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Sujet à réflexion : miser sur l’entretien dans l’élaboration d’un plan de relève

Par Jane Robinson

Publié le 29 janvier 2024 • 6 min de lecture

Individus et propriété. Ces deux éléments clés expliquent pourquoi la planification de la relève agricole reste un sujet délicat à aborder en famille. Beverly Agar en connaît long sur le sujet. Elle exploite une ferme avec son mari. Elle participe aussi aux activités agricoles de sa famille élargie. Et elle occupe un poste de directrice relationnelle à RBC depuis plus de 17 ans.

« C’est compliqué », rapporte Mme Agar, qui s’occupe d’exploitations agricoles des régions du Centre (Simcoe County, York et Durham) et du Nord-Est de l’Ontario. « Une même exploitation peut comporter de nombreuses propriétés, plusieurs générations et une grande variété d’éléments d’actif. Il faut aussi considérer les enfants qui ne pratiquent pas l’agriculture », explique-t-elle.

Compte tenu de tous ces facteurs, il n’est pas étonnant que seulement 12 % des fermes canadiennes disposent d’un plan de relève adéquat. Autre explication possible : les discussions sur le sujet sont délicates et il n’y a pas de démarche simple permettant aux familles de transférer une exploitation agricole d’une génération ou d’une famille à une autre. De plus, si les échanges qui concernent toute la famille ne débutent pas suffisamment tôt, parler de transition peut s’avérer compliqué.

En réalité, la planification de la relève ou de la transition est un processus prospectif axé sur la vision à long terme d’une exploitation agricole. C’est une réflexion méticuleuse qui permet de planifier l’avenir d’une entreprise agricole avant que les événements viennent dicter les décisions.

Selon Mme Agar, « chaque ferme devrait avoir un plan de la relève pour l’avenir de la propriété et de l’activité agricole. » Elle intègre cette approche dans presque toutes ses conversations avec ses clients. « Que cela implique une acquisition par un tiers, un transfert à la famille ou à un ami, ou un achat par une entreprise voisine, chacun devrait pouvoir envisager la situation future pour la tranquillité d’esprit de tous. »

En quoi la transition est-elle si difficile ?

Mme Agar a compris que la planification de la relève est mal perçue parce qu’elle n’est pas normalisée. Chaque plan varie spécifiquement selon les personnes, la propriété et l’exploitation concernées. On peut aussi y voir une tentative de pousser les aînés à renoncer à leur contrôle. Cependant, ce n’est pas le cas, et c’est pourquoi Mme Agar profite de chaque occasion pour discuter des plans de relève avec ses clients. Elle se montre positive et enthousiaste et puise dans ses expériences de vie familiale à la ferme pour susciter chez ses clients une réflexion sur les étapes futures.

« On sait que l’agriculture est une profession unique en son genre, où les gens réfléchissent rarement à la retraite », explique-t-elle. « Mais au bout du compte, mes clients qui entament une réflexion semblent moins stressés lorsque le processus de planification démarre réellement. »

Pour Mme Agar, planifier la relève, c’est offrir à la nouvelle génération les meilleures possibilités de se lancer en agriculture en s’assurant que tous les acteurs de l’entreprise sont pris en compte. Elle privilégie une approche franche en posant souvent des questions ouvertes aux clients et à leurs familles dès le début des échanges. Que se passera-t-il si vous subissez une blessure ? Qui pourra gérer les corvées journalières ? Avez-vous une assurance-vie pour venir en aide à un conjoint ou à un membre de la famille survivant ? Songez-vous à diriger la ferme un jour ?

« Si vous n’avez pas de plan, vos souhaits quant à l’avenir de la ferme pourraient ne pas être respectés », souligne Mme Agar.

Comment aborder la relève

Un plan de relève efficace doit être personnalisé en fonction de l’entreprise pour laquelle il est créé. Mme Agar travaille avec diverses structures d’entreprises qui déterminent les facteurs à prendre en compte dans un plan de relève. On rencontre des propriétaires uniques sans participation du conjoint dans l’entreprise, des partenariats conjugaux sans accord écrit à part le certificat de mariage, et des entreprises dirigées par des familles, mais constituées en sociétés.

Mme Agar suggère quelques idées pour amorcer une conversation sur les plans d’avenir d’une entreprise agricole.

Commencez dès maintenant. Le principal conseil que Mme Agar donne à ses clients, c’est de commencer la planification dès maintenant. « Le jour même où vous devenez propriétaire d’une ferme, c’est le moment de commencer à penser à l’avenir », affirme-t-elle. Chaque plan est différent. « Parlez à votre banquier, votre comptable, votre conjoint et vos enfants », suggère Mme Agar. Il faut parfois des années pour élaborer un plan, donc commencez dès maintenant à en poser les fondations.

Faites participer toute la famille. Pour Mme Agar, le plan de relève est synonyme d’un projet d’héritage pour la génération suivante. C’est un processus méticuleux qui prend en considération tous les aspects de l’exploitation et vise à traiter chaque individu équitablement, mais pas nécessairement de manière égale.

Utilisez vos ressources. Dès que Mme Agar oriente un client vers un plan de relève, elle invite d’autres conseillers, dont des spécialistes en gestion de patrimoine, à participer au processus de planification.

Révisez le plan périodiquement. Gardez à l’esprit qu’un plan de relève est en constante évolution et qu’il devra inévitablement être modifié. « Revoyez périodiquement votre plan pour tenir compte des changements dans l’entreprise agricole et de l’évolution des dynamiques familiales », rappelle Mme Agar.

Pour en apprendre davantage sur la manière d’entreprendre un plan de relève, visitez Planification de la relève agricole. – L’avenir auquel vous aspirez en dix étapes.

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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Sujets:

Agriculture ESG Perspectives secteur commercial