.  

Un jour, alors qu’elle rentrait en voiture du travail, Ginny Becker a réalisé qu’il y avait un décalage dans sa vie professionnelle. À l’époque, elle occupait un poste en marketing et développement des affaires. « J’avais l’impression que ce que je faisais n’avait d’importance pour personne, raconte-t-elle. Le lendemain, je suis retournée au bureau et j’ai donné ma démission sans savoir ce qui m’attendrait par la suite. Mais mon instinct me disait de faire autre chose. »

M^me Becker a récemment été choisie gagnante régionale dans la catégorie de l’évolution sociale des Prix canadiens de l’entrepreneuriat féminin RBC 2023. Depuis plus de sept ans, elle dirige le centre d’appui aux enfants et à la jeunesse de Kelowna, coordonnant l’intervention communautaire qui vise à protéger les enfants contre les mauvais traitements.

Après une première incursion dans le secteur sans but lucratif qui l’a conduite auprès d’une agence gouvernementale, on lui a présenté l’occasion de participer à la constitution d’un centre d’appui aux enfants et à la jeunesse dans sa collectivité. Au départ, elle a décliné l’offre, mais sa fille de neuf ans l’a convaincue de se raviser. « Je lui ai dit que j’avais le choix entre mon travail actuel (un excellent poste, du genre de ceux auxquels aspirent les adultes ambitieux), et la possibilité de faire quelque chose de vraiment significatif dans notre collectivité et de fonder un centre pour les enfants qui ont besoin d’aide. Avec toute la sagesse de ses neuf ans, ma fille m’a répondu sans hésitation que la question ne se posait même pas. »

Et c’est ainsi que M^me Becker s’est lancée dans l’aventure du centre de Kelowna. « Je suis pas mal certaine d’avoir trouvé ma vocation dans ce travail auprès des enfants vulnérables. »

Illuminer l’avenir des enfants victimes de maltraitance et de négligence

M^me Becker explique que le modèle des centres d’appui aux enfants et à la jeunesse n’est pas nouveau. En fait, il y en a près de 50 au Canada. Si chacun d’entre eux a sa propre structure et sa propre gouvernance, ils partagent la vision d’une communauté d’espoir où les enfants se sentent en sécurité, crus et pris en charge, ainsi que l’objectif de fournir un milieu accueillant pour les enfants, plus particulièrement ceux victimes de maltraitance et de négligence. Au Canada, un enfant sur trois a subi une forme d’abus avant l’âge de 15 ans (en englais seulement). M^me Becker et les membres de son équipe sont là pour s’assurer que ces enfants reçoivent la compassion et les soins adaptés aux traumatismes dont ils ont besoin.

En plus d’établir un environnement dans lequel les enfants peuvent se sentir acceptés et en confiance, le centre améliore le fonctionnement de l’ensemble du système. « Par le biais de cet espace, nous avons apporté d’importants changements au système, déclare M^me Becker.  En nous présentant ici tous les jours, nous créons un avenir beaucoup plus radieux pour les enfants. Bien que nous ne puissions pas changer ce qui leur est arrivé, nous leur donnons de bien meilleures chances de s’épanouir qu’avec le soutien du système traditionnel. »

Incarner une vision pour faire évoluer le système

M^me Becker dirige une équipe de héros de première ligne qui travaillent dur pour aider les enfants vulnérables et leur famille. Mais pour mettre en place une communauté d’espoir et de sécurité pour les enfants, elle doit inciter de multiples personnes et organisations partenaires à adhérer à une vision unifiée.« C’est compliqué, parce que nous collaborons avec des organismes de très grande envergure sur lesquels nous n’avons aucun pouvoir », explique-t-elle, ajoutant que la plupart des personnes qui apportent leur expertise dans le bâtiment relèvent de quelqu’un d’autre.  

« Il faut adopter un style de gestion axé sur la raison d’être plutôt que sur l’autorité. Mon travail consiste à encourager les autres à penser et à agir différemment, à regarder au-delà des obstacles et à trouver des solutions collaboratives qui placent les enfants au cœur de notre réflexion. Une grande partie de nos efforts visent à favoriser un changement systémique significatif et durable. Et nous le faisons en travaillant en équipe. »

M^me Becker et son équipe ont également pu contenter leurs ambitions grâce à un partenariat solide et durable avec RBC. « Nous faisons affaire avec RBC depuis le début, dit-elle, et nous avons obtenu une subvention grâce à RBC Fondation.  De plus, un gestionnaire patrimonial de RBC faisant partie de la collectivité du centre œuvre actuellement à une importante initiative de collecte de fonds au profit de celui-ci. « Nous avons toujours entretenu d’excellentes relations avec RBC. Je salue les institutions comme RBC qui mettent en valeur le soutien communautaire. »

Célébrer le pouvoir des femmes

En cette Journée internationale des femmes, l’histoire de Ginny Becker témoigne du pouvoir et de l’avancement des femmes. « Tous les jours, je côtoie des femmes influentes occupant des postes de direction au sein de la police, de la protection de l’enfance, des services de santé, etc. Si vous voulez voir des femmes qui changent les choses, ne cherchez pas plus loin que les domaines dans lesquels on offre des services aux personnes vulnérables. »

En même temps, elle commence chaque journée en sachant qu’il y a toujours du travail à faire. « Je suis de celles qui pensent qu’il n’y a jamais vraiment d’aboutissement en matière d’équité, d’inclusion et de respect. Selon moi, c’est vrai pour tous les groupes marginalisés : quand nous pensons réaliser des progrès, il reste incontestablement du pain sur la planche. » Toutefois, elle croit aussi qu’il est important de célébrer les avancées et de souligner les gains en cours de route. « Ce qui me réconforte le plus, c’est de voir des dirigeantes qui ont brisé des barrières de longue date et qui continuent à se battre pour veiller à ce que nous ne reculions pas. »

En tant que lauréate de l’un des Prix canadiens de l’entrepreneuriat féminin RBC 2023 (évolution sociale), M^me Becker est reconnaissante à plusieurs niveaux. « Les gens qui s’orientent dans le secteur sans but lucratif ne le font pas pour la reconnaissance. Cela dit, je suis très fière des changements que notre organisation a pu apporter. »

« Nous travaillons souvent dans l’ombre, indique-t-elle. Cette reconnaissance ne met pas les projecteurs sur moi, mais plutôt sur le centre que je dirige et tous les autres centres d’appui aux enfants et à la jeunesse du pays. »

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